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REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS

Envoyé par jero 
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS
01 octobre 2007, 09:02
Le maire de New York, le financier Michael Bloomberg, a prédit dimanche une récession économique mondiale en raison du caractère "démentiel" de la dette publique.

M. Bloomberg, 65 ans, l'un des hommes les plus riches du monde, a dénoncé une crise de confiance du fait du ralentissement économique qui pourrait, selon lui, n'être qu'une brève dépression, mais pourrait aussi conduire à un effondrement brutal.

M. Bloomberg, qui s'adresseait au congrès annuel des Conservateurs britanniques à Blackpool (nord-ouest de l'Angleterre), a estimé que les gouvernements devraient constituer des réserves pour faire face aux dérapages économiques.

"Etre conservateur sur le plan fiscal veut dire qu'on doit se préparer à faire face au ralentissement inévitable de l'économie" a-t-il précisé.

Le fondateur du géant éponyme d'information financière a affirmé que les gouvernements se devaient de créer les conditions qui permettent aux marchés de fonctionner et qu'ils portaient une responsabilité dans ce domaine.

Il a ajouté que la "débâcle" de la banque britannique Northern Rock (London: NRK.L - actualité) en septembre n'était qu'un indicateur supplémentaire de la tourmente que connaissent les marchés financiers.

Il a souligné que la crise n'était pas due uniquement à l'effondrement du secteur des subprimes du crédit immobilier aux Etats-Unis mais qu'il s'agissait d'une crise de confiance qui touchait tous les acteurs économiques.

Il a insisté sur la nécessité d'avoir des budgets équilibrés plutôt que de laisser se creuser des déficits que les générations à venir ne pourront pas combler.

M. Bloomberg a conclu qu'il fallait améliorer le rendement, réduire les impôts lorsque cela était possible et surtout économiser les excédents plutôt que de les gaspiller.
La censure enfin levée sur l'opération de Tsahal en Syrie - par Claire Dana Picard - mardi 2 octobre 2007 -

La censure est enfin levée sur l'opération menée le mois dernier par Tsahal dans le Nord de la Syrie. Jusqu'à présent, le public devait se contenter des informations diffusées par la presse étrangère pour savoir, plus ou moins, ce qui s'était passé.

Maintenant, c'est officiel: Israël confirme que l'armée de l'Air a bien attaqué une cible bien précise du territoire syrien le mois dernier. Toutefois, aucun détail n'a été communiqué pour le moment sur cette intervention. On sait seulement, grâce aux médias, que Tsahal a visé une installation militaire contenant notamment du matériel nucléaire fourni à la Syrie par la Corée du Nord.

Le premier rapport sur ce raid avait été publié, le 6 septembre dernier, par l'agence officielle syrienne. Elle avait alors indiqué qu'un avion de chasse israélien, venant de la mer, avait violé l'espace aérien syrien et avait survolé le Nord du territoire en direction du Nord Est. Elle avait précisé que l'appareil avait franchi le mur du son, ce qui avait provoqué une explosion.

Des responsables de l'OTAN avaient souligné, il y a quelques semaines, qu'Israël craignait que des recherches sur le développement des missiles et d'autres armements aient lieu sur ce site, grâce à l'aide de l'Iran et de la Corée du Nord. D'après eux, des appareils de l'armée de l'Air israélienne auraient tiré quatre missiles en direction de leur cible, l'un d'entre eux aurait atteint le bâtiment et aurait même fait plusieurs morts.

Toujours d'après les sources provenant de l'OTAN, Tsahal tenait à faire comprendre à la Syrie que ses activités secrètes étaient connues des services de renseignements israéliens. En outre, les forces israéliennes auraient aussi voulu tester le potentiel de défense aérienne de l'armée syrienne qui vient de recevoir des équipements militaires sophistiqués de la Russie.

Ces premières informations avaient mis dans l'embarras le régime syrien et les autorités israéliennes qui refusaient encore de les confirmer. Damas a tout simplement démenti les faits dans un premier temps alors qu'en Israël, on gardait prudemment le silence.

Mais cela ne pouvait pas durer éternellement et le président syrien a décidé lundi de lever le voile sur cette affaire en reconnaissant que l'attaque avait bien eu lieu. Dans une interview accordée à la BBC, chaîne télévisée britannique, Assad a en effet déclaré que ''la Syrie se réservait le droit de réagir à l'attaque''.

Et près de 24 heures plus tard, la censure militaire israélienne a pris à son tour la décision de confirmer publiquement que Tsahal avait bien attaqué une cible syrienne.

Affaire à suivre ...
Lapid croyez-vous que c'est la fin de la verite?
Le processus de désintégration nationale au Moyen Orient s'accélère
02 octobre 2007, 22:52
EN ROUTE POUR LA CONFEDERATION



Le processus de désintégration nationale au Moyen Orient s'accélère

Est-ce bien pour Israël ?



Par Moti Ashkénasi, fondateur du mouvement de protestation après la guerre du Kipour

Publié par www.YnetNews.com , émanation de Yédiot Ahoronot le 30/09/07

Traduit et adapté par Artus pour www.nuitdorient.com



Non ce n'est pas pour demain ou même dans un an ! Mais le Moyen Orient qui, depuis des décennies, était la région la plus stable du monde sur le plan des "régimes", va subir des chocs et des changements qui modifieront le paysage habituel. Et cela commence maintenant.

Le processus de désintégration des structures nationales dessinées par la France et la Grande Bretagne en 1917 est déclenché. Les pays qui ont subi les dictateurs relèvent la tête et l'Irak n'est que le premier, où des forces libérées par des troupes extérieures s'entrechoquent. Ces forces ont été libérées d'un régime répressif et dominateur, classique en pays arabe.

Ceux qui suivent les événements d'Irak d'une façon sérieuse peuvent voir comment un massacre inconscient et réciproque mène à la "mobilité ethnique", chaque groupe dominant se dirigeant vers la zone qu'il contrôle le mieux, comme par le passé. Les frictions entre shiites, sunnites et kurdes, sous forme de tueries réciproques, se produisent là où les populations se sont mélangées dans les dernières générations.

L'Irak évolue lentement vers une sorte de confédération, malgré qu'en apparence il y ait un gouvernement central. Le niveau de violence auquel on assiste dans ce processus n'est pas inhabituel, ni nouveau dans la région. Ce qui se désintègre ce n'est pas la culture qu'on partage en commun, mais plutôt la structure politique qui est artificielle et imposée de l'extérieur par une culture politique différente.

