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Ennahdha accepte la feuille de route du quartette : la fin du calvaire pour la Tunisie ?

 

 

Ennahdha accepte la feuille de route du quartette la fin du calvaire pour la Tunisie ?

 

 

Ennahdha a fini par accepter l’application de la feuille de route du quartette parrainant le dialogue, ouvrant ainsi la voie à la démission du gouvernement Laârayedh l Est-ce pour autant la fin du calvaire ?

Les organisations parrainant le dialogue national ont annoncé, dans un communiqué publié hier, qu’Ennahdha a exprimé «sa disposition à mettre en œuvre le contenu de la feuille de route du quartette». L’UGTT, l’Utica, la LTDH et l’Ordre des avocats ont exprimé leur satisfaction des résultats des négociations et appelé les partis politiques à entamer les concertations pour fixer la date de démarrage du dialogue national.

Des sources proches de la centrale syndicale ont estimé que le début de la semaine prochaine serait la date la plus plausible pour entamer le calendrier du quartette. Certaines sources s’aventurent même à avancer la possibilité d’une annonce de la démission du gouvernement dans les heures qui viennent.

Ennahdha aurait accepté (car rien d’officiel n’a filtré du côté de Montplaisir) le principe d’annoncer la démission du gouvernement Laârayedh lors de la première séance du dialogue national, voire même avant. Mais, comme la scène politique est désormais habituée à des volte-face spectaculaires du côté d’Ennahdha, le conditionnel est encore de rigueur. Il n’empêche qu’il est utile de comprendre les éventuelles raisons derrière cette importante concession des islamistes. En effet, on a certes vécu deux mois de tractations serrées avec des séances marathoniennes de négociations, des centaines de milliers de manifestants dans les rues de toutes les grandes villes de Tunisie et une tension jamais observée dans le pays.

On marche sur des œufs

Mais nul ne croyait la solution proche, même avec ce dernier cycle de manifestations lancées par l’UGTT. Qu’est-ce qui s’est donc passé ?
La récente tournée, mercredi et jeudi derniers, de l’ambassadeur des Etats-Unis, Jacob Walles à travers les places fortes de Tunis (les locaux de l’UGTT, de Nidaa Tounes et d’Ennahdha) a été clairement très utile. C’est après cette tournée qu’il y a eu la fameuse rencontre de vendredi, entre Hassine Abbassi, Rached Ghannouchi et Mustapha Ben Jaâfar, dont les premiers échos étaient déjà favorables.

A sa sortie, Ghannouchi avait annoncé le début du dialogue national pour le début de semaine. Mais, comme le leader d’Ennahdha n’en est pas à sa première annonce, les médias ont attendu la réaction du quartette. Ces derniers ont publié hier un communiqué exprimant leur satisfaction et appelant au lancement du dialogue national. Or, rien n’a filtré sur le contenu de l’accord passé entre le secrétaire général de l’UGTT et le leader d’Ennahdha, en présence du président de l’ANC. Lequel accord a permis à Abbassi de publier, avec ses partenaires du quartette, un communiqué appelant au début du dialogue, ce qui suppose que les réserves ayant poussé l’UGTT à lancer des manifestations auraient disparu.

Rien n’a, non plus, filtré sur le rôle de l’ambassadeur des Etats-Unis.  Il est clair que ce flou est intentionnel pour éviter les réactions des éléments indisciplinés existant chez tous les partis politiques. «On marche sur des œufs et toute déclaration déplacée pourrait nous faire revenir à la case départ», ne cessent de répéter les sphères proches des intervenants. En l’absence de réponses claires de la part des intéressés, seules les fuites sont disponibles. Les sphères proches de l’UGTT et de l’opposition annoncent la démission imminente du gouvernement. Elles annoncent également la reprise, mardi, des travaux de l’ANC avec toute sa composition pour établir un calendrier final pour l’adoption de la Constitution et de l’arsenal juridique des élections. 

L’accord serait de terminer cette mission en trois semaines afin que l’entrée en action du nouveau gouvernement coïncide avec ladite adoption. Ennahdha aurait donc accepté de commencer à débattre les noms et les prérogatives du futur gouvernement, en parallèle avec la finalisation des tâches constitutionnelles. Solution honorable pour toutes les parties, si Ghannouchi ne revient pas sur ses engagements.

Mourad Sellami

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