Un Etat juif et démocratique ou démocratique et juif ?
La Mairie de Tel-Aviv, sous la pression du parti d’extrême gauche Meretz, a lancé la bataille des transports publics le Shabbat et évidemment des jours de fêtes. Il est incompréhensible, selon elle, que les habitants de la cité, n’ayant pas les moyens de posséder une voiture, ne puissent profiter de leur jour de congé comme ceux qui sont un peu plus argentés. Ainsi, les plus démunis pourront se rendre chez la famille, les amis, à la plage, voire se déplacer vers les restaurants et spectacles qui leur feront envie à ce moment.
Il n’y a rien de plus démocratique, en effet sur le papier, que de permettre l’accès à ce droit au plus grand nombre. Il est évident, aussi, que ceux qui sont religieux ne doivent, pour raisons démocratiques, s’y opposer. Israël n’est pas, faut-il leur rappeler, une théocratie et nul, de surcroît, ne les force à emprunter ce service ce jour là !
Dans la même veine, une fois obtenu ce droit basique de se déplacer le Shabbat, on ne voit -pourquoi pas- nulle raison d’obliger les laïcs et les athées à ne pas consommer du Hametz pendant la fêtes de Pessah. Ainsi, leurs supermarchés préférés ne seront plus contraints, par la loi, de leur refuser cette vente.
Les religieux, quant à eux, s’organiseront comme leurs aînés l’ont fait en diaspora.
Dans cette ‘’démocratie’’, l’homosexuel n’a pas non plus à se voir refuser le mariage dont il rêve ! Ni l’adoption de l’enfant qu’il, ou elle, ne peut concevoir naturellement !
Pour caricaturer un peu plus ce désir de renforcer cette ‘’démocratie’’, tout citoyen israélien étant égal en droit et en devoir, le droit au retour des seuls Juifs devra être repensé. Voire supprimé. Dans le cas contraire, nulle raison là encore ne peut, au nom de cette même ‘’démocratie’’ et de la communauté arabo-israélienne, interdire plus longtemps le « droit au retour des réfugiés palestiniens » !
Au-delà de cette caricature volontairement exagérée, c’est à des combats politiques de ce genre que l’on s’aperçoit que les droits de l’homme s’opposent frontalement aux droits de la société. Dans le cas présent la société juive.
Augmenter les droits de certains individus revient, dans les faits, à réduire ou à supprimer ceux de la population majoritaire. Accroitre les droits de l’homme, qui s’arrêtent selon la loi admise dans toutes les démocraties dignes de ce nom, là où commencent ceux des voisins, revient à dénaturer l’objet même de l’Etat d’Israël. A savoir, être le refuge du peuple juif face à l’adversité et la haine qu’il rencontre chaque siècle depuis deux millénaires.
Le débat ne s’articule en fait qu’autour de la préservation de l’état juif. Un état qui, devenant ‘’démocratique’’ au sens propre du terme, n’aurait plus rien de juif.
Les ennemis de ce peuple en rêve. L’extrême gauche -soutenue dans une motion de censure à la Knesset sur ce sujet par le parti Travailliste- a tenté de leur donner indirectement satisfaction.
Victor PEREZ ©
http://victor-perez.blogspot.com/2012/02/un-etat-juif-et-democratique-ou.html
Lire en complément : Droit de la société vs Droits de l’homme
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