Ce processus est irréversible. C'est une tendance qui petit à petit affectera la stabilité du Moyen Orient et contaminera les différents pays du même virus. L'Irak était un état artificiel créé de toutes pièces par l'empire britannique pour satisfaire ses ambitions hégémoniques et pour compenser le roi du Hedjaz Fayçal de la perte de l'Arabie, donnée aux al Saoud. Les structures politiques des pays du Moyen Orient ne correspondent pas aux ethnies, ni aux peuples.

La rivalité ethnique, le contrôle de la majorité par une minorité par voie de répression, la collusion des forces militaires avec les partis politiques, la pauvreté et l'arriération socio-économique opposées à des dépenses militaires somptuaires, le contrôle des richesses par une oligarchie, une classe moyenne quasi inexistante, tous ces facteurs s'opposent à un vrai régime démocratique. (1)



L'Iran n'est pas à l'abri



Le virus de l'éclatement local se développe le plus rapidement au Liban. Là relativement arriérés, les shiites, avec l'aide de la Syrie, menacent les autres groupes ethniques qui ont adopté un mode de vie occidental. Dans ses efforts d'avaler le Liban, par son interférence dans les affaires d'Irak, la Syrie accélère le développement du virus, sur son propre territoire également. Par sa propre organisation, la Syrie est un modèle de séparatisme, avec une minorité qui a tous les pouvoirs et qui menace la majorité. La majorité sunnite qui inclut l'Islam radical observe et étudie de près ce qui se passe au Liban et en Irak. Un soulèvement sunnite accélèrera la marche vers une confédération.

Et l'Iran n'est pas à l'abri d'une demande d'autonomie de ses nombreuses minorités, en attendant un changement structurel dans le sens d'une confédération. Ceci est d'autant plus vrai si l'on considère que les minorités Kurde et Azéri observent ce qui se passe en Irak et que la jeunesse iranienne dans sa grande majorité a adopté les valeurs culturelles occidentales. La radicalisation récente du régime clérical est un catalyseur pour un changement structurel dans un avenir pas trop lointain.

En Israël, le processus de séparatisme ethnique d'un côté et la création d'une communauté supranationale d'un autre côté crée un environnement beaucoup plus confortable pour accepter un état Juif comme partie intégrante d'un Moyen Orient parlant surtout l'arabe. Ce n'est pas "une fenêtre d'opportunité" fugace, mais plutôt un processus d'évolution structurelle.



Au Moyen Orient il faut être armé de patience et de sang-froid.



Note de www.nuitdorient.com

(1) la structure confédérale facilitera le développement de la démocratie.





EN ROUTE TO CONFEDERATION

Process of national disintegration in Mideast accelerating; is it good for Israel?

Moti Ashkenazi

YnetNews 30/09/07



No, it won't happen tomorrow or even in a year, but the Middle East, which for decades was the most stable global region in terms of regime stability, is about to face a series of shocks and changes that will gradually change its face. At this time, we are watching the beginning of the road to a different Middle East.

The process of disintegration of the national structure that was shaped by British and French colonialism in the wake of World War I is underway. Powers that were occupied until recently under strict dictators are raising their heads. Iraq is only the first layer; the first arena where forces that were liberated by an external element are wrestling. These forces were freed from the chokehold of a dominant and repressive regime, which up until now was the distinguishing attribute of the Arabic-speaking region.



Those following Iraq honestly can see how a mutual and reckless massacre is leading to massive "ethnic mobility" that gradually shifts each of the dominant groups to the main area under their control as it was ages ago. Friction among Shiites, Sunnis and Kurds, in the form of mutual killings, takes place particularly in areas where the population intermixed over the last generations.

Iraq is gradually shaping up to become a sort of confederation, even though it seemingly maintains a central government. The level of violence we see during this process is not unusual in the region and is not new. What is being disintegrated is not the shared culture, but rather, the political structure that has been forced upon the region from the outside by a different political and diplomatic culture.



This process of change is irreversible. It's a trend that will gradually affect the stability of other countries in the region and afflict them with the same "virus," as the structure that was maintained in Iraq up until the toppling of Saddam Hussein characterizes almost every other regional country. That is, ethnic rivalry, control by a minority group via repression of the others, an attachment between the makeup of the military and defense forces and the political establishment achieved by appointing regime loyalists, abject poverty and backwardness vis-à-vis immense investment in the security forces, tight government hold over economic elements, and particularly a middle class that is too small to constitute a basis for a democratic regime.



Iran not immune either

The spread of the "virus" is the most rapid in Lebanon. There, the Shiites, with Syria's help, are threatening the western-orientated lifestyle of other ethnic groups. Yet Syria, in its efforts to swallow up Lebanon, and through its indirect involvement in Iraq, is accelerating the spread of the "virus" to its own territory as well.

Syria, with its own hands, boosts a model of separatism and internal threat on the part of the majority group, which feels discriminated against by the minority group. The Sunni majority, which includes radical Islam, is observing and closely studying what is going on both in Iraq and Lebanon. A Sunni uprising could accelerate a confederate structure in Syria as well.

Iran too is not immune to minority group demands for autonomy, and later on, a change in its national structure and formulation of a confederation. This is particularly true if we take into account that the Kurdish and Azeri minorities in Iran also closely watch the Iraq upheaval, as well as the fact that a significant part of Iranian youths are adopting western cultural values. The current radicalization could actually constitute a catalyst for a structural change in the not too distant future.



For Israel, the process of ethnic separatism on the one hand and the creation of supra-national community structure on the other hand, create a much more comfortable environment for accepting a Jewish state as an integral part of the Arabic-speaking region. This is not a fleeting "window of opportunity," but rather, a structured process. In the Middle East, one needs patience and level-headedness.



The writer was among the founders of the protest movement following the Yom Kippur War
Israël: Les oubliés de la Shoah
05 octobre 2007, 02:04
Israël: Les oubliés de la Shoah

Le dénuement dans lequel vivent de nombreux rescapés de l’Holocauste est devenu une préoccupation nationale. Paroles de survivants.
Par Delphine Matthieussent

QUOTIDIEN : vendredi 21 septembre 2007

Jérusalem de notre correspondante
« Désolés, nous avons survécu»… Le spectacle, cet été, de survivants de l’Holocauste arborant l’étoile jaune et le pyjama rayé des déportés sous les fenêtres du Premier ministre Ehud Olmert, a suscité un scandale. Comment l’Etat d’Israël, qui a placé la Shoah au centre même de la mémoire collective et de l’identité nationale, pouvait-il laisser dans la misère tant de rescapés du génocide nazi ? Leur détresse matérielle était certes connue du public depuis quelques années.

