LA VIE, C’EST QUOI ? Par Jacques Hadida

LA VIE, C’EST QUOI?

La question est souvent posée : Qu'est-ce que la force ? Qui est le plus fort ? Et la réponse est très simple.
Il y a quelque chose qui est plus fort que la vie : c'est la mort ?
Quelque chose qui est plus fort que la parole : le silence ?
Quelque chose qui est plus fort que la présence : c'est l'absence ?

Il reste un élément qui peut être satisfaisant, à savoir que la mort n'est pas la fin de tout, puisqu'il y a le souvenir. La plus redoutable de toutes les forces spirituelles est la mémoire. Il y a un jeu entre le temps et la vie. Il repose entièrement sur un mystère effrayant : quand il n'y aura plus rien, il y aura eu quelque chose et la mort elle-même n'efface pas le souvenir.

Et je reviens à une autre définition de la vie : c'est l'ensemble des forces qui résistent à la mort, la vie est ce qui meurt. La vie et la mort sont si étroitement liées qu'elles n'ont de sens que l'une pour l'autre. Et si nous comprenons cette affirmation, peut-être aurons-nous moins peur de ce qui inquiète et préoccupe le monde. Car finalement, la vie n'est qu'un voyage solitaire, disait le philosophe...

Je vais crier haut et fort que c'est faux. Que la vie est un théâtre, une aventure, une mission, un devoir avant tout... Nous ne vivons pas pour nous-mêmes, nous vivons pour les autres et ces autres sont nos descendants, nos prochaines générations. Nous leur préparons le chemin, nous les instruisons avec nos connaissances, nos expériences, notre amour de la vie et surtout notre admiration et notre dévotion pour le Créateur. C'est ce que nos parents ont fait et c'est ce que nous faisons aussi, car nous devons perpétuer la vie, nous devons l'armer adéquatement pour qu'elle puisse résister, pour qu'elle puisse atteindre ces sommets qui étaient inaccessibles hier et qui ne le sont plus aujourd'hui. L'homme a été créé pour de grandes choses, mais il est difficile de voir qu'il en est souvent inconscient.

La vie humaine n'est pas d'un seul tenant. Elle n'est pas non plus déchirée entre les deux parties du Ciel et de la Terre, comme le prétend la métaphysique classique. Elle se déroule sur trois registres : l'ordre de la chair, l'ordre de l'esprit, l'ordre de la charité. Nous savons tous que toutes les choses de la vie sont temporaires.  Si ça va bien, profitons-en, ça ne durera pas éternellement.  Si ça va mal, il n'y a pas à s'inquiéter car ça ne peut pas durer longtemps non plus.  

J'ai appris, comme tant d'autres, que ce sont les petits événements quotidiens qui rendent une vie spectaculaire. J'ai également appris que, quel que soit le sérieux avec lequel on aborde la vie, chacun d'entre nous a besoin d'un ami enjoué avec qui s'amuser. Et dire que certaines personnes pensent que la vie est un précipice devant nous et des loups derrière nous. Tout un proverbe latin n'est-ce pas et en voici d'autres :  Les joies de la vie ne sont pas égales à ses malheurs. Ne pas naître est le meilleur.

Si pour BUDDHA la vie est une souffrance, pour Einstein elle est plus agréable quand il dit : qu'une vie tranquille et modeste apporte plus de joie que la recherche du succès qui implique une agitation permanente.

J'ai promis plus haut de ne pas citer d'auteurs et là, j'ai échoué.

Pour terminer positivement, je voudrais soulever quelques points sympathiques afin que le lecteur ne tombe pas trop bas. Je dirais que l'élément tragique de l'homme moderne n'est pas qu'il ignore le sens de la vie, c'est que cela le dérange de moins en moins. Que la vie ne consiste pas seulement à consommer, à enchaîner les plaisirs et à rire de tout, mais qu'elle est aussi l'aspiration de l'esprit à s'élever, que la dureté et la rigidité sont des compagnons de la mort, la souplesse et la flexibilité des compagnons de la vie.

JACQUES HADIDA

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