Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO ...LE CARNET DE BAL...ADELE FROMENT' DESTINS BRISES..*******

Envoyé par Mon_Germain 
Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
20 décembre 2009, 12:53
Non, émue OUI mais pas de pleurs.
Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
21 décembre 2009, 11:32
Début de la piéce le 17/12/2009 A 18 heures 13.




4°/

Acte I.
Scène IV.



Ce fameux soir, elle avait compris que sa vie dépendait de sa survie. Elle était animée d’une grande foi car elle se rappelait les paroles de son grand père maternel Octave qui lui racontait des histoires juives d’espérance, de foi et de courage.

‘...D ieu nous donne la vie et quelque soit les circonstances, les servitudes, les aléas, les douleurs et les souffrances qu’elle pourrait engendrer, elle doit être toujours sauvegardée. Se battre pour elle, même si tu penses qu’il n’y a pas d’issues... ! D ieu nous met souvent à l’épreuve et les défis doivent être relevés...Khana... ! Ne l’oublie pas... !’

Khana avait enregistré dans son jeune âge les sages paroles de son grand père maternel. D ieu donc la mettait à l’épreuve, elle qui était comblée par la vie. Elle qui pensait que son destin était tout tracé, qu’elle suivrait le même parcours que ses frères.
Elle qui, à son âge, était loin de se douter qu’un jour, loin d’imaginer que ce destin allait basculer et se transformer en cauchemar, qu’elle allait vivre des situations qui ne sont pas faites pour ses fragiles épaules.

Elle décida de relever le défi en optant pour la survivance avec l’espoir qu’un jour, elle s’en sortirait. Qu’elle serait digne de ses parents et aïeux le jour où la vie les rassemblerait une nouvelle fois.

Un rêve, un espoir qu’elle entrainait dans sa cave, derrière la cloison.

A Suivre...

Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
21 décembre 2009, 11:39


PLEURE VIOLON...PLEURE...PLEURE....JUSQU'À ASSÉCHER TON CORPS...
.
Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
21 décembre 2009, 11:50
Acte I. Scène V.






Dans ses grands moments de solitude, elle se laissait aller à pleurer en se rappelant ses grands-parents.
Isaac venant souvent rendre visite à ses parents.
Il venait de Dresde tous les week-ends.
Il avait toujours quelque chose pour elle mais presque jamais rien pour ses frères.

Isaac avait ses petites manies comme regarder souvent sa pendule qui retardait, cela la faisait rire. Il disait qu’il faudrait bien qu’un jour il l’a change car elle le mettait maintes fois en retard mais jamais en avance. Un maniaque de l’exactitude souvent prit par défaut par cette montre à chainette que lui avait offert son papa avant sa mort.

Khana se rappelait aussi de cette anecdote que lui racontait Isaac son grand père, lorsqu’assise tout enfant sur ses genoux, son tri bisaïeule avant de fermer les yeux définitivement s’adressant à son fils, lui avait dit ...

‘...Isaac mon fils, prend soin de ma montre, avec elle tu ne seras jamais en retard, et jamais en avance... ! Mon fils, ne peux tu pas arrêter le temps un instant afin que je puisse rester encore un peu avec vous... !’

Alors Isaac, en bon fils, reculait les aiguilles de cette vétuste montre pour retarder l’échéance, la mort de son papa. Mais en vain car malgré cela, le tri bisaïeul s’en était parti à un âge très avancé. Elle en riait au rappel de ce souvenir dans son cagibi de fortune.

Octave son grand-père maternel était plus réservé. Il était d’origine polonaise. Lui par contre retenait toutes ses émotions et le faire rire tenait de la prouesse. Khana avait pour lui une grande tendresse. Lorsqu’il venait chez eux, il s’installait toujours sur le grand divan, toujours à la même place, ce qui faisait dire souvent à maman Olga ‘...Les enfants, Octave votre grand-père va arriver, alors n’oubliez pas de laisser sa place vide... !’

Depuis on avait surnommée sa place ‘...Le coin Octave... !’
Un matin alors qu’il débarqua sans s’annoncer, mon frère Jonas commit un délit. Il était assis sur la place Octave.
Maman toute confuse, ne sachant que dire et s’adressant à lui gentiment mais avec beaucoup de gêne

‘....Octave, je suis désolé, je n’aurai pas du le laisser s’asseoir... !’

Mon grand-père eut cette remarquable répartie qui nous fit tous rire.

‘...Mais ma chère Olga, nous avons tous une place à prendre dans la vie... !’