En 2005, une étude de l’université hébraïque de Jérusalem estimait qu’au moins un quart des quelque 250 000 survivants réfugiés en Israël vivent sous le seuil de pauvreté. Beaucoup doivent notamment choisir entre l’achat de nourriture et celui de médicaments. Plus d’un tiers d’entre eux dépendent, pour passer l’hiver, de l’aide des associations caritatives qui leur fournissent couvertures et radiateurs.

Pensions insuffisantes
C’est l’annonce début août par le gouvernement d’une rallonge de 83 shekels (environ 15 euros) par mois et par survivant qui a mis le feu aux poudres. Face au tollé, suivi de cette spectaculaire manifestation à Jérusalem, Ehud Olmert a finalement promis 1 200 shekels (210 euros) par mois aux survivants des camps de la mort et des ghettos qui ne reçoivent de pension, à ce titre, ni de l’Allemagne ni d’Israël. Reste encore en discussion l’aide qui sera accordée aux Juifs de l’ex-URSS arrivés en Israël au début des années 90. Nombre d’entre eux ne bénéficient ni de retraite ni d’allocations au titre des réparations de guerre, Moscou n’ayant conclu aucun accord avec l’Allemagne de l’Ouest après la guerre.

Selon les associations, sur les 250 000 rescapés encore vivants en Israël, environ 70 000 ont survécu aux ghettos ou aux camps de la mort, 30 000, clandestins, se sont cachés, et environ 150 000, originaires notamment de Pologne, ont échappé à l’avancée des troupes nazies en fuyant vers l’URSS. «Il y a eu des exagérations lors du mouvement de protestation car tous les survivants reçoivent au moins l’assurance vieillesse du gouvernement A l’exception de 7 000 à 8 000 d’entre eux qui n’ont bénéficié d’aucune des différentes législations, ils reçoivent aussi une pension de l’Allemagne ou d’Israël au titre de rescapés de la Shoah», explique Noah Klieger, 81 ans, rescapé d’Auschwitz, journaliste et éditorialiste au quotidien Yédioth

Aharonot. «Il est vrai, ajoute-t-il, que pour ceux qui ne vivent que de ces sommes - au maximum 3 000 à 4 000 shekels [550 à 700 euros, ndlr] par mois -, c’est totalement insuffisant, car il s’agit de personnes âgées, souvent très malades.»

«Plus dépendants et plus seuls»
Leur dénuement n’est certes pas isolé puisque la pauvreté frappe 25 % de la population, comme l’a établi un récent rapport du ministère des Affaire sociales. Mais la détresse des survivants du génocide nazi est particulièrement inacceptable, souligne Noah Flug, président de l’association des organisations de survivants de la Shoah : «Le problème éclate parce que la grande majorité des survivants a passé la barre des 80 ans et que, par définition, ils sont plus malades, plus dépendants et plus seuls que les autres. Le gouvernement se doit de les aider plus que les autres.»

Selon Noah Klieger, cette situation est le résultat des négligences des gouvernements successifs depuis plusieurs dizaines d’années. «Olmert a payé les pots cassés alors qu’il était le premier à essayer d’y remédier. Pendant des dizaines années, les gouvernements n’ont pas prévu de rallonge budgétaire alors que l’aggravation de leur sort était prévisible, estime-t-il. Il fallait commencer à penser à eux il y a longtemps.»

Témoignages

Jenny Rosenstein : «Je prends juste du pain, du thé et un œuf dur».
Le long couloir sombre de l’appartement de Jenny Rosenstein, un troisième étage sans ascenseur dans le centre de Tel-Aviv, est tapissé de ses peintures et de ses cauchemars. Jenny peint sans cesse. Des fleurs, parfois. Souvent ses souvenirs du ghetto de Modilov-Podolsk, en Ukraine, où elle a été enfermée pendant deux ans alors qu’elle était âgée de 6 ans.

« Jusqu’en 1997, confie-t-elle, je n’ai pas pu parler de ce que les nazis ont fait à ma famille.» A 8 ans, Jenny perd l’usage de la parole après avoir vu sa petite sœur de 3 ans massacrée à la hache par des responsables nazis du ghetto, et plusieurs membres de sa famille fusillés sous ses yeux. A la fin de la guerre, elle est soignée pour troubles psychologiques et mauvais traitements, d’abord dans des hôpitaux russes, puis en Israël où ses parents décident d’immigrer en 1950.

Plus de soixante ans après, Jenny, 72 ans, souffre de dépression, d’insuffisance cardiaque et de rhumatismes. Mère de deux enfants qui lui rendent visite « une fois toutes les deux ou trois semaines, en vitesse», cette veuve vit des 1 100 shekels (environ 200 euros) de réparations allemandes et des 2 400 shekels (430 euros) d’assurance vieillesse qui lui sont versés tous les mois. Coiffeuse dès l’âge de 16 ans, elle n’a pas réussi à mettre d’argent de côté pour sa retraite. « Je donnais tout l’argent à mes parents, et ensuite pour soigner mon mari.» « Entre les médecins, les médicaments et toutes les factures que je dois payer, explique Jenny Rosenstein, je ne m’en sors pas. Il y a des médicaments que je ne prends pas, parce qu’ils sont trop chers. Comme ces calmants pour les nerfs, qui coûtent 350 shekels [60 euros, ndlr] pour deux semaines, et qui ne sont pas remboursés. Parfois je n’achète plus de nourriture, je prends juste du pain avec du thé et un œuf dur.»

