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Une cuisinière arabe gagne la version israélienne de "Masterchef"

Une cuisinière arabe gagne la version israélienne de "Masterchef"

 

NATHALIE HAMOU 

 

La nouvelle « Master Chef » d'Israël est une résidente arabe israélienne, bardée de diplômes et virtuose de la cuisine arabe traditionnelle. La quatrième saison de la version israélienne de la célèbre émission culinaire a été remportée, samedi 5 avril, par Nof Atamna-Ismaïl. Titulaire d'un doctorat en microbiologie, et de plusieurs post-doctorats, cette candidate âgée de 33 ans a séduit le jury et le public en ajoutant des touches modernes à la cuisine arabe traditionnelle. Originaire de Baqa al-Gharbiyye, un village arabe situé dans la région centrale du Triangle, en bordure de la ligne verte, la gagnante a confié vouloir ouvrir une école de cuisine pour juifs et Arabes qui attireraient des étudiants venus des quatre coins du pays.

 

« Cette expérience a été l'une des plus excitantes de ma vie », a-t-elle confié à l'issue de sa victoire, diffusée en prime time sur la seconde chaîne de télévision israélienne. Cette jeune mère de trois enfants qui a remporté le soutien du jury avec son plat « Le Printemps du Sultan », affrontait Ido Kronenberg, un quinqua de Savyon - une localité chic proche de Tel-Aviv - ainsi que Meseret Woldimikhal, une candidate d'origine éthiopienne de 42 ans. Au total, l'émission a été regardée par 37,8% des foyers israéliens, un score légèrement inférieur à celui de la finale 2013 du MasterChef local, qui avait pulvérisé tous les records, et comptait une autre Arabe israélienne parmi ses finalistes, Salma Fiyumi, une infirmière musulmane portant le hidjab.

« Plus arabe, plus israélienne et plus occidentale »

En Israël, il n'est pas rare de voir concourir des candidats Arabes israéliens dans les émissions de télévision, nécessitant le vote du public. Mais paradoxalement, les annonceurs restent très frileux à l'égard de ce secteur, qui représente pourtant 20% de la population nationale. C'est ainsi que Sharq Media, une nouvelle agence spécialisée dans le secteur arabe israélien, évalue à 100 millions de shekels - 20 millions d'euros- les budgets publicitaires alloués au public arabe-israélien, sur un total annuel de 3,4 milliards de shekels.

Dirigée par Fadoul et Susan Mazzawi, la société Sharq Media qui a noué un partenariat avec le groupe de médias Web3, mise pour sa part sur la publicité digitale. Son objectif : aider les directeurs marketing à optimiser le ciblage publicitaire des internautes arabes-israéliens sur Facebook ou sur des applications mobiles. « Le secteur arabe israélien - à 80% composé de moins de 35 ans - est très sensible aux marques. Sa consommation connaît une triple évolution : plus israélienne, plus arabe et plus occidentale », observe Alon Shemesh, consultant pour Sharq Media.

Selon une étude réalisée en 2012 par le département communication du collège académique de Rishon LeZion, en partenariat avec Google Israel, la population arabe- israélienne affiche par ailleurs un taux d'utilisation des réseaux sociaux équivalent à celui du public juif israélien (65%), tout en se montrant deux fois plus active dans la lecture de blogs (58%) que leurs concitoyens (26,5%).

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