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Un juif orthodoxe licencié par BNP Paribas pour ses convictions religieuses

Un juif orthodoxe licencié par BNP Paribas pour ses convictions religieuses

 

 

Jean-Marc Orlando, un juif français orthodoxe d’origine tunisienne, a été victime de brimades et d’humiliations, puis a été licencié par son employeur, la BNP Paris de New York, après qu’il se soit plaint d’une vidéo de formation qui mettait en scène des images nazies. Il réclamait 40 millions de dollars de dommages, la banque vient de transiger.

La plainte, qui date de 2012, a été déposée auprès de la Cour fédérale de Manhattan par Jean-Marc Orlando, 47 ans au moment des faits, occupant le poste de directeur du management. Il a travaillé 18 ans pour la banque, en France et à New York, avant d’être licencié en mai 2012.

Dans le détail, Orlando expliquait que la BNP l’avait licencié pour se venger de lui, parce qu’il s’était plaint d’une vidéo didactique qui était projetée durant une formation à Amsterdam en 2011.

La vidéo, créée par des employés de la BNP, était une parodie du film Downfall, qui décrit les derniers jours du régime nazi d’Adolf Hitler en Allemagne. Le film caricaturait en Hitler le président d’une banque concurrente, Deutsche Bank.

Dans sa plainte, Orlando décrivait la vidéo – qu’il a été obligé de regarder deux fois – comme un « vrai cauchemar » pour lui.

Il précisait que ses grands parents “vivaient en Tunisie pendant l’Holocauste et qu’ils furent directement affectés par Hitler et le régime nazi.” Il ajoutait que la banque savait parfaitement qu’il était “très pratiquant.”

Il expliquait s’être plaint auprès de ses supérieurs, mais que sa requête avait été ignorée. Au lieu de cela, la banque avait commencé, à partir de ce jour-là, à « lui donner des évaluations de performance suspectes et inhabituellement médiocres, » à bloquer ses primes, et avait tenté de le renvoyer en France, pour finalement le congédier en 2012.

La plainte précisait que « licencié en raison de ses croyances religieuses », il réclamait 40 millions de dollars à la BNP à titre de dommages et intérêts.

Un accord transactionnel a été négocié après que le magistrat de la Cour, Andrew Peck, conclut que l’employé [Orlando] pouvait poursuivre sa plainte pour violation de Droits de l’homme. Le juge explique qu’Orlando a “présenté suffisamment de preuves pour qu’un jury raisonnable puisse conclure qu’il a été victime d’un environnement hostile avec les vidéos d’Hitler video ….”

contraint de regarder la vidéo une seconde fois, alors qu’il s’était plaint, après la première projection, qu’elle était très offensive pour un juif comme lui

“Orlando a apporté les preuves que lors d’un séminaire obligatoire, il devait regarder une vidée qui inclut des acteurs qui représentent Hitler et des soldats en uniforme nazi, avec des brassards représentants la swastika, de nombreuses références au régime nazi, y compris des phrases comme ‘troisième Reich,’ ‘mon Fuhrer,’ ‘Goebbels’ et l’évocation ‘d’une grande opération en Pologne,’ explique le juge. Orlando a démontré qu’il a été contraint de regarder la vidéo une seconde fois, alors qu’il s’était plaint, après la première projection, qu’elle était très offensive pour un juif comme lui. »

« De plus, la vidéo d’Hitler a été projetée dans un contexte particulier. Orlando a témoigné dans sa déposition que ses collègues, durant le séminaire, ont fait des allusions antisémites.

Se sentant impuissant, Orlando se souvient avoir eu une longue discussion avec ses collègues concernant l’implication de la BNP pendant le régigme de Vichy, et à quel point c’était important pour lui, en tant que juif, de travailler à la BNP et de prouver que l’infâme histoire antisémite de la banque appartenait totalement au passé. »

Selon l’avocat d’Orlando, c’est la seconde fois qu’une plainte est déposée contre cette irresponsable vidéo. Le premier procès s’est produit en Grande Bretagne, et la banque, alors, s’était retournée contre l’ex employé qui avait préparé la vidéo, expliquant qu’elle violait “les principes moraux de la banque d’être sensible aux droits d’autruis.”

“Dans notre cas, explique l’avocat d’Orlando, ils [la BNP] ont pris un avocat qui a soutenu que la vidéo n’était pas offensive, mais qu’Orlando était un très mauvais employé.”

Orlando avait pourtant témoigné que lorsqu’il a regardé la vidéo, il s’est senti « très nerveux, [et que] ça lui a donné la nausée ».

Lors du procès, le président du tribunal a rappelé que “des tribunaux, ici et ailleurs, ont précisé que le régime nazi et les croix gammées sont des symboles de haine capables de déclencher la peur et l’intimidation.”

Il a cité l’existence d’un mémo interne de la banque qui précise que : “le contenu de cette vidéo (y compris les sous titres) n’est pas approprié dans la conduite d’un formation d’entreprise pour une banque internationale. … »

Les termes exacts de l’accord, qui a été réalisé en février mais n’a été révélé qu’aujourd’hui, ne sont pas connus.

Le porte parole de BNP Paribas Amérique du nord a refusé de répondre aux demandes de commentaires.

BNP Paribas n’a jamais présenté ses excuses à Jean Marc Orlando, mais a publiquement déclaré “nous nous excusons publiquement auprès du président de Deutsche Bank, qui a été représenté en Hitler.”

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Leger pour Dreuz.info.

Sources : ReutersJewish Week

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