Elizabeth Dargutzki : «J’ai mes chats, et les voisins s’occupent de moi»
«Je n’ai rien réclamé, je ne savais pas où demander. Je n’ai reçu qu’une fois 4 000 marks [environ 2 000 euros]. Tant que mon mari était là,nous nous en sortions. Mais maintenant, je suis complètement seule ; je souffre des jambes, et les 1 700 shekels [300 euros]de la sécurité sociale ne suffisent pas», explique Elizabeth Dargutski, 81 ans, appuyée sur son déambulateur, dans la petite cour nauséabonde qui jouxte son logement, dans un quartier pauvre de Jérusalem. Une vingtaine de chats de gouttière rôdent autour d’elle. Ils ont élu domicile dans sa chambre-salon- cuisine où une odeur âcre rend l’air irrespirable. «Je n’ai que mes chats, et les voisins s’occupent de moi et m’apportent à manger pour shabbat [le repas traditionnel juif du vendredi soir]», confie-t-elle. «Quand je n’ai plus d’argent, je ne mange plus. Je prends juste une tasse de café. J’ai l’habitude. Quand j’étais cachée dans la forêt pendant la guerre je restais parfois des semaines sans manger», ajoute-t-elle.

Originaire de Lituanie, Elizabeth a perdu toute sa famille, assassinée par les nazis, alors qu’elle était âgée de 13 ans. «Nous étions dans le ghetto de Kaunas. Ils ont pris tout le monde, ma mère, mon père, mes sœurs. Comme j’étais très blonde, ils ont pensé que j’étais chrétienne. Ils m’ont dit que je n’avais rien à faire là, que le ghetto c’était pour les Juifs.» Elizabeth s’enfuit et se cache dans la forêt pendant cinq ans, jusqu’à la fin de la guerre. Elle survit grâce à une vieille femme qui l’a prise en amitié. «Elle aussi pensait que je n’étais pas juive à cause de mes cheveux blonds. Elle s’est occupée de moi comme une mère.» Dans les années 60, elle parvient, avec son mari, à fuir le régime communiste et à immigrer en Israël. «Je voulais vivre dans le pays des Juifs. Je sais que le gouvernement a besoin d’argent pour acheter des armes et pour défendre Israël. Je ne cours pas après
l’argent. Je voudrais juste avoir assez pour vivre.»

Léopold Rozen : «Ehud Olmert touche quarante fois ce dont j’ai besoin»
«La seule chose qui marche encore, c’est ma tête. Tout le reste est foutu», constate, sarcastique, Léopold Rozen, 85 ans, en montrant la liste des quelque trente médicaments qu’il devrait avaler quotidiennement. Les fils du respirateur d’oxygène, auquel il est branché dix-sept heures par jour, traînent sur le carrelage de son salon, à Holon, près de Tel-Aviv.

Evadé en 1943 du ghetto de Stanislav, en Pologne, Léopold a vécu caché deux ans dans la forêt, où il attrape la tuberculose. Soigné après la guerre, il est resté affligé d’une insuffisance respiratoire qui s’est aggravée avec l’âge. Il souffre d’asthme, mais aussi d’épilepsie, de problèmes cardiaques et a pratiquement perdu l’usage d’une main, transperçée d’une balle lors de son évasion.

De l’assurance vieillesse israélienne et des réparations versées par l’Allemagne, Léopold perçoit 5 000 shekels par mois (900 euros). Une somme insuffisante pour couvrir ses frais médicaux et le salaire de la jeune femme russe qui s’occupe de lui à temps plein. Celle-ci tient le petit appartement dans un état de propreté si impeccable qu’on ne devine pas la détresse de son occupant.

«Je suis obligé soit de ne pas prendre certains de mes médicaments, soit de me restreindre sur la nourriture. Il y a des jours où je mange deux fois des œufs. Parfois, je ne mange pas de viande pendant une ou deux semaines», explique Léopold. Puis, étranglant un sanglot : «C’est dur. Je suis né dans une famille riche. J’ai honte.»
Il est arrivé en Israël en 1956 : «Les Polonais ne voulaient pas des Juifs, et personne ne voulait embaucher un invalide, privé d’une main.» Ici, il travaille comme peintre en bâtiment, puis s’essaie à «toutes sortes de métiers» pour faire vivre sa femme, aujourd’hui décédée, et leurs trois enfants.

Sa misère actuelle le secoue d’une bouffée de colère : «Le gouvernement s’en fout ! Ehud Olmert touche quarante fois ce dont j’ai besoin, et les ministres ne pensent qu’à leur salaire de 45 000 shekels [environ 8 200 euros]. Je ne demande rien, juste de vivre normalement.»
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS
05 octobre 2007, 02:13
C'est tout simplement tragique.
Le KKL et le droit israélien : plaidoyer pour notre terre ?
07 octobre 2007, 01:32
Le KKL et le droit israélien : plaidoyer pour notre terre ?

Par Guy Senbel pour Guysen International News

Vendredi 5 octobre 2007 à 00:43


Cette semaine, nous souhaiterions attirer l'attention de nos lecteurs sur une question fondamentale concernant la propriété de la terre en Israël. En effet le KKL (Keren Kayemeth Leisraël - Fond national juif) se verra peut être contraint de vendre des terres en sa possession à des acquéreurs non-juifs au motif de l'égalité entre tous les citoyens, quelle que soit leur religion, et quelle que soit leur motivation...


Avons-nous quelque chose encore à apprendre sur le sionisme et ses fondamentaux ? La réponse est tristement positive. Suite à la pétition rédigée par Adel Ka 'adan, un citoyen arabe israélien, et adressée à la Haute Cour de Justice, affirmant qu'il y avait ''violation de la loi fondamentale, à savoir de la dignité et de la liberté humaine'', l'autorité judiciaire, après avoir examiné ses réclamations, a pris parti pour le pétitionnaire.
La Haute Cour a en effet déclaré que l'Administration de la Terre d'Israël (ATI) ne pouvait confier la gestion d'une terre de l'Etat à un organisme qui ne traitait pas les citoyens de façon égalitaire, bien que le terrain en question fasse partie de ceux achetés par des donateurs juifs dans les années 1950…

Aujourd'hui, la situation est complexe, voire critique. Le conseiller juridique du gouvernement, Meny Mazuz, prenant ainsi fait et cause pour les pétitionnaires, a en effet déclaré que l'ATI était désormais ''obligée de prendre en compte le principe d'égalité pour les terres qu'elle administre, y compris pour les terres du KKL''. Le KKL est désormais tenu de travailler ''en accord avec les intérêts de l'Etat'', comme si ces derniers n'étaient plus en phase avec l'idée même du sionisme telle qu'elle fonde le développement d'Israël depuis le début du 20ème siècle.