L’incident diplomatique prit fin dans la bonne humeur.
Alors maman afin que cela ne se reproduise plus avait placardé sur un pan de mur de la cuisine, un joli écriteau.

‘...N’oubliez pas mes chers enfants que s’il y a une Octave à respecter dans cette maison, c’est celle d’Octave... !’

Nous n’avons pas eu de mal à comprendre l’allusion.

Ainsi Khana pensait pour passer son temps dans son trou.

A Suivre...

Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
22 décembre 2009, 12:15




6°/

Acte II. Scène I.



Une semaine plus tard, après la ruée des soldats dans l’appartement de ses parents, alors qu’elle dormait profondément et recroquevillée à même le sol, sous une couverture de fortune, elle fut réveillée par les mêmes voix des précédents jours. Les allemands étaient revenus récupérer les crus de bon vin.

Khana retint sa respiration alors que les soldats déménageaient ce qui restait de l’avant dernière fortune de ses parents. La chance fait qu’ils ne s’aperçurent pas de la présence de la gamine et sans approfondir leurs fouilles, ignorant la seconde cave cloisonnée, celle où dormaient les bouteilles de très grande valeur. Ils se contentèrent d’emporter ce qui leur était apparent épargnant le reste. Khana et les châteaux classés très grands crues de ses aïeux.

Pour la première fois de sa vie, Khana fit une prière en hébreu en se rappelant un psaume que son papi Isaac affectionnait. Elle prononça cent fois le nom de A chem, tout en laissant ses larmes se libérer. Son appartenance à la communauté vint lui rappeler son identité juive et qu’à se titre, elle fit le serment en son for intérieur d’honorer D ieu à sa façon lorsque tout cela finira. Et surtout si elle encore en vie.
Cette vie dont elle comprenait à présent le sens. Alors qu’auparavant, elle n’en concevait pas son essence. Elle, Khana qui avait tout pour vivre bien aisément.

La misère a parfois ceci de particulier apparemment c’est qu’elle donne cette volonté, cette force intérieur à ceux qui l’endure en pensant à cet espoir du lendemain que sera meilleur, selon le bon vouloir du ciel compatissant.

La foi et sa volonté se dit t’elle sera son arme pour vaincre cette misère imprévue.

En attendant, Khana en guenilles ne sert pas D ieu, mais survit dans une lugubre cave épargnée jusqu’à présent par les bombardements.

Un soir de 1943, elle qu’elle lorgnait par son trou à rats qui donnait sur le célèbre boulevard Oberschtrass, elle entend le grincement de la porte de la cave. Prise de panique, elle regagne précipitamment son abri crasseux referme la porte sur elle et fait la morte. Elle tend cependant l’oreille, et surprend des gémissements, des pleurs d’enfant.

Sans paniquer et sur ses gardes, elle pousse timidement la porte de sa cloison secrète qui se laisse glisser et, entre l’obscurité du couloir et un rayon timide d’un jour sans pain, elle aperçoit un jeune enfant au visage taché de suie assis sur la derrière marche de l’escalier qui surplombe la cave, tenant sa tête entre ses mains.

Elle attend quelques minutes puis décide enfin d’aller à sa rencontre.
Elle est surprise de voir un enfant blond et aux yeux bleus d’à peine 6 ans avec des vêtements noircis et en lambeaux, pleurer sans discontinuer.

‘...Tu t’appelles comment... ? Moi c’est Khana... !’

A Suivre...


Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
27 décembre 2009, 04:28

KHANA ET OTTO.
A CHEM.


7°/



Acte II. Scène II.


L’enfant est aussi surpris par la présence de cette jeune fille en guenilles à l’air misérable, s’arrête de pleurer. Il la regarde et ...

