Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Antisemitisme

Envoyé par sarel 
Re: Antisemitisme
17 octobre 2012, 06:33
Face à la marée noire du nouvel antisémitisme

Bernard-Henri Lévy

Mardi 16 octobre 2012 à 15:16.

L’antisémitisme nouveau est arrivé. Cela fait longtemps que nous étions quelques-uns à l’annoncer.

Mais, cette fois, il est là, et bien là, avec ses cellules combattantes, ses figures emblématiques, ses petites frappes et ses caïds passés sans transition du gangstérisme au djihad, ses idéologues, ses prêcheurs.

Face à ce phénomène, face à l’image révoltante de synagogues, de magasins kasher, d’écoles juives, qui, non seulement autour de Paris, mais dans toute l’Europe, prennent des allures de camp retranché, la seule question qui vaille est désormais : que faire ?

Il faut donner à la chose son nom. Déjà, et pour commencer, son nom. Car il est vrai, naturellement, que se mêle à cette haine antijuive une haine de la France, plus une haine de la République, plus une haine de l’Occident. Mais il n’en est pas moins vrai que ce sont des enfants juifs, pas « occidentaux » en général, qui sont molestés dans les écoles. Ce sont les lieux de culte juifs, pas catholiques, ou protestants, ou musulmans, qui sont mis sous surveillance. Et, quand on démantèle une cellule à Torcy, la liste des cibles que l’on découvre sont des cibles juives et seulement juives. Il faut arrêter, autrement dit, avec le prêchi-prêcha sur la haine-des-juifs-qui-est-en-réalité-une-haine-de-la-France. Il ne faut plus commettre l’erreur de ceux qui, au moment du martyre d’Ilan Halimi, multiplièrent les contorsions sémantiques avant de décider si, oui ou non, l’affaire relevait de l’antisémitisme. Bien nommer les choses, disait Camus, c’est réparer un peu le monde. C’est pourquoi la première tâche, c’est cet acte de nomination, de prononciation du mot : l’Europe est le théâtre, que cela plaise ou non, d’une vague antisémite d’un type nouveau.

Quel type ? Et en quoi nouveau ? Cela aussi, il faut le dire. Et il faut, pour le combattre, le dire avec exactitude. Le djihadisme, bien sûr. L’islamisme, évidemment. Mais aussi, venant alimenter cet islamisme, le vieux thème du « juif riche » (Ilan Halimi). Mais encore, venant en renfort, l’idéologie conspirationniste du juif maître du monde (voir tels ou tels sites Internet, qui devraient tomber sous le coup de la loi — je sais de quoi je parle). Bref, un retour des grands motifs de l’anti-sémitisme français traditionnel, voire de ce refoulé nazi qui n’épargna, naguère, pas plus le monde arabe que l’Europe mais que le premier n’a, contrairement à la seconde, jamais vraiment pris la peine de regarder en face et de traiter. Mohamed Merah plus Edouard Drumont. Les Frères musulmans plus Les protocoles des sages de Sion. Une hérésie musulmane plus la mémoire sombre du continent. Telle est la réalité. Tel est le cocktail explosif qui peut, si l’on n’ouvre pas les yeux, donner au délire une force décuplée.

Pis, il y a le discours, non plus des sociologues, mais des responsables politiques qui soufflent, eux aussi, sur les braises et devraient susciter la même condamnation unanime. Je passe — car qui s’en étonnera ? — sur le cas de Mme Le Pen qui, lorsqu’elle met sur le même plan le port de la kippa et l’enfermement sous un voile intégral, disculpe par avance le nervi tenté de se cogner un enfant juif. Mais quid du député communiste européen et directeur de L’Humanité Patrick Le Hyaric ? Quid de ce discours de clôture de la dernière Fête de L’Huma où il qualifie le pseudo-film islamophobe qui a provoqué l’ire d’une partie du monde musulman de « film réalisé par un intégriste israélien » ? Ne désigne-t-il pas, lui aussi, ce faisant, des cibles à la vindicte ? Ne participe-t-il pas, lui aussi, en relayant cette information qu’il sait fausse, puisque l’auteur du brûlot était un copte égyptien, de la stigmatisation qui permet à des manifestants en colère de venir crier « mort aux juifs » devant une ambassade à Paris ? Lutter contre l’antisémitisme nouveau, c’est exiger des excuses du député Le Hyaric et, au-delà de lui, du Parti communiste français.

