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Tunisie : Ennahdha accentue son avance et désigne Hamadi Jébali pour diriger le gouvernement

Tunisie : Ennahdha accentue son avance et désigne Hamadi Jébali pour diriger le gouvernement

 

Les jeux semblent pratiquement faits dans le scrutin du 23 octobre dont le parti Ennahdha sort le grand vainqueur, accentuant nettement son avance sur les autres listes. Les résultats officiels partiels annoncés dans la soirée après moult reports ne devraient pas changer quoi que ce soit à la nouvelle donne politique en Tunisie.

D’autant moins que cette « déferlante » nahdhaouie est unanimement regardée comme irréversible. A un point tel que le mouvement islamiste prépare déjà son accession à la prochaine assemblée constituante et législative en désignant son candidat au poste de premier ministre en la personne de son secrétaire général, Hamadi Jébali , au motif , dit-il, que "le secrétaire général du parti qui remporte la majorité aux élections, dans toutes les démocraties du monde, occupe le poste de chef de gouvernement".

Bien plus, ajoute-t-il dans un entretien avec l'agence TAP, le parti Ennahdha a aussi ses candidats à la présidence qu'il va proposer aux autres partenaires politiques représentés à l'assemblée nationale constituante.

Parmi les postulants à la magistrature suprême de la Tunisie, Il a cité le secrétaire général d'Ettakattol (Forum démocratique pour le travail et les libertés -FDTL), Mustapha Ben Jaâfar et le président du Congrès pour la République (CPR), Moncef Marzouki, sans exclure que le poste de président soit également proposé au Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi.
Comme on peut le voir, l’architecture du pouvoir sous la férule d’Ennahdha commence à prendre forme sans cependant que soient tirées nettement au clair les orientations de la nouvelle équipe qui aura à gouverner la Tunisie, au moins pendant une année, période fixée pour l’élaboration et la finalisation de la constitution de la 2ème République en même temps que pour la mise en œuvre des actions d’ordre politique, économique et social à la faveur desquelles il est espéré de congédier les effets induits par la Révolution du 14 janvier.

En attendant, il est patent que ce tournant dans l’histoire contemporaine de la Tunisie a permis de réaliser quelques acquis dont il importe de citer l’émergence d’un pluralisme par des moyens pacifiques, l’organisation d’élections dont les résultats sont acceptés par l’essentiel des partis politiques y ayant participé, et enfin la réunion des conditions pour l’instauration d’un contrat social.

Pour autant, le nouveau vainqueur du scrutin, en l’occurrence Ennahdha peut-il revendiquer à juste titre ce « raz-de-marée » dont il est question parmi ses troupes. Selon une analyse faite par l’agence Sigma, les résultats de la consultation électorale ont montré que le taux de participation global par rapport aux 7,2 millions d’électeurs potentiels n’est pas aussi important qu’on le soutient, ce qui , au final, doit vouloir dire que le parti le plus important à l’assemblée constituante ne représente que le quart de la population, autrement dit, un Tunisien sur quatre s’est prononcé pour Ennahdha.

En tout cas, l’architecture de la constituante devrait prendre la physionomie suivante , selon les projections de Sigma :

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