Le KKL doit désormais satisfaire d'une part le principe d'égalité entre tous les citoyens israéliens, et d'autre part continuer de jouer un rôle historique de gardien des terres ''achetées par et pour les personnes juives''…

Il semble donc que la remise en question par des hautes autorités de l'Etat d' Israël comme ''foyer national juif'' est, une fois de plus, à l'ordre du jour. En 1901, le Cinquième Congrès Sioniste réuni à Bâle, proclamait bien la création du KKL dont la mission était d'acheter des terres en Eretz Israël (Terre d'Israël) au moyen de dons versés par des personnes ou des communautés juives du monde entier.
En 1948, le KKL détenait déjà près d'un million de ''dounams'' (100 000 hectares) de terres qui rassemblaient 230 localités. C'est bien sur la base des terres acquises par le KKL que l'Etat d'Israël a été créé.

Alors que l'on reproche parfois aux médias israéliens une vision ''complotrice de l'histoire'', voire de développer une certaine paranoïa, il faut s'interroger sur la ''conscience historique'' des plus hautes instances juridiques israéliennes, et rappeler par exemple que le KKL avait été conçu comme une organisation chargée de répondre aux refus politiques, juridiques et religieux de voir se développer une présence juive ou ''non arabe'' en Palestine…

Conçu à l'origine comme une institution au service de la défense et du développement du sionisme, il convient de rappeler que le KKL est progressivement devenu une institution dont l'utilité est reconnue au-delà des frontières d'Israël ; en 2004, les Nations-Unies ont octroyé au KKL le statut d'organisation non gouvernementale. En effet, le KKL est une des toutes premières organisations écologiques du monde, principalement parce que sa vocation est de protéger la nature et l'environnement.

Réputée dans le monde entier pour la qualité de ses études sur la préservation des ressources en eau et la lutte contre la désertification par exemple, la recherche israélienne est particulièrement suivie par les experts internationaux à l'heure où la question du réchauffement climatique défraie la chronique. A ce titre, le KKL s'est récemment engagé dans la création d'une fondation internationale de recherche sur l'eau, en collaboration avec les États-Unis, le Canada, l'Australie, l'Espagne et l'Italie. Le KKL finance également des études approfondies sur quelques-unes des menaces écologiques qui frappent l'agriculture et la végétation naturelle ou " importée " : l'ophelimus maskelli, un insecte qui cause des ravages aux eucalyptus, portant gravement atteinte à l'industrie du bois , ou le matsucoccus josephi qui s'attaque, quant à lui, aux pins d'Alep.

Autre programme de recherche du KKL : les risques liés à l'introduction et à l'éventuelle prolifération agressive de souches végétales étrangères dans des écosystèmes qu'il s'agit de préserver à long terme. De très nombreuses études sont ainsi consacrées à l'exploitation forestière et à la gestion des territoires incendiés…

Le KKL est aujourd'hui un des organismes les plus impliqués dans la défense de la planète. Nous croyons que le KKL peut continuer à mener de front plusieurs missions. Plus que jamais, et à propos d'une cause aussi importante et aussi juste que celle de la libération des trois soldats d'Israël retenus depuis seize mois par le Hamas et le Hezbollah, le KKL pourrait porter la parole d'un gouvernement qui n'a jamais réussi à se faire entendre sur le sujet.

Ce soir, nos pensées vont vers Guilad Shalit, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser. Nos pensées vont vers leurs familles désespérées. Nos pensées s'adressent à tous ceux qui oseront demain dire leur révolte de voir leur liberté entravée. Car il n'y a pas d'autre cause, il n'y a pas d'autre combat.



Pièces jointes:
kkl.jpg
Un excès de zèle qui n’a pas lieu d’être !
07 octobre 2007, 01:36
Un excès de zèle qui n’a pas lieu d’être !

Par Albert Bellaïche pour Guysen Israël News

Dimanche 7 octobre 2007 à 00:04


Je me permets de rebondir sur le thème de notre éditorial de cette semaine de Guy Senbel qui traite non sans une certaine logique qui n’appartient qu’au peuple juif et qui implique, après deux mille ans d’éparpillement involontaire, que le Foyer National Juif restât juif.


D’abord parce qu’il est le seul que possèdent les juifs sur cette planète qui est pourtant si grande. Ensuite parce que le judaïsme n’a de leçon à recevoir de personne en matière de justice et de fraternité, et aussi parce qu’à nul autre pareille la démocratie israélienne est un exemple de force et de rigueur et que certaines autres seraient mal venues à vouloir s’immiscer.

Enfin, parce qu’aussi, même si un citoyen israélien fut-il de confession musulmane ait le droit de revendiquer en Israël ce que bon lui semble, les Pouvoirs Publics Israéliens de leur côté ainsi que leurs contrôleurs de la Haute Cour de Justice, ont le devoir sacré de mettre l’intérêt de la Nation Juive au premier rang de leurs préoccupations.

Au premier rang disais-je, au risque de mettre en péril jusqu’à son existence !

La démocratie israélienne est précisément spécifique parce que justement elle est israélienne !

Et parce qu ‘elle est israélienne, elle ne peut se permettre le luxe de satisfaire aux caprices sans valeur des uns et des autres ou au zèle parfois excessif des vérificateurs du droit, car ceux-ci ne peuvent remettre en cause l’existence même d’un peuple qui a lutté sans relâche depuis des siècles et des siècles, pour enfin posséder son Etat conquis au prix d’une lutte sans merci et de sacrifices innombrables.
Sinon pourquoi, dites-moi donc pourquoi l’armée israélienne mettrait-elle tous les jours la vie de ses jeunes soldats en danger ?

Sinon pourquoi, dites-moi donc pourquoi, des jeunes gens qui comme un chacun à travers le monde ont le droit de vivre dans une voie de normalité, de faire des études, d’assurer leur avenir professionnel ou de fonder un foyer, iraient-ils sacrifier deux ou trois années de leur existence à la défense de leur pays ?

Leur pays, le seul de la planète à être sans cesse menacé de toutes parts et ce depuis sa création, surtout par ses voisins arabes hostiles et menaçants!

Alors, dites-moi donc encore et encore, pourquoi ceux qui manifestent leur déception pour ceci ou pour cela, ceux qui contestent ici ou là les vertus des lois du pays, n’accepteraient-ils à leur tour de respecter ce pays, d’en accepter les coutumes et de co-habiter amicalement dans un Etat Juif, qui leur assure une existence qu’ils ne trouveront pas en terre arabe ?

