Droit de réponse de Michel Taubmann a propos des critiques sur sa biographie de Philippe Seguin

Droit de réponse de Michel Taubmann a propos des critiques sur sa biographie de Philippe Seguin

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« Le fils perdu de la République » est à ce jour la seule biographie complète de Philippe Séguin, intégrant les 15 dernières années de la vie de cette grande figure de la Vème République, marquées notamment par sa démission soudaine de la présidence du RPR en 1999,  son échec aux municipales parisiennes en 2001, sa retraite politique, la présidence de la Cour des comptes, mais aussi l’isolement, et la dépression.  Mon objectif n’est aucunement  « la recherche du scandale » comme l’affirment sans la moindre preuve les enfants de Philippe Séguin cités par lepoint.fr mais le récit de la vie politique et personnelle d’un personnage attachant et tourmenté, avec ses succès et ses échecs, ses qualités et ses défauts, ses ombres et ses lumières.

 Cette biographie est issue d’une longue enquête, fondée sur une lecture approfondie des œuvres de Philippe Séguin, de ses interviews écrites et audiovisuelles, et sur plus de 60 entretiens avec des personnes l’ayant connu. Dans ce cadre j’ai découvert le drame qui a contribué à le miner intérieurement: élevé dans le culte d’un père héroïque, Robert Séguin, mort au combat en septembre 1944, Philippe Séguin, devenu adulte, a appris l’existence d’un père biologique, Albert Hayat, juif tunisien, marié et père de famille qui avait entretenu une liaison avec sa mère  Denise,  une toute jeune fille alors âgée de 22 ans. Cette double filiation n’est pas un simple élément de vie privée dès lors qu’au cours de sa carrière politique Philippe Séguin a souvent fait référence à Robert Séguin pour éclairer son engagement gaulliste, comme en témoigne dans  mon livre une personnalité qui fut un de ses proches: «On ne peut rien comprendre à Philippe, explique un ancien ministre UMP, si on ignore à quel point il était coupé en deux. L’homme politique voulait incarner un patriotisme inspiré par l’exemple d’un père, Robert Séguin, mort au champ d’honneur. Mais l’homme privé souffrait d’avoir appris à l’âge adulte l’existence d’un autre père, moins glorieux.» Cet ancien ministre a voulu rester anonyme. Tel est le cas aussi d’autres personnes ayant recueilli les confidences de Philippe Séguin concernant sa filiation biologique. Cependant plusieurs  de ses amis interviewés dans mon livre,  sous leur nom, attestent que Philippe Séguin a évoqué devant eux, directement ou indirectement  sa  part de « judéité » qui renvoie forcément à cette filiation.   Il est donc totalement erroné d’affirmer comme le font ses enfants cités par lepoint.fr que mon enquête reposerait sur un seul témoignage en l’occurrence celui  de Jean Bothorel, journaliste et écrivain respectable et respecté qui a bien connu Philippe Séguin.

Pour ma part, je ne mets pas en doute la  bonne foi de Madame Catherine Séguin - que j’ai rencontrée, et qui a approuvé par écrit toutes ses citations figurant dans mon livre - ni de ses frères et sœur,  se disant « consternés » par la révélation du secret de la naissance de leur père.

Je n’exclus pas qu’ils l’aient ignoré ou qu’ils refusent d’y croire.
Néanmoins, je suis à mon tour « consterné » par leurs insinuations selon lesquelles je m’inspirerais des «  rumeurs répandues par des forums et des sites d'extrême- droite (…)  dans la volonté de discréditer l'action et la mémoire de Philippe Seiguin( sic) ».De quels sites  et forums s’agit-il ? Je n’en ai jamais eu connaissance tout au long de mon enquête sur Philippe Séguin.  

En quoi, par ailleurs, l’évocation d’une origine juive de Philippe Séguin pourrait-elle « discréditer son action et sa mémoire. » ?

Est-ce cela au fond qui gêne ses enfants ?

Je ne laisserai personne m’attribuer une telle intention, qui serait  totalement absurde de ma part, et  dont on ne trouve aucune trace dans « Le Fils perdu de la République » un livre qui ne nuit aucunement à la mémoire de  est loin d’être défavorable à Philippe Séguin.

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Michel Taubmann