En affirmant qu’«en Tunisie, on oblige les femmes à porter le voile», Manuel Valls a prouvé l’ampleur de son ignorance et celle d’une gauche française en perte de repères.
Par Jamel Dridi - Kapitalis.com
Quand il s’agit d’apporter un soutien concret à la Tunisie, Manuel Valls est aux abonnés absents, et quand il s’agit d’aider à la promotion de l’image de la Tunisie, «ce pays ami», comme il aime à le répéter, il vend du vent. Mais quand il s’agit de dénigrer la Tunisie, il ne rate pas l’occasion. Il l’a fait, une nouvelle fois, lors de l’émission politique diffusée sur France 2, dans la soirée du 5 janvier 2016, en déclarant, qu’«en Tunisie, on oblige les femmes à porter le voile». Ah bon, comme ça, les Tunisiennes sont obligées de porter le voile? Cela va faire beaucoup plaisir aux Tunisiennes d’entendre un tel… mensonge !
Manuel Valls, tocard de la vie politique française, qui n’a recueilli que 6% des suffrages aux primaires socialistes pour l’élection présidentielle de 2012, qui a divisé la France comme jamais un responsable politique ne l’avait fait avant lui, propageant continuellement une image négative de l’islam, des femmes voilées, des musulmans, dont le combat essentiel, selon lui, est mené contre le voile islamique, qui voit les Frères musulmans partout, tapis dans les recoins de la République Française, qui n’a pas beaucoup protesté quand on a déshabillé en l’humiliant une femme voilée sur une plage française, qui ne dit rien quand un maire de son pays envoie la police dans une école publique où l’arabe est appris légalement, qui s’est fait humilier pour sa politique islamophobe dans un article retentissant du ‘‘New York Times’’…, a encore raté une occasion de fermer sa gueule, pour utiliser une expression bien française.
Au-delà de ce mensonge d’un ex-Premier ministre soi-disant de gauche qui a fait une politique de droite, à tel point qu’il a brouillé l’image du PS dans l’opinion français et accéléré son naufrage – ne l’appelle-t-on pas, désormais, Titanic PS ? –, on s’aperçoit, de plus en plus chaque jour, de l’ignorance condescendante d’une élite française des réalités du monde arabe en général et de la Tunisie en particulier.