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ADIEU MONDE, par JACQUES HADIDA

ADIEU MONDE

 

 

Depuis ma tendre enfance, j"ai été fasciné par le suicide.

 

Je n`arrivais pas a comprendre pourquoi les gens commettaient un tel acte.

J`ai lu presque tout ce qu'ìl y avait d`écrit sur le sujet et ainsi Max Weber est devenu mon ami de classe pendant trois ans.

Je lui posais des questions et il m'èxpliquait. Or, j'àvais de la difficulté a comprendre les raisons qui portent quelquùn a se suicider.

J`étais tellememnt impliqué que je voulais savoir ce que l`on ressent que de se suicider. Et en effet, a quelques reprises, j`étais sur le point de réussir.

Et voila que des millions d`années plus tard, cette tentation se renouvelle pour la sempiternelle fois et je décide que demain, je pars

Oui, demain, je partirai.

0u? Dieu seul le sait.

Je partirai avec  un grand regret : celui de n’avoir pu accomplir tout ce que j’aurai souhaite. Et quand je dis tout, je suis sur d’oublier un grand nombre d’actions.

 

Je partirai sans avoir connu toutes ces personnes qui m’ont fasciné durant ma vie.  Sans avoir lu tous ces livres qui auraient pu tout m’apprendre. Partis et perdus tous ces projets que je n’ai cessé d’échafauder. Moi qui voulais changer le monde. Moi qui voulais trouver la solution aux problèmes de ce monde. Comment partir quand il reste tant a accomplir?

 

Si je pars, c’est peut-être avec la perception de n’avoir pu comprendre comment le monde se conduit. Le monde a beau se croire intelligent, mais ce n’est pas le cas quand on voit le comportement humain. Je fais surtout allusion à la violence *1, car celle-ci règne dans tous les coins de la terre. Comme si le monde entier a conclu un pacte et s’est dit : c’est comme ca qu’il faut agir.

 

En effet, aucun coin de la planète n’est épargné. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir. Or, le monde n’ouvre pas les yeux. Il les ferme. Et de même pour ses oreilles. Il ne veut pas entendre. Il se les bouche. Car a la violence, omniprésente, s’ajoute la faim et la soif.Tant et tant de gens meurent par les guerres ou l’indifférence du monde que l’on prend pour acquis que c’est normal.

Et pourtant, rien de tout cela n’est  normal.

 

Si je pars, je n’aurai pas à être témoin de tant d’incohérence, de tant de non-sens, vu que le bon-sens n’existe plus. Le monde l’a éteint. Je me sens dépassé par cette malheureuse nonchalance, par cet état d’âme qui ne mérite pas de porter ce nom.

Pourquoi cela est-il ainsi?

Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort?

Oui, nous sommes tous coupables, indolents et  amorphes au point de ne pouvoir reconnaitre nos malheurs.

 

Je partirai donc et laisserai a d’autres que moi le soin de résoudre cette pagaille créée par l’homme qui est loin de réaliser ce qu’il a commis, tant il est pris par la course au profit ou celle de rencontrer les obligations de fin de mois. Ces mois qui filent si vite qu’il ne réalise pas le passage du temps

Je crois bien que je serai heureux de partir quoi que malheureux de laisser derrière moi cette belle nature*2 qui a toujours su me plaire, de par ses plantes ou ses animaux, de par ses panoramas ou sa fraicheur.

Oui, en partant, je laisserai derrière moi des gens qui m’aiment—du moins, je le crois-- . Ceux qui m’ont bien connu pourraient peut-être comprendre ma décision de partir et expliqueront à d’autres.

 

Il m’arrive parfois de me demander combien de gens y a-t-il qui pensent comme moi. Car si je suis le seul, alors je suis certes détraqué et je n’appartiens pas à cette famille mondiale et conséquemment ferai mieux de ne plus en faire partie.

Je me sens las, fatigué d’être incompris. Pourquoi suis-je différent des autres alors qu’il serait si simple d’être comme tout le monde? Mais pour moi, tout le monde a tort et tout le monde se trompe.

 

S’il y avait un but a notre vie, qu’est-il devenu? Peut-être ne connaissions nous pas ce but et c’est pourquoi nous nous perdons en conflits, en carence de communication en désintéressement d’autrui. Car cet autrui, aujourd’hui, qui est-il? Qui s’en occupe? Le monde s’en fout. C’est donc la mon point, sinon ma raison de partir.

 

Demain, je n’aurai plus ce souci. Je serai seul avec moi même et ne m’inquiéterai plus de personne. .Je sens déjà ma satisfaction. Entre autres, celle de la délusion de rêves inaccomplis. Finies les misères communes, la maladie, les mauvaises nouvelles, les désappointements. Fini le futur incertain. Je n’aurai plus besoin de plaire à personne. J’oublierai la sagesse qu’il m’a tant plus d’acquérir toutes ces années. Cette sagesse qui m’aurait permis de mieux comprendre le monde, de mieux l’apprécier. Mais demain finiront les impulsions de mon cœur et de mon esprit. Ils seront tous deux au repos et je suis persuadé que cela leur fera du bien après tant de divagations et de discernement.