Un dernier mot. Le Front national est une chose. Les dérapages du PC en sont une autre. Mais que la responsabilité soit partagée ne doit pas exonérer la communauté musulmane de sa part de lucidité. Et le fait que l’immense majorité de ses fidèles ne soient pour rien dans les agissements d’une minorité d’extrémistes fascisants devrait rendre d’autant plus facile une condamnation sans appel. On attend donc la déclaration solennelle des imams réprouvant, toutes obédiences confondues, cette vague antisémite. On attend la grande manifestation où l’on verrait les républicains de confession musulmane défiler, avec les autres, derrière la banderole « Halte à la haine des juifs ». Eux aussi doivent prendre leurs responsabilités. Eux aussi, eux les premiers, se doivent d’activer, ou inventer, leurs contrefeux antifascistes. Le vivre-ensemble est à ce prix. La barbarie est l’alternative.

[laregledujeu.org]
Re: Antisemitisme
24 octobre 2012, 05:44
« Si cela n’est pas un appel à la haine, qu’est-ce que c’est ? »

Sur le plateau de l’émission Ça vous regarde lundi 22 octobre 2012, consacré à « l’Antisémitisme : le retour des vieux démons ? », Houria Bouteldja (photo), porte-parole des Indigènes de la république, a déclaré que l’antisémitisme et le sionisme étaient «absolument indissociables».

« Malheureusement, qui sont invités sur les plateaux de télé ? Les Juifs sionistes, jamais les Juifs anti-sionistes ! », a-t-elle ajouté. « Qu’on m’explique le rapport entre un enfant qui va à une école juive à Sarcelles ou à Toulouse et le sionisme ! », s’est indigné Ariel Goldmann, vice-président du CRIF. Claude Goasguen, député UMP de Paris et président du groupe d’Amitié France-Israël s’est interrogé: « Si cela n’est pas un appel à la haine, qu’est-ce que c’est ? ».

« Qu’on m’explique le rapport entre un enfant qui va à une école juive à Sarcelles ou à Toulouse et le sionisme ! »

[www.crif.org]

L'émission sur LCP - La Chaîne Parlementaire

[www.dailymotion.com]


Ça Vous Regarde : le débat : Antisémitisme : le...22 octobre par LCP

Re: Antisemitisme
13 novembre 2012, 08:04
Merah :"Nous les arabes,on est nés pour détester les juifs"



lundi 12 novembre 2012,

Les avocats des familles d’Iman Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf, les militaires abattus par Mohamed Merah, ont demandé aujourd’hui que des poursuites soient engagées pour "témoignage mensonger" à l’encontre de Souad Merah, la soeur du tueur..

Filmée en caméra cachée dans un reportage diffusé hier soir par M6, alors qu’elle parle à son frère aîné, Abdelghani, Souad Mérah évoque les voyages de Mohamed en 2010 et 2011, en reconnaissant avoir dit aux enquêteurs qu’il partait en Algérie alors qu’elle savait qu’il partait vers d’autres destinations.

"Il apparaît que Souad a délibérément menti aux enquêteurs sur les pays que ce dernier aurait visités", écrit Me Olivier Morice, nouvel avocat de la faille Legouad dans sa demande d’acte.


Les avocates des famille Ibn Ziaten et Chennouf, Me Samia Maktouf et Béatrice Dubreuil, ont annoncé le dépôt d’une demande similaire dans la journée.

Dans le reportage, Souad Merah crie être "fière" de son frère Mohamed Merah "qui a combattu jusqu’au bout" et "sauté le pas".

"En dehors de légitimer les actes criminels de son frère", Souad Merah, interrogée en garde à vue après les meurtres, "a délibérément caché aux enquêteurs les différentes destinations de son frère Mohamed, alors qu’elle en avait connaissance", écrit Me Morice.

L’avocat demande la saisie de l’enregistement du reportage de M6 et l’audition de Souad Merah afin qu’elle s’explique sur ses déclarations".

En 2010 et 2011, Mohamed Merah s’était rendu en Afghanistan, où il avait été interrogé par la police aghane puis l’armée américaine. A l’été 2011 il s’était rendu plusieurs semaines au Pakistan.

Dans le reportage de M6, Souad Merah précise avoir payé des billets d’avion à son fère.

