Je suis les 6 langues que je parle, par Jacques Hadida

Je suis les 6 langues que je parle, par Jacques Hadida

Et quelles sont-elles?

Par ordre de leur apprentissage au cours des années:

Le Français, l’Arabe, (ال عربي) l’Espagnol( español),  l’Hébreu,( עברית) l’Anglais (English)  et l’Italien ( italiano).

J’ai aussi le privilège de lire et écrire ces langues.  Qui dit mieux?

Chose curieuse, dès mon jeune âge, j’ai pris goût à apprendre d’autres langues. Voilà quelques années, je me suis mis à apprendre le Portugais, l’Allemand , le Russe. J’ai  retenu quelques bribes et souhaite m’y remettre.

D’autant plus que dans  mes voyages  d’affaires dans les années 80, je me suis régalé à apprendre un peu de Japonais, Korean, Mandarin et Cantonais.

Que vais-je faire avec tout cela?  Me diriez -vous.

Rien, sinon être capable de converser le moindre possible avec un étranger.

Et j’ai découvert qu’essayant de parler  à un étranger dans sa langue plutôt que le forcer à parler la notre , il s’ensuit une très bon bonne entente.

Revenons au sujet en titre.

Je suis né au Maroc ( à Rabat) donc je suis Marocain de naissance.
Dans les années 40-50, le Maroc etait un protectorat français et la langue apprise à l’école était le français. Dans la rue, tout le monde parlait  arabe. Or dans la famille de mon père, on parlait espagnol et la langue nous devenait familière De là,  les troix  premières langues.

A l’âge de 10 ans, la situation pour nous Juifs n’était pas des plus agréable et mon père a décidé d’émigrer avec sa famille en Israël où nous avons passé trois ans.

L’hébreu est devenu la quatrième langue.

Nous avons dû quitter Israël où la vie était saine mais trop dure.

Mon père n’en pouvait plus. Nous partîmes en France et un an plus tard de retour au Maroc. Je retrouvais la langue française trois ans plus tard. Au bout de 6 ans, les mêmes raisons qui nous ont fait quitter le Maroc en 1955, se répétaient en 1964 et nous voilà maintenant en bateau pour le Canada

J’ai maintenant 19 ans et apprend l’anglais, langue nécessaire pour le travail.
L’anglais a été facile à apprendre, devenant ainsi la cinquième langue.

J’ai essayé de me lancer dans l’enseignement et ai , malgré moi, réalisé que la religion d’un côté et les strictes  principes institutionnels ne m’ont pas permis d’œuvrer dans ce domaine auquel j’ai été formé. Quel dommage!

Je me suis retrouvé vendeur pour diverses companies et mon éducation d’enseignant m’a avantagé. A mesure que j’expliquais  mon produit , les acheteurs me demandaient si j’étais prof. Ils achetaient mes produits et sous peu je devenais un excellent vendeur et gagnais bien ma vie.

A un moment, j’ai travaillé avec un ami, Simon et tous deux nous allions en Europe puis en Orient et enfin en Amérique du Sud pour importer des produits que nous vendions au Canada et aux États Unis. Nous avions un merveilleux fournisseur italien que nous visitions au moins deux fois par an, ainsi la langue italienne m’a pénétré au point que je l’aime plus que toutes les autres.  C’était donc la sixième.

Au fil donc de tous ces voyages, j’ai pratiqué mes langues avec un grand plaisir et surprenant fournisseurs et clients. Quoi de mieux?

Ces jours-ci, les gens autour de moi qui me connaissent cet avantage se pressent de dire aux autres: ´vous savez ce Monsieur parle plusieurs langues.’  Ça me fait un petit quelque au cœur et au cerveau. Je pourrai remercier mon père , qui grâce aux voyages avec lui m’a permis d’apprendre des langues avant qu’à mon tour j’en fasse de même.

Aujourd’hui, à l’heure où  j’écris, j’ai 77 ans et aurait souhaité parler parfaitement un peu plus que les six actuelles. Oui, je surprends souvent les gens sortant expressions, proverbes, mots sympas, en Mandarin, Korean, Japonais, Turque, Vietnamien, Polonais même quelques mots en Tamoul.

Bref, arrêtons cet exercise un peu prétentieux. Par contre, j’encourage autour de moi les jeunes parents à apprendre plus d’une langue à leurs enfants.

Combien de fois ai-je entendu dire que les gens à qui je parle, regrette que leurs parents ne leur ont pas appris la langues de leurs ancêtres . Leurs parents pensaient que vu qu’ils sont en Amérique, c’est l’anglais seulement qu’ils devraient parler. Dommage!

J’avoue que tout compte fait je pourrai enseigner mes six langues à quiconque montrerait un intérêt. Et sans gagner un sou. Pour moi, le plaisir me suffira. Il sera double, pour moi et le candidat.

La question devient : Voulez vous apprendre avec moi une nouvelle langue?

Si vous me demandez pourquoi j'aime les langues, la réponse est simple : à un âge très tendre, à 10 ans, j'en parlais déjà trois. Les gens me comprenaient et c'était un bon sentiment.

J'aimais passer de l'une à l'autre avec les personnes qui les parlaient.
J'ai développé ce goût très vite et je crois que si je connaissais trois langues  à 10 ans je devrai en connaître six à 20  ans.  Et cette pensée est restée avec moi.

À la fin du lycée, je me sentais mal de ne pas avoir appris le grec et le latin.
En réalisant que la plupart des mots utilisés en français ou en anglais ont leurs racines en grec ou en latin, c'est devenu plus facile. Ici aussi, j’ai appris un peu.

La mémoire est un facteur important et je suis triste de penser que ma mémoire n'est pas très bonne. La discipline, cependant, est encore plus importante et je m'assure de la respecter.

Oui, je me sens bien, mais je me demande parfois si les gens ne sont pas jaloux de moi. Et cette idée ne me plaît pas. Je souhaite plutôt qu'ils fassent un effort pour se montrer qu'ils peuvent le faire

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