Victor Sauveur Attias, dit Baby
Baby pour ses proches est né à Tunis le 30 septembre 1905,
Son père Maurice Attias, était un commerçant et propriétaire immobilier qui tenait une place privilégiées dans la communauté juive italienne originaire de Livourne. Son père n'était pas croyant mais sa mère née Tinivella était catholique et très croyante.
Baby est le benjamin de la famille, né après ses soeurs, Emilie, dite Loulette et Andrée.
Très jeune, il fut adoré par sa famille aimante et libérale, ses parents, ses soeurs et ses nombreux amis. La musique était très appréciée par son entourage et sa soeur Andrée fera le Conservatoire et en sortira avec un premier prix de piano.
Baby montrera une ouverture d'esprit et une curiosité peu communes: ainsi il partira à 20 ans faire un long voyage au Japon (1925/1928). Il ira aussi aux Etats Unis…..Il aimait la littérature et se liera avec des écrivains comme Saint Exupéry et Georges Bernanos. Sa remière épouse était une femme de lettres. Il sera licencié en droit à Paris et deviendra avocat à la Cour d'Appel de Tunis. Il contracte la tuberculose et fera des séjours en sanatorium en France.
La résistance et les combats de 1940 à 1941
Il sera réformé par décision du Conseil de réforme en 1937 et par la Commission Nord Africaine en Octobre 1939. Mais l'armistice du 22 Juin 1940 va lui donner l'occasion de rejoindre un premier réseau de résistance constitué par son confrère Mounier le 9 Septembre 1940. Bien que réformé, il s'engage dans les forces Françaises Libres. Son acte d'engagement est daté du 17 novembre 1941 (n° 2282D sous n° matricule 30888) mais précise que les services du volontaire Attias Victor ont commencé le 16 décembre 1940. Sa fiche médicale du 18/11/41 le déclare "apte" pour l'Armée. Il rallie Malte, île britannique, en qualité de souslieutenant pilote et agent des services spéciaux, détaché auprès du Defense Security Office. Il installa des appareils radio-émetteurs chez sa soeur Loulette épouse de Nino Boccara au 6 rue Es-Sadikia, dans la Cap Bon, à Sousse et à Sfax. De ces postes partaient jour et nuit des messages pour Malte et ensuite pour Londres donnant des indications de grande importance sur le trafic des navires de guerre italiens. En juin 1941, la police française de Vichy découvre ces installations et Victor Attias se réfugie au Cap Bon où un hydravion vint le chercher pour le conduire à Malte où il dirige à partir du 2 juillet 1941 le réseau dit "Groupe 201".
Les combats de 1942 à 1944
En janvier 1942, il est condamné par contumace par le tribunal maritime permanent de Bizerte vichyssois aux travaux forcés à perpétuité et à la confiscation de ses biens. Celle qui devait devenir sa compagne, Case de Caumont, qui "chiffrait" les messages partant de Tunis vers Malte est traduite devant la Cour Martiale et condamné à trois de prison à Tunis. Elle sera libérée le 12 novembre 1942 grâce à Pierre Lafont de la Résidence Générale de France qui fit éloigner le 14 novembre 1942 vers le Kef, puis l'Algérie d'autres résistants parmi lesquels Maurizio Valensi, Ruggero Gallico, Marco Vaïs, Silvano Bensasson et Diana Gallico
afin qu'ils puissent échapper aux forces de l'Axe arrivées massivement dès le 9 novembre 1942 à Bizerte et Tunis, suite aux débarquements américains à Casablanca, Alger et Oran le 8 novembre 1942.
De Malte, Victor Attias rejoignit les Forces Françaises Libres à Londres, où il obtint son brevet de parachutiste (STS n°51 en février 1942 et fut recruté par l'aviation (Il avait obtenu une licence de pilote civil n°2469 le 8 janvier 1934). Le 21 février 1942, il reçoit la croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'Armée et le 15 mars 1942, il est promu au grade de lieutenant. Le 30 septembre 1942, il est nommé par décret n°449 du Général de Gaullechef de mission de 2ème classe, assimilé à commandant). Le 31 octobre 1942, il est décoré de l'Orderof British Empire.
- Du 4 janvier 1942 au 6 mars 1943, stage de perfectionnement sur multi-moteurs à Soth Cerney dans le Gloucestershire).
- Le 15 mars 1943, départ de Liverpool pour Freetown, Lagos, Kano, Khartoum et Le Caire.
- Le 1er mai 1943, affectation comme pilote au Groupe de bombardement "Bretagne".- Le 3 novembre 1943,il est nommé commandant de l'École de pilotage au Moyen Orient à Rayak.
- Le 3 janvier 1944 il est réaffecté comme pilote au Groupe de bombardement "Bretagne".
- Le 7 mai 1944, à Tunis, sur la Place de la Résidence, face à la Cathédrale, de même que sa compagne Ella Case de Caumont, il est décoré par le général de Gaulle de la médaille de la Résistance avec citation à l'ordre de l'Armée
Victor Attias est en uniforme d'aviateur et Ella Case de Caumont se trouve à sa gauche
- Le 16 mai 1944 il rejoint en Corse le groupe de reconnaissance 11/33 dans lequel est affecté Saint Exupéry
Victor Attias se trouve sur la gauche de Saint Exupéry dont l'avion disparut en mer quelques semaines plus tard, le 31 juillet 1944 lors d'un vol de reconnaissance sur les côtes françaises
- Le 1er novembre 1944, Victor Attias est nommé commandant de la base de Paris del'organe de recherche des criminels de guerre.
- Le 3 juillet 1945, il est commandant de la mission ORGG en zone d'occupation américaine.
- Le 1er septembre 1945 il est chef de la mission ORGG en voie de liquidation.Il lui reste 6 ans à vivre, il n'a que 40 ans.
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