Dimanche, l’ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, estimait que s’il était encore en fonction, il porterait plainte pour les propos de Souad Merah.

AFP

Filmée à son insu, la sœur de Merah lâche tout : "Les juifs, je les déteste"

Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" après des propos de Souad Merah, soeur du jeune jihadiste franco-algérien Mohamed Merah, diffusés dimanche soir par la chaîne de télévision française M6.



Filmée à son insu, la soeur de Mohammed Merah, Souad Merah, s’était dite "fière" de son frère, assassin de trois militaires ainsi que de quatre juifs dont trois enfants en mars dernier dans le sud-ouest de la France avant d’être abattu par la police.

Les images, diffusées par la chaîne M6 dimanche, ont provoqué le lancement d’une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme".

Cette enquête a pour but de "vérifier les conditions dans lesquelles ont été tenus les propos susceptibles de constituer le délit d’apologie du terrorisme", a précisé une source judiciaire.

Farouchement antisémite, elle ne cache pas ses sentiments

Dans le reportage où elle apparaît entièrement voilée, la soeur du tueur, qui dit pourtant soupçonner qu’on l’enregistre, répète à plusieurs reprises être "fière" de Mohamed Merah.

Elle ne cache pas ses sentiments antisémites :

"Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste".

Elle a payé des billets d’avion pour que Mohammed Merah aille en Afghanistan

Maitres Samia Maktouf et Béatrice Dubreuil, avocates des familles de deux militaires tués, ont demandé des poursuites contre Souad Merah pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise d’acte terrorisme par fourniture de moyens".

Dans ce reportage, Souad Merah avait en effet précisé avoir payé des billets d’avion à son frère, qui s’était notamment rendu en Afghanistan.

Ses frères sont très divisés

Abdelkader Merah, un autre frère de Mohamed et Souad, est pour l’heure le seul mis en examen dans l’enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban.

Enfin, le frère aîné du jeune meurtrier extrémiste a publié un livre dans lequel il dénonce l’ambiance familiale.

Une ambiance de haine et de racisme qui aurait notamment conduit son jeune frère à commettre l’irréparable, selon lui.

"Ma mère disait toujours, "Nous les arabes, on est nés pour détester les juifs".

Ce discours, je l’ai entendu tout au long de mon enfance", a confié le frère de Merah dans son livre.

RTL.be



Propos de Souad Merah : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire

Cette enquête a pour but de "vérifier les conditions dans lesquelles ont été tenus les propos susceptibles de constituer le délit d’apologie du terrorisme".

Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour "apologie de terrorisme" à la suite des propos tenus par la soeur de Mohamed Merah dans l’émission « Enquête exclusive » diffusée dimanche 11 novembre sur M6, a-t-on appris de source judiciaire.

Dans ce reportage consacré au parcours de Mohamed Merah, l’auteur revendiqué des tueries de Toulouse et Montauban, sa soeur Souad, qui semble filmée en caméra cachée, se dit "fière" des actes de son frère et affirme qu’elle a caché aux enquêteurs les différentes destinations de celui-ci à l’étranger.

Le parquet souhaite vérifier les conditions dans lesquelles les propos de Souad Merah ont pu être tenus, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Pour que l’infraction d’apologie de terrorisme soit retenue, encore faut-il que les propos aient été tenus dans un lieu public, a-t-on précisé de même source.

Cette enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDE).

Dans la matinée, Me Olivier Morice, avocat de la famille Legouad, puis Me Samia Maktouf, conseil des familles Chennouf et Ibn Ziaten, trois militaires assassinés à Montauban et Toulouse, ont demandé au parquet de Paris la saisie judiciaire de ce documentaire et l’audition de Souad Merah.

"Attention à ne pas rendre la justice à travers des émissions" (Valls)

La soeur aînée des Merah a été interrogée par la police durant le siège de l’appartement de Mohamed à Toulouse les 21 et 22 mars derniers, mais elle n’a jamais été entendue dans le cadre de l’information judiciaire ouverte contre son frère Abdelkader pour "complicité d’assassinats" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Me Maktouf souhaite également l’audition de la mère de Mohamed Merah ainsi que celle d’un de ses frères.

Ce dernier, Abdelghami, publie un ouvrage sur son frère coécrit avec le journaliste qui a réalisé ce documentaire, Mohamed Sifaoui.