 

Et je vais maintenant soulever un point for délicat qui me pousse a partir. Je reconnais que c’est lâche de ma part d’abandonner ainsi une mission fort importante a laquelle font face plusieurs de mes coreligionnaires, a savoir, la lutte contre l’antisémitisme*3

Il semble que ce dernier, au tournant du siècle a pris une forme globale, trouvant plus que jamais un attrait chez des individus et des groupes. Comment comprendre un tel phénomène?

 

La dimension de sa menace est telle que notre technologie lui a donné des ailes pour propager ses flammes. Et les résultats sont dévastateurs. Les medias mondiaux aussi bien que les académies, les intellectuels et politiciens et les états hostiles ont fait que ce sentiment anti-juif court le monde a une vitesse incroyable rejetant ainsi morale et justice, fabricant ainsi un préjudice fort vexant. Comme si notre peuple n’a pas assez souffert.

Il semble que l’inquisition, les pogromes et l’holocauste n’ont pas suffit et que l’antisémitisme a toujours sa raison d’être, sa raison d’exister. Autrement dit : A nous de vivre avec

Dans mon cas, je me dérobe et refuse de vivre avec et me rendre malheureux de jour en jour avec ce diable qui porte un nom. Ce diable que les religions ont décrit comme une personne est devenu aujourd’hui une chose, beaucoup plus destructive, une plaie pour l’humanité. J’ai bien dit l’humanité, car on retrouve cette plaie aussi bien en Europe qu’en Asie, dans le monde arabe, en Amérique et en Afrique, supportée par des centaines de millions.

 

A un point tel que l’antisémitisme existe la ou il n’y a ni démocratie ni liberté. Il est devenu une idéologie, voire un système politique. Il faut croire qu’il a toujours existé et se porte aujourd’hui très bien.

Et pourtant, jetons un coup d’œil sur Israël et voyons combien le monde le sous estime.

Nous avons la, un  pays qui en moins de soixante ans a fait plus que d’autre en mille ans.

Le miracle qu’est Israël ne semble pas avoir atteint tous les esprits.

Saviez-vous qu’Israël aujourd’hui a le plus haut taux de longévité au monde? Malgré tous les malheurs qui le frappent quotidiennement, Israël a la joie de vivre et ses habitants sont parmi les plus heureux au monde. Et croyez moi, ce n’est pas chose facile.

Ce petit pays de quelques sept millions d’habitants a bouleversé le monde de par ses technologies dans tous les domaines. Du militaire à l’électronique, de l’agriculture à la science, de la recherche à la médecine, Israël est aujourd’hui un leader mondial, et avec tout cela on le hait.

 

Pourquoi me demanderez-vous?

Dans un chapitre antérieur j’ai parlé de la jalousie et je me dois de croire que c’est la meilleure raison que j’ai trouvée.

Lorsque je vois ce qu’Israël fait pour lui-même et pour le monde, je me remplis de joie et de gloire et me dit que les autres aillent au diable.

Sur cette note fort encourageante, je décide ce ne pas partir pour continuer à me réjouir des avancées fantastiques que ce petit pays fait sans arrêt et pour montrer au monde qu’on a beau le haïr, mais qu’il est la pour rester. Tout comme moi.

 

 Notes

*1 -- La violence est la loi de la nature. Les animaux se battent. Est-ce que les lions passent un traité de paix avec les gazelles?

Même les végétaux se battent. Même dans notre corps, cette loi est valide. Est-ce que les lymphocytes passent un traité de paix avec les microbes? Non, ils les éliminent parce que c’est la survie du système. Partout on tue pour survivre…Bernard Werber

 

*2-- Il n’existe rien du tout. Il n’y a que la nature. Elle a ses lois et on ne peut y échapper. Dans le monde réel, la nature a une réponse à chaque question. Aux travers d’innombrables guerres, épidémies, sièges et révolutions, elle avait su se débarrasser de myriades de bêtes et d’humains. Sans être fataliste, il apparait que le monde est gouverné par des puissances plus fortes que nous et le mieux est de s’y soumettre…Auteur inconnu

 

*3-- L’antisémitisme est réinventé par quelques populismes de droite avec des assises catholiques. Il est réinventé par la gauche qui donne brio et prestige à ce qui n'était autrefois qu'une pure rhétorique d'extrême droite.
Ce nouvel antisémitisme s'emploie efficacement à faire oublier et à banaliser la Shoah, sachant que l'oubli est toujours un choix. De fait, oublier, c'est avoir une bonne mémoire. Sans aucun doute, la gauche européenne a une très bonne mauvaise mémoire. Et avec l'oubli bien ancré dans l'idéologie, la gauche oublie également les origines de la création de l'Etat d'Israël. La gauche jette le soupçon sur sa légitimité et criminalise ses actes…

 

Pilar Rahola, écrivain, ex-députée du Parti Socialiste Espagnol (démissionnaire a cause de la politique menée par le PSOE et IU de Catalogne

 

 

JACQUES HADIDA

jacqueshadida1@yahoo.com

 

NB Quelques notes ont été prises dans « «The Devil That Never Dies> de D.J.Goldhagen

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