En pays arabo-musulmans précisément, ces mêmes personnes revendicatives et cherchant la petite bête démocratique et pour qui la sécurité d’Israël n’est pas leur souci premier, resteraient probablement sans voix si d’aventure elles allaient habiter chez leurs voisins, amis et frères, là où précisément la liberté d’expression est sujette à caution !

Bref, le litige qui sépare le KKL et la Haute Cour de Justice, pour une vague question de terrains à vendre ou acheter, peut revêtir la forme d’un excès de zèle démocratique qui n’a pas lieu d’être en Eretz Israël, lequel a d’autres priorités que de remettre en cause des acquis qui ont fait le sionisme et finalement le Foyer National Juif qui maintenant s’appelle pour l’éternité Israël!

Un Israël retrouvé, recouvré, reconstruit, démocratique et fort dont la vocation est de regrouper sur sa terre, la Nation Juive dispersée et désireuse de vivre en paix et en sécurité avec tous ses voisins qu’ils soient Arabes, Musulmans ou Chrétiens !



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Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS
08 octobre 2007, 08:01
Portrait d’une infirmière

Par les docteurs Nicole et Paul Benaïm pour Guysen International News

Dimanche 7 octobre 2007 à 22:17


Juju, c’est ainsi que l’on nommait Julia Hériaud , infirmière dans le service de cardiologie de l’hôpital Fernand Widal, centre hospitalier du 10ème arrondissement de Paris. Elle était préposée à l’enregistrement des électrocardiogrammes (ECG) dans les différents services de l’hôpital. Fait peu banal, elle était tout à fait capable de lire les tracés. Ce n’est que récemment que nous avons appris comment elle avait acquis ces connaissances, que nous croyions réservées aux seuls spécialistes.

Par delà le portrait de cette femme admirable, nous voudrions rendre hommage aux infirmières et aux aides-soignantes de France, d’Israël et d’ailleurs, dont la compétence et le dévouement sont trop souvent ignorés.

Julia Hériaud a été formée à l’école des infirmières de La Pitié-Salpétrière et fait ses premières armes aux urgences de l’hôpital Laennec. Elle a été initiée à la lecture de l’ECG par le docteur Daniel Clément*, alors qu’il était l’ assistant du professeur Mathivat à l’hôpital Fernand Widal. Daniel Clément était un cardiologue érudit, toujours disponible pour faire partager sa science. Julia Hériaud avait parfaitement assimilé son enseignement de l’électrocardiographie.

Daniel Clément était si sûr de la compétence de son élève qu’ il lui arrivait de demander à un patient dont Juju venait de faire le tracé : « Que vous a dit Juju ? » Et si le patient déclarait « Juju l’a trouvé bon », il lui disait le plus sérieusement du monde : « si elle vous a dit cela, vous pouvez partir tranquille. »

Infarctus du myocarde ou péricardite aiguë ?

Plus d’une fois Julia Hériaud a ranimé un patient en arrêt cardiaque, sans en tirer la moindre vanité. Bien plus, il lui arrivait de redresser un diagnostic tout en évitant de vexer les médecins impliqués.

Un matin, elle nous présente un tracé caractéristique d’un infarctus du myocarde récent. C’était celui d’un adolescent de 18 ans qui avait été admis la veille dans le service de médecine générale voisin pour une douleur thoracique prolongée.

Le diagnostic retenu par l’interne de garde était « péricardite aiguë, probablement d’origine virale » ; un traitement anti-inflammatoire avait été commencé, et Juju comptait sur notre intervention… Il fallut faire preuve de diplomatie pour transférer en cardiologie ce jeune homme dont la cholestérolémie était à 4,50 g. Il s’agissait d’une hypercholestérolémie familiale, affection grave se compliquant d’accidents coronariens précoces.

Programme de restrictions budgétaires

Julia Hériaud ignorait les barrières sociales. Elle a pu exercer, sans complexes, avec à propos et intelligence, son sens de l’humour vis-à-vis du chef de service, le professeur Jean-Jacques Welti, successeur du professeur Mathivat à l’hôpital Fernand Widal, comme en témoigne l’anecdote suivante .

L’assistant du service était passionné par les troubles du rythme et, pour en comprendre la genèse, il souhaitait disposer de tracés longs, avec l’espoir de saisir la séquence précédant l’arythmie. Juju avait pour consigne de faire de tels enregistrements chaque fois qu’elle constatait des irrégularités du rythme.

Il y avait certainement des redondances dans ces ECG prolongés, et le professeur Welti ne manqua pas de lui en faire la remarque. Il y voyait un gaspillage inexcusable, alors que l’on dénonçait dans la presse des dépenses de santé excessives et déjà le déficit de la sécurité sociale. Julia Hériaud ne dit mot, mais le lendemain, le patron eut la surprise de constater que tous les tracés étaient cette fois minuscules, réduits à un seul complexe par dérivation ! A côté du nom du malade était inscrit, en petits caractères, de la main malicieuse de l’opératrice, « Programme de restrictions budgétaires »

La miraculée

Une jeune femme est admise dans le service pour une hémiplégie, accident fort peu courant à cet âge. Un examen clinique sommaire permet de conclure à une fausse hémiplégie d’origine pithiatique. Juju s’apprête à faire son électro, mais nous lui faisons comprendre, sans échanger une parole, par un simple mouvement de la tête, la vraie nature de cet « accident neurologique ». Elle s’entretient quelques instants avec la malade.

Sous le prétexte d’une prise électrique défaillante, elle l’invite à se rendre dans une chambre voisine et, tout en lui parlant avec douceur, elle prend la patiente par la main et l’entraîne dans le couloir, lui faisant oublier sa paralysie… jusqu’au moment où, s’apercevant de son inconséquence, notre prétendue hémiplégique s’effondre en pleurs.

Vite, du sucre !

Julia Hériaud était au courant de secrets, petits et des grands, des médecins et des infirmières du service, mais elle était d’une totale discrétion.

Un jour, un médecin attaché au département de phonocardiographie, le docteur O. a un comportement bizarre et tient des propos incohérents. Juju pense à une hypoglycémie : elle seule avec Gilbert Motté, le professeur agrégé du service, sait que O. est diabétique insulino-dépendant, et, en accord avec Motté, elle procède à l’injection intra-veineuse d’une ampoule de sérum glucosé hypertonique, qui dissipe immédiatement les troubles , confirmant le diagnostic d’hypoglycémie insulinique.