"Attention à ne pas rendre la justice à travers des émissions", a réagi sur RTL le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui a cependant salué "l’enquête de très grande qualité" du journaliste.

D’autres propos de Souad Merah, qui semblent également enregistrés à son insu, ont révélé son rôle dans la dissimulation des voyages de son frère au Pakistan et en Afghanistan.

La soeur aînée déclarait en effet avoir elle-même acheté les billets d’avion de son frère puis avoir menti aux policiers, de même que d’autres membres de la famille, en affirmant que Mohamed se trouvait en Algérie.

"Cela confirme bien que Mohamed Merah n’était pas seul, ou en tout cas qu’il a agi dans un terreau, qui était celui de son quartier, de sa famille, dénoncé d’ailleurs courageusement par l’un de ses frères", a commenté Manuel Valls.

Le Point.fr



Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme choqué par les déclarations antisémites de Souad MERAH soeur du tueur antijuif de Toulouse, a décidé de déposer une plainte conte elle ,auprès du Procureur de la République de Paris, du chef d’apologie du terrorisme et d’incitation à la haine raciale.

Cette grande sœur de Mohamed, vante sa fierté pour les sept meurtres commis par son frère,et s’en justifie en criant"Je suis fière de mon frère, il a combattu jusqu’au bout".

Elle ajoute qu’elle "pense du bien de Ben Laden.

Je l’ai dit aux flics, je peux te le dire à toi. (…)Je suis fière, fière, fière."

Souad Merah revendique son antisémitisme et sa haine des juifs "Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste".

Elle exprime son admiration pour les salafistes :

"Les salafistes, ils agissent", dit-elle encore.

"Moi et (Abdel)Kader, on soutient les salafistes, Mohammed a sauté le pas."

Pour le BNVCA ces confessions constituent un aveu, et la preuve qu’un grand nombre de jeunes musulmans endoctrinés recèlent un risque de passage à l’acte terroriste.

Ils constituent un réel danger qu’il faut éradiquer vite par tous les moyens légaux .

Le BNVCA a chargé son avocat Maitre Marc BENSIMHON d’engager les poursuites .

BUREAU NATIONAL DE VIGILANCE CONTRE L’ ANTISEMITISME 8 Boulevard Saint Simon 93700 Drancy 0663883029

Le Président Sammy GHOZLAN


[www.jforum.fr]
Re: Antisemitisme
12 mars 2013, 15:55
France / 11-03-2013
Valls s'inquiète d'un «antisémitisme nouveau, né dans nos banlieues»
Manuel Valls

«Il y a dans nos quartiers des jeunes ou des moins jeunes qui, au nom d'une identité qui se sentirait attaquée, décident de la manière la plus imbécile, la plus dangereuse pour nos valeurs, de s'attaquer aux juifs. Ils considèrent le juif comme l'ennemi.» Invité ce dimanche de Radio J, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'inquiète d'un «antisémitisme nouveau» depuis plusieurs années.

«Il y a dans nos quartiers des jeunes ou des moins jeunes qui, au nom d'une identité qui se sentirait attaquée, décident de la manière la plus imbécile, la plus dangereuse pour nos valeurs, de s'attaquer aux juifs. Ils considèrent le juif comme l'ennemi», analyse le ministre. «On n'hésite plus aujourd'hui à insulter, à frapper un citoyen parce qu'il est juif au nom même de son appartenance.» Le ministre recommande la prudence pour imputer à «un effet Merah» ce qu'il a décrit comme «une recrudescence d'actes antisémites intolérables». «Mais sans doute malheureusement, chez les esprits faibles et qui revendiquent cette haine, ce qui s'est passé a pu peut-être libérer une parole», estime-t-il.

Le ministre est interrogé par Radio J alors que les deux agresseurs présumés d'un adolescent de confession juive un train ont été mis en examen ce samedi pour violences en réunion et en raison de l'appartenance de la victime à une religion. La victime, 17 ans, est scolarisée à l'école Ozar Hatorah de Toulouse où Mohamed Merah avait tué en mars trois enfants et un père juifs. Manuel Valls avait fait part jeudi de sa condamnation la plus ferme après cette violente agression. La question du caractère antisémite de l'agression reste néanmoins posée.

