Conférence au palais Ennejma Ezzahra Les voix perdues de Malte, retrouvées à Tunis
Sur invitation de l’Ambassade de Malte à Tunis, M. Andrew Alamango, musicologue et spécialiste des enregistrements musicaux anciens, donnera le vendredi 14 décembre 2012 à 16h au palais Ennejma Ezzahra, une conférence sur le thème «Voix perdues de Malte : enregistrements de musique maltaise du début des années trente».
«Au début de l’année 1931, raconte Andrew Alamango, un homme d’affaires juif, un certain Dr. Fortunato Habib , originaire de Tripoli et marié à une juive de Tunis, charge un groupe de musiciens maltais de faire le voyage depuis le port de La Valette à Tunis, pour enregistrer les premiers disques de musique maltaise avec la maison de disque Polyphon. Il s'ensuivit un vrai phénomène social, car le nouveau produit n’a pas tardé à connaître un succès fulgurant au sein de la société maltaise de l’époque…
C’est donc «l'histoire oubliée des tout premiers enregistrements de la musique folklorique et populaire de Malte, dans l'entre-deux guerres, que nous livre Andrew Alamango en rapportant le récit intriguant de musiciens, compositeurs, poètes et auteurs-compositeurs qui, après avoir signé des contrats avec des agents de labels de musique présents à La Valette, ont été dépêchés à Milan et Tunis pour enregistrer avec les grandes maisons de disques de l'époque, dont HMV, Polyphon, Odéon et Pathé. Le pressage, lui se faisait à La Valetta.
Alamango a aussi découvert qu’un nombre de ces enregistrements étaient vendus dans les magasins de disques à Tunis (entre autre chez Bembaron au 5 rue Essadiqiya), aux membres de la communauté maltaise qui comptait à l’époque pas moins de 22000 âmes.
Les disques étaient aussi distribués à Alger, à Alexandrie et même en Australie au profit de la diaspora maltaise.
La musique enregistrée et les phonographes sont rapidement devenus une nouveauté séduisante et une vraie attraction, «qui modifia pour toujours, selon A. Alamango, la perception des Maltais d'eux-mêmes». C’était, en effet la première fois qu’ils écoutaient leur propre musique sur disques.
Le Temps
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