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Hommage a Elie Wiesel, la “conscience du monde”

Hommage a Elie Wiesel, la “conscience du monde”

 

 

Hommage unanime à celui qui a donné un “visage à la Shoah” et “une conscience au monde”. Prix Nobel de la paix, Elie Wiesel s’est éteint à l’âge de 87 ans à son domicile new-yorkais.

Agé de 16 ans, Elie Wiesel fait partie des rares rescapés des camps de la mort nazis où il a vu toute sa famille - sa mère, sa jeune soeur et son père - mourir sous ses yeux. Depuis, il porte sur son avant-bras une marque indélébile de cette infamie, le numéro A-7713, rappelle The New York Times. “Il doit avoir une raison pour que je survivce à ça”, a-t-il dit dans une interview en 1981. Depuis, Elie Wiesel n’a cessé de lutter contre l’oubli, cette “maladie collective” comme il disait, l’indifférence, l’intolérance et l’injustice.

Agé de 87 ans, Elie Wiesel s’est éteint le samedi 2 juillet dans son appartement de Manhattan poursuit The New York Times qui, comme tous les grands journaux de la planète rend un vibrant hommage à celui dont l’oeuvre et l’action ont été récompensés par le prix Nobel de la paix en 1986. “Il se définit non tant par le travail accompli que par le vide qu’il a rempli”, écrit le le quotidien américain en rappelant que, après la guerre, Elie Wiesel est devenu l’une des rares voix qui ont porté la mémoire du génocide des juifs d’Europe et lutté contre l’indifférence et l’oubli.

“Boussole morale”

“Elie Wiesel a donné un visage à l’Holocauste et une conscience au monde”, titre The Jewish Telegraphical Agency, le plus vieux média de la communauté juive américaine. “Bien qu’il se considérait avant tout comme un écrivain, à partir de la fin des années 1970 il était devenu une sorte de boussile morale, de référence pour nos dirigeants et une voix qui a toujours dénoncé la complaisance facile avec l’Histoire”, poursuit la JTA qui rappelle son influence auprès de plusieurs présidents américains successifs.

Auteur d’une cinquantaine de livres, infatigable conférencier, universitaire et militant pour les droits de l’homme, Elie Wiesel partageait sa vie entre la France, les Etats-Unis et Israël. En 2006, puis en 2014, il a décliné l’offre de devenir le président de l’Etat hébreu, préférant se consacrer à ses activités de “messager de l’humanité”, comme l’avait qualifié le comité d’attribution du prix Nobel. Il avait créée sa propre fondation et, avec son épouse, l’Académie universelle des cultures. “Elie n’était pas seulement le plus célèbre survivant de la Shoah, il était un mémorial vivant”, a déclaré le président américain Barack Obama. “Sa vie et la force de son exemple nous poussent à être meilleurs”.

Président d’Israël ? Non, merci

Le quotidien israélien Haaretz a, lui, choisi de revenir en images sur la vie de cet homme dont le destin épouse les tragédies du siècle dernier. De sa naissance, dans la petite bourgade roumaine de Sighet, jusqu’à la reconnaissance mondiale en passant par le hachoir de la Shoah, sa libération, ses études à Paris, ses premiers livres… Et si, se demande Haaretz, Elie Wiesel avait accepté l’offre de devenir président d’Israël ? Le journal raconte aussi un fait peu connu, à savoir l’insistance du Premier ministre actuel de l’Etat hébreu, Benjamin Netanyahu, pour convaincre le prix Nobel de la paix de se présenter à la fonction suprême en 2014. Ce dernier a de nouveau décliné l’offre, poliment mais fermement. Et ce, au grand soulagement du journal.

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