‘...Je m’appelle Otto... ! Otto Pimenger.................. !’
‘...Tu es juif... ?’
‘...Non, je suis catholique et je viens de perdre mes parents, j’habite à deux pas d’ici, ils sont ensevelis sous un tas de décombres suite à un bombardement... !’
‘...Et toi tu es en vie... !’
‘...Oui, je ne sais pas comment, je me suis retrouvé éjecté dehors .. !’
‘...Mais en vie... !’
‘...Qu’est ce que je vais devenir... !’
‘...Peut être que tes parents sont en vie et qu’ils vont venir te chercher...! Alors remonte là haut... ! Il faut qu’il te voit, ne reste pas là, ici tout peut arriver... !Et surtout tu fais comme si tu ne m’as jamais vu... !’
‘...Et toi tu fais quoi ici... ?’
‘...Moi aussi, je les attends...Mes parents et grands-parents...!’
‘...Si cela ne te gêne pas, je peux rester avec toi parce je suis sur qu’ils ne reviendront plus les miens... !’
‘...Rester ici, avec les cafards, les souris, les rats, je ne te le conseille pas trop... !’
‘...Je n’ai plus personne Khana tout est parti en fumée, mes parents gisent à cent mètres d’ici, je crains pour ma vie... !’
‘...Nous craignons tous pour nos vies, mais je ne sais quoi faire de toi Otto.. !’
‘...Aides moi, je veux rester avec toi... !’
‘...Tiens commence à te vêtir, d’abord, tu es presque nu, ce vieux manteau ira, en attendant de trouver autre chose. Bon si tu veux rester, dans ce cas, nous ferons cause commune, survivre en attendant des jours meilleurs... ! Sache qu’il faut que tu sois aussi muet qu’une carpe, à la moindre alerte, au moindre bruit, tu viens t’abriter avec moi, viens je te présente ma chambre, mes blattes et tout le reste, il y a de la place pour toi... ! Ne t’inquiètes pas, je les connais tous mes petites bêtes, ils me nourrissent. Au menu cafards, larves, souris rats et quelques fois miettes de pain rassis s’il s’en trouve. Pour l’eau, c’est celle de la neige qui fond et comme tu le constates je suis encore vivante grâce à Achem.. !’
‘...Qui est Achem... ?’
‘...Mon D ieu, toi tu dois avoir le tien... !’
‘...Je ne connais pas son nom, je ne peux pas l’avoir aussi comme D ieu...Le tien... ?’
‘...Non, Achem est Achem pour nous... !’
‘...Donc toi tu as Achem et moi je n’ai rien... !’
‘...Pas pour le moment, prie Jésus voilà... !’
‘...Je ne sais pas prier, personne ne prie chez nous, papa n’a jamais cru en rien, depuis que les nazis ont pris le pouvoir, il les détestait, maman c’était encore pire. Ils faisaient semblant de les aimer parce qu’ils étaient forcés de pointer leur présence lors des grands rassemblements sinon on les traitait d’espions bolcheviques... !’
‘...Ah ok, mais toi qu’est ce que tu en penses de tout cela... !’
‘...Rien, je suis trop jeune pour comprendre. Je veux prier Achem... !’
‘...Achem ne t’écoutera pas parce que tu n’es pas juif... !’
‘...Je le serai plus tard Khana, puisque toi qui croit en Achem, tu me protèges en ce moment... !’
‘...Bon pour le moment, survivons ok...!’

A Suivre...
Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
28 décembre 2009, 12:29
8°/

KHANA ET OTTO.
A CHEM.


Acte II. Scène III
.



Et de lui présenter par la suite ses deux mètres carrés, humides et tissés de toiles d’araignées. Un autre pan de mur fait de parpaing la sépare de la grande et richissime cave à vin, longue de vingt mètres. Elle ne souffle mot à son nouveau compagnon. Préférant garder le secret.

‘...Tiens le voilà mon petit ami, il s’appelle Cafard, pour le moment. Je te le présente, il est docile et je l’ai apprivoisé. Il me tient compagnie avant que tu n’apparaisses, il est surtout sobre et très accommodant. Il parle peu, il m’écoute beaucoup. Je crains surtout qu’il ne s’échappe un jour de sa petite boite mais apparemment, il préfère être là en sécurité. Tu peux le caresser si tu veux... !’

‘...Je ne préfère pas Khana... !’

Un soir, Khana oublia de fermer hermétiquement la boite d’allumettes. Cafard en profita pour aller respirer l’air.
A son réveil, Khana comme elle le fait depuis qu’elle a adopté son insecte deux mois auparavant, ne le trouve pas.

Prise de panique, elle réveille son ami Otto pour lui apprendre la triste nouvelle. Complètement désemparée, elle invite son ami Otto à le chercher.
Nos deux compagnons, à genoux se mirent à fouiller minutieusement tous les coins et recoins de la cave dans la pénombre sans succès. Pas l’ombre de son amie la petite bête. Khana prise d’une grande tristesse se mit à pleurer Cafard.

‘...Il a du se faire bouffer par un rat ou une souris... !’ Dit-elle à Otto tourmenté par la peine de sa compagne.
‘...Tu en prendras un autre Khana... !’
‘...Non, c’est lui ou plus rien d’autres... ! Pourquoi est ce que les choses auxquelles je m’attache tant, disparaissent soudainement... !’ Conclut-elle avec amertume.

