GAZA : TRISTE BILAN
C’est à se demander si les stratèges du Hamas et du Djihad islamique font des prévisions ou des simulations avant de se lancer éperdument dans des actions terroristes. Pourtant, par expérience, le doute n’est plus permis quant à la nécessité d’une réaction immédiate d’Israël qui ne peut tolérer la mise en danger de sa population civile. C’est un postulat qui est à présent ancré dans l’esprit des dirigeants arabes qui savent que les opérations de représailles ne sont plus une exception. Le gouvernement israélien hésite certes dans ses positions politiques mais il a toujours fait preuve de fermeté quant la sécurité de sa population était engagée.
Terre brûlée
Les islamistes de Gaza donnent l’impression d’appliquer chez eux la politique de la terre brûlée pourvu que leur honneur militaire soit sauf, quel que soient les conséquences pour leurs civils pris en otage par des miliciens toujours prêts à en découdre. Ils ont amassé des milliers de roquettes et de missiles dont la dépense aurait été mieux utilisée pour le bien-être d’une population brisée par le régime oppressant qui s’est installé depuis 2007.
Le bilan, après huit jours d’opération «pilier de défense», est triste sinon terrifiant pour un résultat qui ne dépasse pas la satisfaction d’une poignée d’illuminés pensant atteindre le moral des israéliens qui ont fait preuve d’un courage et d’un calme à toute épreuve. Le bilan était prévisible face au déséquilibre des forces et des moyens mis en jeu mais, l’entêtement de Gaza s’apparentait presque à un suicide collectif plutôt qu’à un baroud d’honneur.
Les efforts de reconstruction de la ville durant trois ans sont partis en fumée et la désorganisation des islamistes est totale. Gaza doit à présent se relever de ses ruines et refonder ses forces civiles et militaires éprouvées par les frappes israéliennes. La litanie des destructions est dramatique : 1.500 sites militaires ont été ciblés par l’aviation israélienne, 19 chefs islamiques ont été éliminés, 980 rampes de tirs de roquettes et de missiles détruites, 30 centres de commandement rasés, 140 tunnels de contrebande effondrés, 42 bases du Hamas pulvérisées, 26 usines de fabrication et de stockage d’armes réduites en poussière.
Des centaines d’immeubles d’habitation qui hébergeaient des groupes terroristes ou des centres de commandement se sont effondrés. Les 400 millions de dollars prévus par le Qatar suffiront à peine à relancer la reconstruction des sites détruits alors que des projets ambitieux avaient été planifiés. L’Émir doit à présent être écœuré alors qu’il avait posé comme condition de son aide que le régime de Gaza ne provoque pas les israéliens pour éviter à nouveau des destructions.
Pertes humaines
Des leaders islamiques ont payé de leur vie l’inconséquence de dirigeants planqués dans des abris souterrains : Ahmed Jabari, chef de la branche militaire du Hamas, Habes Masmah, chef de la police du Hamas, Ahmed Abu Jalal, chef de la branche militaire du Hamas dans le centre de la bande de Gaza, Khaled Shaer, commandant des forces anti-tanks du Hamas, Osama Abdul-Jawad, leader des cartels d’armement du Hamas dans le sud de de Gaza et enfin Ramez Harb, leader du djihad islamique et membre de la brigade de la ville de Gaza.
Les dirigeants de Gaza n’ont pas entendu les conseils de pragmatisme de leur mentor, le président égyptien et leader des Frères musulmans, Mohamed Morsi, qui le premier a compris l’intérêt d’une action visant à aider son peuple dans la misère en s’intéressant à l’économie plutôt qu’à l’esbroufe militaire. Il est encore temps de soigner les plaies et de s’orienter vers un vrai cessez-le-feu qui peut permettre, s’il est respecté par toutes les parties, d’envisager un avenir plus optimiste pour Gaza, avec l’éventualité de la levée du blocus dès lors où les engagements arabes auront été tenus à la lettre. La bande de Gaza ne peut pas se permettre de renaitre de ses cendres tous les trois ou quatre ans parce que ses dirigeants inconscients tiennent à miser sur des guerres perdues d’avance. Le bilan de ce dernier conflit est éprouvant mais surtout stérile pour Gaza.
Par Jacques BENILLOUCHE
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