Le contact avec les malades et leurs familles

Son contact avec les malades était d’une qualité exceptionnelle.

Il faut rappeler que la mise en confiance du patient est nécessaire à la réalisation d’un tracé correct, la moindre appréhension entraînant une contracture musculaire ou un tremblement, source de parasites. Juju avait l’habitude de faire précéder l’enregistrement de propos apaisants, donnant lieu à l’indispensable relaxation et ses tracés étaient toujours irréprochables.

Les malades et leurs familles avaient une grande confiance en elle. Ils lui parlaient volontiers de leurs soucis. Elle trouvait les mots pour les rassurer, les consoler, les encourager. Facétieuse, il lui est arrivé de faire rire aux larmes toute une salle en travaillant, coiffée, comme une élégante aux courses de Longchamp, d’une capeline avec voilette, dissimulant ses boucles blondes et ses yeux bleus ! Ou encore de se présenter, méconnaissable, avec une perruque jaune paille et de grosses lunettes d’écaille, comme inspectrice de l’assistance publique, venue enquêter sur les doléances des hospitalisés.

Elle partageait les émotions des parents d’un malade en fin de vie et passait de longs moments avec le moribond, ce qui n’était absolument pas dans ses attributions. En avance sur son temps, elle jouait spontanément le rôle du psychologue auquel on fait appel aujourd’hui dans ces situations. Elle seule pourrait nous dire quels mots elle trouvait pour réconforter le patient et sa famille.

C’est précisément pour rester proche des malades qu’elle a conservé jusqu’à sa retraite le poste créé pour elle, refusant les promotions auxquels elle aurait pu prétendre.

Toinette du « Malade imaginaire » ou bon Samaritain biblique ?

Altruiste, pleine de talent, généreuse ? Certainement, mais aucune de ces épithètes ne rend compte pleinement d’une personnalité aussi riche et atypique que celle de Julia Hériaud. On devrait trouver dans le théâtre, l’histoire ou les légendes un personnage lui ressemblant.

On pense d’abord à Toinette, soubrette impertinente et pleine de bon sens du « Malade imaginaire » de Molière. Argan, le Malade imaginaire, a décidé de marier sa fille à Thomas Diafoirus, un médecin ridicule. La servante tient tête effrontément à son maître et, pour le détourner de ce projet absurde, se déguise en médecin.

Mais notre infirmière, par sa bonté, son dévouement et sa gentillesse, pourrait aussi être comparée au bon Samaritain, modèle de compassion dans la bible, qui ramène à la vie un homme grièvement blessé .

Toinette ou bon Samaritain ? Doit-on choisir ? Il faudrait plutôt, même si un tel rapprochement peut surprendre ou choquer, définir Juju comme un être à deux faces, une Toinette doublée d’un bon Samaritain.

La modestie est l’un des traits de son caractère . Julia Hériaud n’a pas recherché cette médiatisation et jugera sans doute cet éloge démesuré, mais nous espérons qu’elle n’en voudra pas trop aux auteurs de ces lignes : nous avons souhaité revivre avec elle des moments inoubliables et mettre l’accent sur la noblesse de son métier.

*Daniel Clément, brillant médecin, cardiologue, interniste et chercheur, promis à un bel avenir, est mort prématurément d’un accident de chasse.



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Nous sommes tous des réfugiés.
09 octobre 2007, 01:07
Nous sommes tous des réfugiés.

Par Caroll Azoulay pour Guysen International News.

Dimanche 7 octobre 2007 à 16:57


Au mois de novembre, auront lieu aux États-Unis, la réunion de la JJAC et la très attendue conférence sur la paix au Moyen Orient. Le travail de l’une saura t-elle influencer celui de l’autre ? Détails :


Le 22 novembre 1967, le Conseil de sécurité de l’ONU affirmait "la nécessité de réaliser un juste règlement du problème des réfugiés".

Omission volontaire ou involontaire, il n’en reste pas moins que les auteurs de la résolution ne précisèrent pas, à l’époque, l’origine de ces réfugiés qui fut implicitement, mais à tort, attribuée aux Palestiniens.

Selon Yossi Ben Aharon, ancien directeur général du Bureau du Premier ministre israélien et actuel membre du Board de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries) l’imprécision de cet alinéa, fut en effet délibérée dans la mesure où, le Conseil était pleinement conscient du problème que constituait l’exode des juifs originaires des pays arabes.

À l’appui de cette thèse, il faut noter que lors des discussions visant à l’adoption de la résolution, la délégation de l’Union Soviétique tenta de limiter la fameuse phrase "un juste règlement " aux réfugiés palestiniens — (S/8236 discussions de Conseil de Sécurité à sa 1382ieme rencontre le 22 novembre 1967, notamment au paragraphe 117, les dires de l’Ambassadeur Kouznetsov de l’Union Soviétique) —

Des efforts qui se soldèrent par un échec et donc par une volonté internationale de ne pas limiter le " juste règlement du problème des réfugiés" aux seuls réfugiés palestiniens.

Pourtant, et ce, depuis 1948, le monde arabe n’a cessé de militer en faveur du retour de ses réfugiés en Israël.

Faisant de ce sujet une idéologie politique, les responsables arabes, puis palestiniens, ont imaginé le concept de 'droit au retour' pour y puiser la base de leurs plus virulentes diatribes à l’encontre d’Israël.

Ils rayèrent alors de l’histoire le pénible souvenir de milliers de juifs abandonnant précipitamment leur pays et leurs biens sous la menace des pogroms et autres mesures de rétorsion.

Pour bref rappel, il faut noter que la présence juive dans les pays arabes remonte à 2 500 ans. Le nationalisme arabe encouragea cependant les persécutions anti juives qui se firent particulièrement virulentes au début des années quarante.

Une vague de pogrom intervient en 1948, période au cours de laquelle les juifs fuient en masse.
Après la création d’Israël les conditions continuent à se détériorer pour les communautés juives des pays arabes lesquels voient la plupart de leur biens confisqués par les gouvernements en place.

Sur les 900 000 juifs qui seront contraints à l’exil, 600 000 choisiront Israël, tandis que 300 000 se dirigeront vers la France, l’Angleterre les États-Unis etc.