A Suivre...




Lola, vous ne dites rien...?
Au Club, vous m'avez habituè à qqs commentaires comme dans LE FERRAILLEUR ET LE CHANDELIER...????
Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
30 décembre 2009, 12:12
9°/

KHANA ET OTTO.
Acte II. Scène IV.



‘...Nous allons croquer du cafard...!’ Et de lui offrir huit bestioles vivantes. Le petit ne peut refuser car la faim le tenaille.

‘...Je vais épier par le soupirail si dés fois, il n’y aurait pas quelques détritus encore comestibles... ! En attendant de te servir portes cela à ton cou, j’en ai deux, un shadai (petit insigne juif gravé au nom de D ieu) ils appartenaient à mon grand père paternel Isaac, ca te protégera... !’

‘...C’est Achem... ? Il est beau Khana ... !’

Six mois se sont écoulés depuis que le jeune Otto est apparu dans la cave. Il partage la misérable chambre de sa jeune amie ainsi que les rares subsides que leur offre le quotidien. Elle est à ses petits soins. Elle trouve en lui surtout une compagnie et un jeune ‘frère provisoire’ que le destin a réuni un soir de 1943, en attendant de retrouver sans doute un jour sa famille malgré sa grande appréhension.

Par moments, elle sanglotait sur ce jeune visage endormi d’éphèbe, et ses larmes ruisselaient lentement sur les joues de Otto jusqu’à la commissure de ses lèvres.

Elle le regardait dormir tout en se laissant aller à lui caresser innocemment les joues avec délicatesse. Elle effleurait son visage avec ses doigts tout en parcourant la quadrature de sa face. Parfois, elle n’hésitait pas à coller avec douceur ses lèvres sèches pour l’embrasser. Otto était docile et jamais il n’avait soulevé la moindre remarque. L’enfant s’était laissé apprivoiser par sa ‘salvatrice’. Elle lui arrivait aussi de lui caresser sa petite poitrine encore lisse, d’aller d’un petit téton à l’autre en chuchotant un air improvisé d’un jeu qu’elle n’a jamais connue.

Dés fois, il l’a surprenait en ouvrant les yeux et sans lui repousser les doigts, il lui disait tendrement, tout en la regardant avec ses yeux bleus mal lavés…

‘…Continue Khana… ! Maman me faisait la même chose pour m’endormir… !’

Elle souriait tout en lui disant…

‘…Mais je ne suis pas ta mère, je suis une étrangère, plus encore une juive, pour toi… !’
‘…Plus maintenant depuis que je suis orphelin… !’
‘…Il faudra bien qu’un jour, nous nous séparions Otto, de tristes événements, nous ont réunis mais plus tard, lorsque tout sera fini, nos chemins vont se séparer… !’

Elle ajoutait de la tristesse à sa tristesse.

Otto lui répondait presque toujours de la même façon.

‘…Papa disait, que le hasard fait parfois des miracles, et si tu crois en A chem, comme moi je le crois à présent, pour sur que notre D ieu pourra un jour nous réunir… !’
‘…Tu as six ans et tu parles comme un adulte Otto… !’

Pour clore leurs échanges, Khana prenait sa tête entre ses bras, qu’elle posait entre ses deux petits seins, et tout en lui bisant le front, elle caressait ses cheveux blonds crasseux. Comme l’aurait fait une maman envers son fils.


La souffrance, la misère, le désarroi, la peur unissent les hommes et les femmes adultes entre eux dans pareil cauchemar. Les meilleurs sentiments s’avouent que dans certaines circonstances, jamais dans l’opulence, la richesse ou le bien être, mais bien lorsque la vie surprend les hommes ou les femmes dans un état d’extrême dénuement, surtout lorsque la mort semble être leur destin final, fatal, à plus forte raison deux enfants innocents perdus, reclus à quelques mètres de l’enfer depuis des mois.

Cet enfer qui brule dehors mais qui réchauffe deux jeunes cœurs qui s’accrochent à la vie par tous les moyens.

Par son judas, Khana surveillait toujours la rue en espérant de voir apparaître sa famille.

Dehors, les bombardements ont diminué d’intensité. Quelques rares survivants l’air hagard déambulent parmi les décombres à la recherche de nourriture. Un grand calme règne dans cette ville morte.
Ainsi s’écoule le temps, ces temps de la peur où la mort rode sans discontinuer.

