Arafat et l’Etat juif : le mensonge et la vérité
John Kerry a récemment déclaré devant les membres du Congrès américain qu’il considère que la revendication israélienne sur la question de la reconnaissance d’Israël comme Etat-nation du peuple juif était une erreur superflue. Il a rappelé que Yasser Arafat avait déjà reconnu l’existence de l’Etat juif en 1988 et en 2004.
La vérité est tout autre : l’administration américaine de l’époque ne croyait pas que les propos d’Arafat avaient pour but de reconnaître le droit d’Israël à exister, et en fait, ils ne répondaient pas à notre exigence de se voir reconnaître comme l’Etat-nation du peuple juif.
Rappelons qu’en 1988, un effort considérable a été entrepris pour faciliter l’ouverture d’un dialogue diplomatique entre l’OLP et les Etats-Unis. Auparavant, toutes les administrations américaines avaient strictement respecté les engagements des États-Unis, proposés à l’origine par Henry Kissinger.
Il avait exigé de l’OLP qu’elle reconnaisse Israël, accepte la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU et renoncer au terrorisme comme conditions préalables à tout dialogue.
Contrairement au propos de Kerry, Arafat avait fait une déclaration ambigüe en rappelant uniquement la fameuse Résolution 181 sur le partage de la Palestine entre un Etat arabe et un Etat juif.
A l’époque, le gouvernement Reagan avait estimé que cette déclaration d’Arafat ne répondait pas au souhait de Washington que l’OLP reconnaisse sans équivoque l’Etat d’Israël, et donc la démarche avait été suspendue.
La dernière tentative de Secrétaire d’Etat John Kerry de présenter ces événements comme preuve que la direction palestinienne a déjà reconnu Israël en tant qu’Etat juif va manifestement à l’encontre de la vérité historique. Soulignons que la Charte nationale palestinienne – le fameux document fondateur de l’OLP – a été ratifiée en août 2009 lors de la 6e Assemblée générale du mouvement Fatah réunie à Bethléem. Elle avait réélu Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne et approuvé des directives, notamment le principe de toute « opposition à la reconnaissance d’Israël comme Etat juif » et le « droit au retour » des réfugiés ainsi que les droits des Arabes israéliens installés au-delà de la « ligne verte ». Depuis lors, tous les dirigeants et porte-paroles palestiniens ont rejeté le principe de reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israël.
Nous constatons qu’il s’agit bien d’une position stratégique palestinienne calculée et bien réfléchie pour préserver surtout « le droit au retour » et y inclure toute la Palestine… de la mer au fleuve…
Alan Baker
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