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Des Latino-Américains kitsch chantent les louanges d'Israël

 

Des Latino-Américains kitsch chantent les louanges d'Israël

Par Diane Cambon | Journaliste 

 

C'est sans doute l'une des opérations marketing pro-Israël les plus ahurissantes qui soit. Trois chanteurs latino-américains parmi les plus populaires du continent interprètent sur un rythme de techno-cumbia une chanson naïve à la gloire des terres et du peuple juif.

 

« Qué bonito Israel, en tus tierras bailaré » (Que c'est beau l'Israël, sur tes terres je danserai) a fait son apparition sur YouTube en avril dernier, et depuis fait un tabac sur Internet. Il faut dire que le clip vaut le détour. (Voir la vidéo)

 

D'abord, il y a le choix des trois vedettes latino pour chanter cette hymne. Deux péruviennes : Wendy Sulca, une gamine à la voix de crécelle d'une dizaine d'années, qui a déjà son bon groupe de fans sur le Web ; et l'incontournable Tigresa del Oriente, une diva limite vulgaire qui se tortille au milieu de la jungle. Ses vidéos font des ravages sur YouTube, comme son tube « Hommage au pape Jean-Paul II ».

Enfin, il y a le célèbre équatorien Delfin Quishpe, originaire de la région du volcan Chimborazo. Toujours vêtu de son costume cuir blanc à la Elvis, il s'est fait connaître avec une chanson sur les tours jumelles et pour son fameux « pasito », un pas de danse visible dans le clip qui n'a a priori rien de spécial. Son succès est tel qu'il a même été déclaré héros national.

« Israël, je veux te connaître »

Le clip commence avec lui. Assis devant sa télé, Delfin écoute des commentaires peu enthousiastes sur Israël. Les personnes interrogées parlent d'un pays triste, dangereux, d'un peuple résigné… D'un bond, il saute de son canapé, les bras levés vers le ciel et cri : « Noooon, ce n'est pas possible ! »

Et, hop, la musique commence avec les trois artistes qui entonnent cette mélodie improbable. Les paroles ne sont pas dures à retenir :

« Dansons ensemble sur les terres d'Israël, tous les hommes et les femmes, on dansera à Tel Aviv. Que c'est beau Israël. »

 

Ou encore :

« Israël, je veux te connaître, merci mon dieu de me faire connaître cet endroit, que c'est beau Israël, je t'aimerai. »

 

La mise en scène du clip, décalée, nous fait voyager des Andes équatoriennes à la supposée jungle péruvienne. Certains détails sont assez loufoques, comme ces lamas remplacés dans la deuxième partie du clip par des chameaux ou, en arrière-plan, ces images de danseurs israéliens.

Redorer l'image d'Israël

Or, l'objectif de ce clip est très sérieux. « L'idée était de créer une chanson contre les préjugés sur Israël », assure l'auteur-compositeur de la chanson, Gaston Cleiman, un publicitaire argentin juif. Sur le site Juif.org, on apprend que ce projet a été confié à Picky Talarico, réalisateur connu pour avoir dirigé les clips des chanteurs Juanes, Diego Torres, etc.

Toujours d'après ce site, l'idée de la chanson est de « redorer l'image d'Israël ». D'ailleurs, les commentaires des internautes sont plutôt positifs. Reste à savoir si cette délirante chanson aura l'impact espéré.

En attendant, le chanteur Delfin déclarait récemment dans le journal équatorien Tiempo qu'il avait bien l'intention, après une tournée aux Etats-Unis, de se rendre en Israël pour visiter le pays et, pourquoi pas, se produire en spectacle.

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