A Suivre...

Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
02 janvier 2010, 12:34




KHANA ET OTTO.
ACHEM.
Acte II. Scène V.


10°/

Un matin de 1944, Khana, habituée aux divers bruits du boulevard, pense entendre des roulements de chenilles.
Elle se lève avec précaution pour ne pas réveiller son ami Otto.
Elle qui l’enlaçait alors qu’il dormait, sans doute pour ne pas perdre celui qui ‘égaye’ sa solitude. Comme elle le faisait avec son frère Willy lorsqu’il montait prés d’elle pour s’endormir dans ses bras.

Elle le couvrait et le couvait, surveillait son sommeil comme le ferait une maman envers son bébé. Otto était son bébé, et pour rien au monde, elle le laisserait tomber. Elle se sentait très liée à ce jeune garçon qu’elle voyait comme un membre de sa famille. Tant il était doux, intelligent obéissant.
Khana, en ‘mère ou en sœur’ responsable donnait là encore un vrai sens à sa vie.

L’instinct maternelle ne connaît pas d’âge surtout lorsque petit à petit, il va se transformer plus tard en amour.

Elle se poste devant le soupirail et là, elle aperçoit des tanks.
Ils ne sont pas allemands.

Elle attend encore un peu et alors que les premiers chars passent devant elle, elle surprend des échanges en anglais et surtout elle lit des noms bizarres tracés sur les flancs de ces engins de mort. Elle comprend que Berlin est tombé et sans doute délivré du joug nazi.
Du moins elle le pense.

Elle voit aussi un grand nombre de ses compatriotes en guenilles sortirent d’on ne sait où pour quémander quelques subsides à ses nouveaux libérateurs. Berlin reprend t’elle vie avec l’apparition de ces premiers Sherman... ? Des hauts parleurs invitent en allemands les survivants à sortir de leur taudis sans aucune crainte.

Khana court réveiller son ami. Ils voient enfin les prémices de la liberté. Ils décident de sortir au grand jour.

Elle a 14 ans et lui 11 en ce premier jour de la libération de Berlin.

Khana et Otto, la main dans la main, gravissent des monticules de gravats. Evitant surtout de tomber. S’accrochant presque à ces quelques rayons de soleil éphémère berlinois.

Ils marchent ensemble sur ce qui était la plus belle avenue de Berlin, transformée en immense champ de ruines. Vêtus de lambeaux, sales et misérables, respirant enfin le grand air, cet air pollué par la poussière soulevée par les colonnes de tanks.
Ils sont libres après des années de cachot.

La croix rouge internationale les recueille.
Le grand recensement en Europe va commencer.
Et l’horreur va apparaître au grand jour.

A Suivre...


Re: ********SALLE RACHEL '...UN AMOUR D HANDICAPE...! KHANA ET OTTO'*******
07 janvier 2010, 09:07
11°/

KHANA ET OTTO.
A CHEM.

Acte II. Scène VI.





Khana est interrogée par une préposée anglaise bi langue du service de la C.R. I. Elle demande à son interlocutrice si ces parents sont en vie.

Cette dernière ne peut répondre correctement, cependant elle rassure la jeune fille sur les prochaines recherches qui seront entreprises à l’échelle européenne pour retrouver les survivants et cela dans l’intérêt des familles en errance. Khana répond à toutes les questions que lui pose l’anglaise et raconte sa vie antérieure avec beaucoup de détails sur sa famille.
Elle décrit les tableaux de valeurs, les meubles les lustres etc appartenant à ses parents sans rien omettre avec un soin particulier. Elle donne des précisions aussi sur son refuge et témoigne de ce qu’elle avait vu.

Après lecture, on lui fait signer un procès verbal de plus de 70 pages,. L’assistante l’informe qqs jours plus tard que la fameuse cave à vin de ses parents, 558 bouteilles de grands crus classés, a été récupérée et mise sous scellée en lieu sur. Elle pourra en disposer à sa guise le jour de ses 18 ans. Une décharge lui est remise alors que l’originale sera confiée à un grand cabinet anglais dépendant du Ministère, nouvellement crée, chargé du recensement des biens et patrimoines juifs dits en des-errance à travers l’Europe.

L’assistante demande par contre qui est ce jeune garçon qui l’accompagne.

Khana, sans baisser les yeux, affronte avec grande assurance le regard de la jeune femme blonde. Elle répond qu’Otto est son frère.

A Suivre...



Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved