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Ces terres que je croyais miennes, par Albert Bellaiche

 

Ces terres que je croyais miennes, par Albert Bellaiche 

 

Albert BELLAICHE est né juif en Tunisie en 1930.

La Tunisie est alors sous protectorat français depuis la fin du XIXe siècle et la vie des juifs tunisiens est devenue de plus en plus confortable. Mais, pendant l’occupation allemande, revient le temps, pour eux , des discriminations et des spoliations. Six long mois d’occupation qui marqueront à jamais toute cette génération. Après la libération, la France essaie tant bien que mal de compenser financièrement  la communauté juive de ces brimades.

L’auteur vit alors pleinement son insouciante jeunesse à Tunis, encadré de ses amis des   quartiers  « la Fayette » et du  «  Passage »,  des avenues de Madrid et de Londres, de la rue Hoche et  de la rue Courbet… 

 C’est l’époque des allers-retours en TGM (Tunis-Goulette-Marsa) et des surprises-parties. Mais pour ces jeunes, un seul leitmotiv : voir Paris.

La Tunisie accède à son indépendance en 1956 et parallèlement, il est temps pour toute  cette génération de se stabiliser professionnellement et de fonder une famille. Certains font alors le choix de la terre d’Israël, d’autres sont happés par leurs rêves de Paris. Et pour ceux qui restent, la question commence à se poser….
Mais, la vie continue, les enfants naissent, les traditions perdurent, le couscous est à table tous les vendredis soirs ;
C’est le temps paisible du Belvédère pour les promenades des enfants ;

C’est le temps agréable des baignades sur la plage de Khérédine et des vacances à La Goulette.  L’auteur se dévoile dans le journalisme sportif, lui qui a toujours été attiré par le graphisme et l’écriture et qui a baigné depuis tout jeune dans le sport.

Vint alors la crise de Bizerte et une vague d’antisémitisme s’abat sur le pays, conduisant à de nombreux départ parmi ses proches vers  la France. Le président Bourguiba fait de son mieux pour retenir la communauté juive, mais la question est  irrémédiablement posée.

Et, la sirène du départ  retentira pendant la guerre des six jours . A ce moment, il n’est plus temps de se poser la question de partir mais de le faire vite, très vite …….
Arrivée à Paris : Les problèmes se multiplient : Les  hôtels, les recherches d’emploi et de  logement, les cartes de séjour et de travail…

Tels sont les passages obligés de toute cette génération qui repart de zéro.

Toutes ces familles délocalisées, avec leur rêve de la France en tête et leurs valises en main mais dont le seul réel bagage, hormis leur sentiment d’intégration, est leur langue de toujours, le français,  bien que légèrement assaisonnée d’un fort accent et pimentée de quelques notes d’arabe.

 

De part cette différence et peut-être plus, ils sont considérés, à tord ou à raison, comme des étrangers en France, et ils ne se sentent déjà raisonnablement plus assez tunisiens mais un peu français, à tord peut-être.
Ils s’interrogent alors sur leur passé, le présent et le futur de leur descendance.

Telle est la vraie question de l’identité de ces familles posée dans « ces terres que je croyais miennes »,une histoire vraie racontée par un « Tune » en Tunisie puis en France,  comme l’Histoire de ses semblables, parents, amis ou proches vécue au X ème siècle.

                                                                                                                          

Félix Alain Bellaiche

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