On a à nouveau scandé "Mort aux Juifs !" en Tunisie(info # 011302/12) [Breaking News]
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De notre correspondant permanent à Tunis, Karim al Tounsi
Ce matin, aux alentours de dix heures, le cheikh égyptien Wajdi Ghonim a pris la parole devant sept mille personnes réunies sous la coupole du Menzah à Tunis. Le Menzah est une salle de sport où se disputent habituellement des rencontres de basketball et de handball. Elle est située dans l’un des quartiers les plus favorisés de la capitale tunisienne.
Comme on peut le constater sur cette video, la foule de partisans islamistes a repris en chœur des slogans clairement antisémites, hurlant à plusieurs reprises : "Massacrez les Juifs !", et également : "L’armée du messie est en marche".
Le cheikh Wajdi Ghonim est connu dans le monde musulman pour avoir émis une fatwa préconisant "la circoncision des petites filles".
Sur la vidéo, on voit également l’interview d’un avocat tunisien, expliquant que la conférence du cheikh égyptien a dû être interrompue par les autorités en raison d’un risque de confrontation majeure entre les islamistes présents à l’intérieur de la salle et un groupe de 500 à 700 personnes qui s’étaient rassemblées à l’extérieur.
Karim al Tounsi confirme l’information faisant état de ce rassemblement.
A noter qu’aucune mention de ces incidents n’a été rapportée par les media officiels tunisiens, et que les explications fournies par l’avocat, ainsi que les slogans scandés à l’extérieur, ne faisaient en aucune manière référence aux vitupérations appelant au massacre des Juifs.
En revanche, on assiste à une altercation très violente, sur les pages tunisiennes de Facebook, quasiment à forces égales, entre les islamistes, partisans du cheikh et de l’excision, et les opposants, modérés ou laïcs.
La grave manifestation antijuive de dimanche matin fait suite à des évènements similaires, qui s’étaient produits lors de la récente visite en Tunisie du chef du Hamas de Gaza, Ismaël Hanya, le 7 janvier dernier.
Demain, lundi, le cheikh Ghonim est censé tenir une nouvelle conférence sur les mêmes thèmes dans la ville de Mahdia, à proximité de Sousse, dans l’est de la Tunisie.
De nombreux observateurs tunisiens considèrent que les évènements liés à la visite du prédicateur égyptien constituent un véritable test quant à la capacité du parti islamiste Ennahda à faire respecter l’ordre public, ainsi qu’à protéger les libertés des non-islamistes et de la petite minorité juive tunisienne.
La situation sécuritaire de ladite communauté est sérieusement mise à mal par ces appels au meurtre, qui prennent de l’ampleur en Tunisie. On peut légitimement craindre que ces manifestations ne débouchent sur des actes de violence contre les quelques mille Israélites qui vivent encore dans le pays.
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Abdelfattah Mourou appelle les islamistes à ne pas altérer le climat de liberté en Tunisie
Youssef.B
Cheikh Abdelfattah Mourou a indiqué, dans une intervention à une chaîne de télévision nationale en réaction à la visite de l’érudit égyptien Wajdi Ghenim en Tunisie dont les prises de position ont suscité un grand tollé parmi les Tunisiens, que c’est une hérésie que de transposer une fatwa (un avis religieux) prise dans une société à une autre société.
M. Mourou a affirmé que de grands leaders religieux et érudits comme l’Imam Chafii adaptaient, dans les traditions, leurs fatwa selon la réalité de chaque société et les conjonctures et leurs avis pouvaient différer sur une même question et varier d’une société à une autre.
Il a affirmé que la Tunisie n’a pas embrassé l’islam en 2011 et que ce n’est pas un pays qui est né du néant mais qu’au contraire elle a ses prestigieuses écoles comme la Zitouna et un riche patrimoine en matière de fiqh et de jurisprudence islamique ainsi que sa confession, le rite Maliki.
Ces érudits étrangers n’enrichissent pas ils sèment la dissension
Cheikh Mourou a également indiqué à l’adresse des jeunes qui ont assisté à la conférence de Wajdi Ghenim que malgré son respect pour ce personnage, ils doivent savoir que son avis n’incarne pas la Vérité absolue mais qu’il s’agit d’une opinion personnelle.
Il les a décrit comme ayant des visions atrophiées des choses.
Il a souligné aussi que ces érudits étrangers qui ont été invités dernièrement dans le pays ne contribuent pas à enrichir les connaissances mais sèment la dissension dans le pays, appelant à ce qu’ils soient confrontés à des savants pouvant servir de contradicteurs et débattre avec eux des questions et thèmes relatifs à la religion et à la société.
La démocratie ne contredit pas l’Islam
Abordant la question de la Démocratie que certains hôtes érudits ont estimé être contraire aux préceptes de l’Islam, Cheikh Abdelfattah Mourou a affirmé que la démocratie est un mécanisme de gestion de la société permettant d’organiser la vie sociale, politique et économique du pays et qu’il n’existe aucun texte coranique interdisant le système de la démocratie.
Il a précisé que la démocratie implique que la majorité choisit les gouvernants , affirmant que contrairement à ce que pensent ces érudits étrangers il ne s’agit pas de porter au pouvoir des personnes hostiles à l’Islam.
M. Mourou a rappelé que grâce à la démocratie la Tunisie a pu chasser un dictateur, précisant qu’on peut appeler cet instrument de gestion de la société de Choura qui était appliqué dans les sociétés islamiques.
Appel aux jeunes à ne pas altérer le climat de liberté dans le pays
Cheikh Mourra qui a, au cours de cette intervention fait preuve d’un esprit alerte, a mis les jeunes islamistes tunisiens à ne pas abuser du climat de liberté qui règne actuellement dans le pays, affirmant que tout abus pourrait conduire à altérer définitivement ce climat et porter atteinte à tout le monde et qu’ils en seront les premières victimes.
Il leur a rappelé qu’il y a un an et demi , ils ne pouvaient pas arborer une barbe dans la rue ni leurs femmes ne pouvaient sortir voilées, les appelant à ne pas rejeter l’autre et à servir la société dans laquelle ils vivent.
Cheikh Mourou les a exhorté aussi à ne pas opprimer les autres ni les gêner, soulignant que l’islam n’a jamais réprimé quelqu’un, citant à ce sujet l’exemple du Prophète Mohamed qui n’a pas jamais opprimé ni été injuste avec une personne.
Mourou a également reproché aux jeunes islamistes tunisiens d’apporter des traditions contraires à l’islam et aux habitudes tunisiennes , affirmant que l’habit qu’ils portent est celui des afghans et qu’il n’a rien avoir avec les traditions vestimentaires de l’islam.
Il a plaidé pour adopter un esprit de coexistence pacifique et à être tolérant envers a l’autre ainsi qu’a être modéré. Il s’est interrogé pour quelles raisons qualifier les autres d’apostates et pour quelles raisons réduire de l’islam à des apparences extérieures.
Cheikh Mourou a appelé ces islamistes à œuvrer à assurer l’indépendance et la souveraineté économique et politique des pays arabes et islamique réitérant la nécessité d’être tolérant à l’égard de ses compatriotes qui ne partagent pas leurs opinions mais qui les ont défendu lorsqu’ils étaient opprimés.
La liberté une valeur universelle
Il a affirmé que la Liberté ne peut être fractionnée , c’est une valeur universelle. Celui qui a été emprisonné et condamné à la peine capitale , ou à 30 ans de prisons qui a été humilié devant sa famille ne doit pas songer à faire ces pratiques contre autrui.
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