A la question de savoir si le constat selon lequel cet antisémitisme serait le fait notamment de jeunes se revendiquant de l'islam, Manuel Valls a répondu : «Je le crains». Mais il a aussi appelé à «être prudent dans les termes» : «Il ne s'agit pas de stigmatiser d'autres Français», «de jeter l'opprobre (sur) nos concitoyens notamment de confession musulmane».


Re: Antisemitisme
17 octobre 2013, 22:48
changeriez vous votre identite juive pour fuir l antismitisme?

en France 40% sur 1200 repondants affirment qu ils evitaient de porter tous signes religieux comme la kippa la Magen David... en public

22 % des repondants evitent de frequenter des evenements ou des lieux juifs en raison de problemes de securite

21% de 500 repondants ont avoue etre victime d un incident antisemite au cours de cette derniere annee contre 30% en Hongrie et 16% en allemagne

c est ce que a declare
Gert Weisskirchen un ancien representant de l organisation pour la securite et la cooperation en Europe pour lutter contre l antisemitisme
Re: Antisemitisme
09 juin 2014, 04:25





lorsque des propos anti-Semites sont formules on les accuse de senile ou de derange???
Re: Antisemitisme
11 juin 2014, 06:37
Re: Antisemitisme
28 juillet 2014, 06:29
"Les nouvelles passions antijuives"

27 juillet 2014

INTERVIEW - Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, a travaillé sur l'antisémitisme et le communautarisme. Il décrypte les débordements en marge des manifestations pro-palestiniennes en France.

Les "Mort aux Juifs!" entendus ces derniers jours et les tentatives d’attaque contre les synagogues vous surprennent-elles?

À vrai dire, non. L’analyse de l’évolution des faits antijuifs (violences et menaces confondues), recensés en France de 1998 à 2013, montre une augmentation brutale de la judéophobie au début des années 2000, avec des pics en 2000, 2002, 2004, 2009 et 2012. Le plus simple est de considérer l’évolution des totaux annuels des faits antijuifs (actions violentes, injures, menaces, etc.). Alors qu’en 1999, on en dénombrait 82, en 2000 ils s’élevaient à 744, en 2002 à 936, à 974 en 2004, 815 en 2009, 615 en 2012, et, après une baisse en 2013 (423), une hausse prévisible en 2014. Posons le problème à travers une brève comparaison historique. Si, en 1886, Édouard Drumont dénonçait une "France juive" qui n’existait que dans ses fantasmes, peut-on aujourd’hui, en 2014, dénoncer une "France antijuive" dont la réalité semble être attestée par un grand nombre d’indices de diverses catégories, allant des rumeurs, des injures et des menaces antijuives à des agressions physiques et des attentats meurtriers visant des Juifs en tant que tels?? La réponse qui me paraît la plus conforme aux faits est la suivante : la France n’est pas devenue ou redevenue antijuive, mais il y a une France antijuive dans la France contemporaine. Une nouvelle France antijuive, qui ne doit pas être confondue avec celle dont la publication de La France juive de Drumont manifestait naguère l’existence. À la fin du XIXe?siècle, l’antisémitisme catholico-nationaliste théorisé par Drumont était devenu une force politique et culturelle, installée dans la plupart des lieux de pouvoir et des réseaux d’influence. Au début du XXIe?siècle, la situation est fort différente. On n’observe plus un mouvement explicitement antisémite, utilisant publiquement l’antisémitisme comme un drapeau. Mais l’on constate l’existence de mobilisations antijuives non revendiquées comme telles ainsi qu’une tentation antijuive touchant plus particulièrement divers milieux sociaux et culturels. Dans tous les cas, l’engagement en faveur de la "cause palestinienne", par ses ambiguïtés, apparaît comme le principal moteur de la nouvelle judéophobie qui, des lendemains de la guerre des Six-Jours (juin 1967) à ceux de la deuxième Intifada (commencée fin septembre 2000), s’est lentement constituée sur la base d’une islamisation croissante de la guerre contre Israël et le sionisme. Depuis la fin des années 1960, la haine des Juifs est portée par l’antisionisme radical ou absolu, mélange d’hostilité systématique à l’égard d’Israël, quelle que soit la politique du gouvernement en place, et de compassion exclusive pour les Palestiniens, quoi qu’ils puissent faire (actions terroristes comprises). Le propalestinisme inconditionnel est désormais le principal vecteur de la haine des Juifs dans le monde. C’est pourquoi il n’y a pas à s’étonner devant les récentes manifestations dites propalestiniennes qui réveillent et révèlent les passions judéophobes.

Peut-on parler d’un antisémitisme à la française?

Plutôt que de "nouvel antisémitisme", je préfère parler, pour éviter certaines équivoques, de "nouvelle judéophobie" ou de nouvelle vision antijuive, dont le noyau dur est constitué par l’antisionisme radical et démonologique. Dans ce nouveau cadre idéologique, les Juifs ne sont plus diabolisés en tant que "Sémites", mais en tant que "sionistes". L’objectif des nouveaux antijuifs est l’élimination de l’État juif, au terme d’un processus de délégitimation et de criminalisation de ce dernier. Ce qui est spécifique à la France d’aujourd’hui dérive du fait qu’y coexistent des populations respectivement juives et musulmanes les plus importantes en nombre d’Europe. Leurs affrontements symboliques mimant le conflit israélo-palestinien, qui relèvent surtout d’une guerre civile verbale, sont à la fois plus visibles et plus intenses qu’ailleurs. La nouvelle vulgate antijuive qui s’est installée durablement en France et dans d’autres pays européens peut se résumer par l’articulation de trois caractéristiques négatives attribuées aux "Juifs" ou aux "sionistes", ces dénominations conventionnelles étant choisies selon les circonstances?:
1°) ils sont "dominateurs" en Occident ("Ils ont tout"; "Ils ont le pouvoir"; "Ils dirigent l’Amérique");
2°) ils sont "racistes", en particulier au Proche-Orient, où ils se comportent "comme des nazis" avec les Palestiniens, victimes d’un "génocide" en cours de réalisation;
3°) ils exercent une puissante influence occulte et complotent partout dans le monde?: ils ont organisé les attentats du 11-Septembre, ils poussent à la guerre (la seconde guerre d’Irak serait le fruit d’un "complot américano-sioniste"), ils veulent déclencher une guerre préventive contre l’Iran, et, d’une façon générale, ils manipulent la politique internationale. Cet ensemble de thèmes d’accusation et de stéréotypes négatifs s’inscrit dans une vision du monde structurée par la concurrence des victimes, qui permet d’identifier "le Juif" ou "le sioniste" comme le rival, l’imposteur et l’ennemi. Accusés de monopoliser abusivement le statut de victime et, corrélativement, d’occulter l’existence d’autres groupes de victimes, les Juifs sont construits comme un peuple-bourreau, nazifié sans vergogne, sur lequel se fixe l’hostilité.
Et le peuple juif est choisi parce qu’il a déjà fait l’objet d’hostilités et d’accusations délirantes dans l’histoire. Entretenue et intensifiée par divers appareils (officines de propagande, associations pseudo-culturelles, micro-partis politiques, réseaux sociaux, etc.), la haine qui vise les Juifs aujourd’hui est fortement idéologisée, mais elle n’est pas pour autant explicite. Car elle n’apparaît guère dans l’espace public que sous la forme de déclarations virulentes contre Israël et le sionisme ou les sionistes, catégories d’usage polémiques dont les frontières sont indéfiniment extensibles.

Cet antisémitisme, exacerbé par la situation à Gaza, n’est-il pas aussi l’expression d’une immense frustration ressentie par des jeunes d’origine musulmane socialement marginalisés?