Selon l’Organisation mondiale des Juifs des pays arabes, (WOJAC) le montant des biens perdus ou confisqués dans les pays arabes serait estimé à 100 milliards de dollars.
Mais mis à part certaines plaintes enregistrées, notamment par des juifs libyens ou irakiens, la plupart des communautés juives séfarades dans le monde n’ont entrepris aucune action pour faire valoir leurs droits.

En 2002, l’association JJAC est constituée, afin de recueillir les témoignages des survivants de ces différents exodes, et tenter d’aboutir à une estimation de tous les biens matériels qui ont été abandonnés, bradés sous la contrainte, ou dans la peur et l’urgence.

Au fils des ans des sections de la JJAC voient le jour dans le monde entier, en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Amérique latine et, bien entendu, en Israël.

En France, c’est le CRIF qui est désigné (en 2005) comme organisation fédératrice des diverses actions entreprises, avec à sa tête Jean-Pierre Allali (membre du Bureau exécutif) qui est nommé coordinateur national de la JJAC/France.

"Les Palestiniens se sont approprié la notion de réfugiés, et en ont fait une arme politique. Il est temps de rappeler au monde que 900 000 juifs ont été contraints de fuir l’Égypte, l’Irak, la Libye, la Syrie, le Liban, le Yémen etc." indiquait Stanley Urman, le directeur de la JJAC depuis Jérusalem où il donnait le coup d’envoi d’une vaste campagne de médiatisation visant à enregistrer les témoignages des milliers de juifs à travers le monde ayant fui leur pays d’origne.

Pour le gouvernement israélien qui a donné son appui officiel aux différentes campagnes lancées par la JJAC, "il ne s’agit pas d’obtenir des réparations financières, mais de parvenir à nuancer la propagande palestinienne sur le sujet brûlant des réfugiés en proposant une nouvelle réalité" dixit la déclaration du ministre de la Justice d’alors, Meir Shetrit.

À la veille de la Conférence de la paix prévue en novembre prochain et voulu par les États-Unis, il serait en effet particulièrement opportun de rappeler au monde l’existence de réfugiés juifs.

Dans ce contexte, on ne peut cependant que déplorer l’absence de mention de ce dossier dans les discours des dirigeants israéliens.

Récemment la ministre des Affaires Étrangères Tsipi Livni affirmait devant la Knesset que la "création d’un état palestinien représentait l’unique et complète solution pour les Palestiniens dans le monde, et la solution nationale et intégrale au problème des réfugiés ".

Selon Yossi Ben Aharon, cette dernière aurait dans cette déclaration " raté l’opportunité d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait qu’il exista deux crises parallèles concernant les réfugiés et que toutes deux devaient être résolues".

"La position du gouvernement israélien sur ce dossier est fluctuante" indique J.P Allali.

"A chacune de nos réunions, que ce soit à Londres, à Jérusalem ou à paris, les représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires Étrangères qui étaient présents ont manifesté le plus vif intérêt à notre action.

Cependant, chaque fois que l’on s’approche de négociations sérieuses, il me semble que les dirigeants craignent de mettre ce sujet sur le tapis parce qu’ils ont peur qu’il effraye ou qu’il irrite la partie adverse.

Aujourd’hui il devrait néanmoins être conscient du fait que la question des réfugiés juifs des pays arabes représentera la seule carte valable que nous pourrons présenter face aux réclamations des Palestiniens.
Et même si les Israéliens veulent laisser ce sujet de côté ils n’y échapperont pas parce que la partie arabe ne cédera jamais".

Et de préciser :

"Si les Palestiniens acceptaient d’enlever des négociations la question des réfugiés, on pourrait de notre côté accepter d’oublier.
Or, étant donné que la partie arabe s’entêtera à ressortir ce sujet, Israël n’aura pas d’autre choix que de rappeler que dans la même période, il y eut des réfugiés juifs qui ont fui les pays arabes".

À la question de savoir si les deux 'cartes' se valent, J.P Allali répond que du "point de vue financier il n’y a aucune commune mesure.
Les juifs ont laissé derrière eux des fortunes inouïes".

Ceci étant dit, J.P Allali tient à rappeler que la campagne de la JJAC n’a "absolument pas pour vocation d’exiger des réparations financières des pays arabes".

Selon J.P Allali, la réclamation du droit au retour invoqué par les Palestiniens équivaut à un arrêt de mort pour l’état juif moderne.

"Les Arabes revendiquent le droit de revenir à l’endroit qu’ils ont été contraints de quitter, eux, leurs enfants et petits enfants.
Par ailleurs l’UNRWA qualifie de réfugié tout palestinien qui a été déplacé de plus de 2 kilomètres dans le cadre du conflit israélo palestinien.

Ce statut induit des avantages qui sont transmissibles de père en fils.
Ainsi une personne dont le grand père a été victime du conflit a une carte de réfugié palestinien.

C’est d’ailleurs comme cela que le nombre de réfugié a été multiplié de façon anormale".

Dénonçant cette instrumentalisation "invraisemblable" d’un phénomène qui a pourtant émaillé des centaines de conflit dans le monde, et dont le plus récent est aujourd’hui le Darfour, J.P Allali tient à rappeler que "nulle part ailleurs la notion de réfugiés n’a été autant exploitée, et ce au détriment des Palestiniens eux-mêmes qui sont confortés dans un soi disant statut de victime".

Au mois de novembre, auront donc lieu aux États-Unis, la réunion de la JJAC et la très attendue conférence sur la paix au Moyen Orient.

Le travail de l’une saura t-elle influencer celui de l’autre ?

"Il ne faut pas exagérer notre importance, mais il est certain qu’une fois sur place nous saurons envoyer des signaux à qui de droit" répond J.P Allali en précisant que les responsables américains de la JJAC ont d’ores et déjà réalisé un remarquable travail de sensibilisation auprès de la classe politique locale.

Une direction que J.P.Allali compte bien suivre très prochainement.

Nous avons déjà réalisé un important travail mémoriel et culturel dans le cadre de multiples manifestations.

Désormais nous avons bien l’intention de mettre au cœur du débat politique et médiatique (non juif) la question des réfugiés juifs des pays arabes.

Car selon lui, "il est impératif de trouver des arguments pour contredire la façon absolument inique de voir l’histoire que propose le monde arabe".



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