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Une petite lumière dans la nuit, par Andre Nahum

Une petite lumière dans la nuit

 

 

 

Avant toute chose, souhaitons d’abord Mazel Tov à Reuven Rivline, élu hier  nouveau président de l’état d’Israél.

Pour en revenir à la situation politique, Bibi Nathanyaou a-t-il commis une erreur en ne reconnaissant  pas le gouvernement palestinien issu de l’union de l’OLP et du Hamas ?

On peut penser qu’il a eu raison d’adopter cette attitude quand on connait la nature, les objectifs affichés et la charte de ce dernier. Mais la reconnaissance quasi-mondiale de ce gouvernement, la sympathie qu’il a suscité dans le monde occidental  même auprès des meilleurs alliés d’Israél et l’isolement diplomatique de l’état hébreu qui en résulte peuvent faire penser qu’il aurait peut-être  été plus habile d’agir autrement.

« Suis le menteur jusqu’à la porte de la maison » dit le proverbe.

Face à une société palestinienne dont le but suprême, avoué ou non est la disparition de l’état juif et la création d’une Palestine arabe du Jourdain à la  mer, Israél avance en ordre dispersé, sans programme, donnant l’impression qu’il navigue à vue  au gré des vagues, sans cap défini.

Et tant qu’il n’aura pas adopté une ligne politique cohérente pour un règlement possible du conflit il continuera à pédaler dans le vide, alors que l’opinion mondiale, sous l’effet d’une active propagande palestinienne, ne tolerera pas ad vitam eternam, le statu-quo actuel.

En pratique, deux options s’offrent à lui :

Soit annexer purement  et simplement  les territoires, ce qui amènerait la création d’un état binational sonnant ainsi le glas du sionisme et de l’état juif ,

Soit faire en sorte que les deux peuples, israélien et palestinien, puissent vivre sereinement cote à cote leur identité nationale, ce qui est certainement la solution la moins mauvaise

Nathanyaou semble avoir, peut-être du bout des lèvres, opté pour cette solution, avec sans doute l’arrière-pensée que l’état palestinien qui en résulterait se fédèrerait assez rapidement avec la Jordanie.

Mais, une fois admis ce principe, il faut comprendre que pour Israél, dans le contexte actuel, un état palestinien de plein-exercice ne peut se faire que par étapes, le temps de se reconnaitre et de s’accepter  mutuellement, de multiplier les projets communs, de mettre un terme à l’éducation de la haine, de maitriser le djihadisme  et le terrorisme, de rétablir la confiance et l’on conçoit fort bien que ni Nathanyaou ni aucun premier ministre israélien responsable ne peut donner un blanc-seing immédiat à une coalition qui inclut un Hamas qui persiste à proclamer son désir de poursuivre la lutte armée.

Une fois, les principes acquis, il faut savoir donner du temps au temps.

Non pour utiliser ce temps à imaginer des solutions farfelues et irréalistes pour ne pas voir les choses en face, mais pour construire réellement ce futur dont on aura posé les bases.

Dans le climat d’hystérie, de violences, de terrorisme dans lequel vit la région, quand on apprend que depuis hier par exemple,   les terroristes d’Al-Qaida  sont maitres de la province de Mossoul en Irak,  transformer les mentalités, faire rêver les gens de réconciliation, de  concorde, d’amitié, de paix et de prospérité ne peut être pour l’instant qu’un voeu pieux et un rêve illusoire.

Le pape François cependant veut y croire quand il invite Chrétiens, Musulmans et Juifs à prier cote à cote pour la paix, chacun selon sa langue, chacun selon sa foi, allumant par son audacieuse initiative, une frêle lumière d’esperance dans un monde impitoyable.

Comme pour lui donner raison, l’accolade cordiale, dimanche dernier dans les jardins du Vatican,  entre Shimon Peres  et Mahmoud  Abbas ne peut pas n’être que protocolaire et l’espace d’un court  instant les deux hommes ont certainement été sur la même longueur d’ondes, ont partagé la même émotion.

Dieu les aurait-il entendu ?

Il ne resterait plus alors qu’à convaincre les hommes !

Andre Nahum

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