Certes, c’est là un facteur explicatif partiel, mais expliquer ainsi les violences antijuives ne doit pas revenir à les relativiser ou à les minimiser, encore moins à les justifier. Recourir ainsi aux frustrations sociales, c’est donner dans la culture de l’excuse, qui alimente la pathologie sociale qu’on déplore par ailleurs. Simplifions le tableau. On peut distinguer aujourd’hui trois France qui sont à la fois étrangères et hostiles les unes aux autres?: la France urbaine des élites mondialisées, la France périphérique des classes populaires (comprenant une partie importante des classes dites moyennes) et la France des banlieues (des quartiers populaires ou des cités ) où se concentrent les populations issues de l’immigration. Le sentiment d’aliénation affecte particulièrement les citoyens qui habitent la France périphérique, et qui se perçoivent avant tout comme Français. Ils se sentent méprisés par les élites nomades vivant dans un monde post-national, abandonnés ou négligés par la classe politique tournée vers l’Europe et en situation de concurrence avec les immigrés venus du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne, perçus par certains comme une menace («?invasion?», «?colonisation?», etc.). Ce sentiment d’aliénation constitue certainement l’une des plus fortes motivations du vote en faveur du FN. Mais il peut également favoriser des sentiments de méfiance et d’hostilité, colorés de jalousie sociale et de ressentiment, vis-à-vis des Juifs, perçus comme un peuple d’élite méprisant et dominant le peuple français. La haine du capitalisme et de la finance, entretenue par des démagogues de droite comme de gauche, se traduit souvent par la haine des Juifs, ces derniers paraissant donner un visage à la finance anonyme et vagabonde. Quant à la population des banlieues dont la culture est musulmane et la jeunesse fortement touchée par l’échec scolaire, le chômage et la marginalisation sociale, ce qui la fait basculer parfois dans la délinquance (qui alimente elle-même les passions anti-immigrés), elle est particulièrement sensible à la propagande antisioniste et à l’endoctrinement islamiste, où la haine des Juifs joue un rôle majeur. C’est dans cette troisième France que se trouve le terreau des nouvelles passions antijuives, ainsi que l’armée de réserve du militantisme judéophobe. La "cause palestinienne" y a trouvé ses adeptes les plus inconditionnels, ses militants les plus fanatiques, qui se disent en guerre contre le sionisme. En outre, nombre de jeunes issus de l’immigration de culture musulmane nourrissent un fort ressentiment à l’égard des Juifs comme tels, qui selon eux dirigent tout et prennent toutes les places, comme à l’égard de ceux qu’ils perçoivent comme des Gaulois, les Français de souche, par lesquels ils se sentent rejetés ou discriminés et qu’ils perçoivent comme les responsables de leurs échecs sociaux. Dès lors, la judéophobie et la gallophobie s’entremêlent, alimentant une culture de révolte et de rébellion qui s’exprime par des agressions verbales ou physiques, ainsi que par des émeutes. Le poison idéologique déversé dans l’opinion par les théoriciens gauchistes de la culture de l’excuse (sociologues, journalistes, magistrats engagés à l’extrême gauche) touche particulièrement certains jeunes des banlieues, les conduisant à se croire tout permis. Ce sentiment d’une absence de limites aux expressions de la haine et du ressentiment est entretenu et renforcé par la conviction que la cause palestinienne, qu’ils ont faite leur, est la cause suprême, une cause absolue capable de tout justifier, de tout transfigurer, y compris les formes terroristes ou djihadistes de la résistance au sionisme, monstre diabolisé.

Êtes-vous inquiet?

Je suis inquiet depuis la fin des années 1980, lorsque j’ai commencé à analyser ce que j’ai appelé la "nouvelle judéophobie", peu après la création du Hamas (décembre 1987), qui a donné une figure organisationnelle à l’islamisation de la "cause palestinienne". Faut-il rappeler l’article?13 de la charte du Hamas, rendue publique le 18?août 1988? "Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad." Cette islamisation djihadiste a pour effet de transformer un conflit politique et territorial en une guerre sans fin, alimentée par des passions ethnico-religieuses interdisant la recherche du compromis qui seul peut garantir une paix non précaire entre Juifs et arabo-musulmans. Cette paix est pourtant la condition nécessaire d’une lutte efficace contre l’actuelle vague antijuive. Mais elle est peu probable?: les chances d’aboutir à un accord à moyen terme me paraissent de plus en plus minces. D’où mon pessimisme. Ce que peuvent faire les chercheurs, les universitaires et plus largement les intellectuels, plutôt que s’indigner et condamner rituellement, c’est analyser le plus précisément possible le phénomène complexe et évolutif qu’est la judéophobie contemporaine, qu’on appelle encore couramment "antisémitisme", avec le souci d’en identifier les causes, lesquelles sont multiples et en interaction. Ce qui rend redoutable une telle tâche, c’est que la nouvelle judéophobie se caractérise notamment par sa diffusion planétaire, qui lui fait perdre une grande partie de ses traits nationaux. Dès lors, il est difficile de définir un programme strictement national de lutte contre les formes nouvelles de la haine des Juifs.

Richard Bellet - Le Journal du Dimanche
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved