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Israël s’apprête à célébrer Chavouot ! Chavouot ?

 

Israël s’apprête à célébrer Chavouot ! Chavouot ?

 

Aussi étrange que cela paraisse, la date du jour où la Torah fut donnée au peuple juif n’est pas mentionnée dans le texte biblique. Pourtant, Chavouot a pour but la célébration de cet événement important. Chavouot, qui est célébré les 6 et 7 Sivan, est indiquée dans la Torah seulement comme étant la fête qu’on célèbre à l’expiration de la période des sept semaines qui suivent le jour de l’offrande du Omère au Temple. La fête tire ainsi son nom de cette période qui la précède : Chavouot signifie « Semaines ».

Dans la Bible nous ne trouvons nulle part mentionné le fait que Chavouot est la fête de la Promulgation de la Loi. C’est la Loi orale, appelée ” Torah ché-beal pè “, qui le porte à notre connaissance. Chavouot nous fournit par ailleurs encore une autre preuve de l’importance de cette dernière. Laquelle ?

Le deuxième jour de Chavouot, nous lisons l’histoire de la généalogie du roi David, car c’est le jour anniversaire de sa naissance et de sa mort. La Meguilat Ruth nous apprend que David descend de Ruth, une Moabite. Quelle coïncidence étonnante! La plus noble famille en Israël, la dynastie royale de David, est issue de souche païenne! Or la Torah nous enseigne: “Un Ammonite ou un Moabite n’entrera pas dans la Communauté de l’Éternel” (Deutéronome, 23,4). Selon l’interprétation littérale de ce texte, l’accès au Judaïsme aurait donc été interdit à Ruth. Par conséquent un descendant d’une Moabite, devenue juive à l’encontre de cette loi, n’aurait jamais pu revêtir la dignité royale. Mais la Loi orale précise que seule la conversion des hommes moabites et ammonites est interdite. Ruth pouvait donc devenir juive et donner naissance à la maison royale de David.

En h’outs laaretz-diaspora, Chavouot dure deux jours de yom tov( le 6 et 7 Sivan) contre 1 jour en Israël afin de nous faire ressentir la difference d’habiter en dehors d’Eretz Israël. La veille de Chavouot, il est d’usage de prendre un bain rituel afin de se purifier. La nuit de Chavouot se passe à étudier la Torah. Lors des repas festifs, on consomme des gâteaux à base de lait et de miel, et les appartements et synagogues sont fleuris. Cette très ancienne coutume (décorer les synagogues et les maisons avec des plantes et des fleurs) est faite pour rappeler que le mont Sinaï s’était couvert de verdure lors du Don de la Torah. Visiblement, cette coutume remonte même à l’époque du Premier Temple. En effet, parmi les différentes accusations que porta Haman aux oreilles du roi Assuérus contre le peuple juif, il lui déclara : « Le mois de Sivan, les Juifs célèbrent deux jours de fête. Ils se rendent dans les synagogues, ils lisent le chéma, ils prient et lisent dans les livres de leur Torah et dans les prophètes. Ils maudissent ensuite le roi et les princes du royaume, et ils appellent ce jour ‘Atséret’. Ils se rendent ensuite sur les toits des synagogues, ils répandent par terre des roses et des pommes. En allant ensuite les ramasser, ils proclament : ‘De la même manière que nous cueillons ces roses et ces pommes, ainsi que les fils des nations soient tués et non nos fils » (targoum chéni sur Esther 3, 8).

Une coutume parallèle veut qu’on place dans les synagogues des arbres, pour rappeler qu’en ce jour, nous sommes également jugés sur les « fruits de l’arbre » (Maguen Avraham 494).
Certains décisionnaires considèrent cependant qu’il est préférable de ne plus suivre cette coutume de nos jours, dans la mesure où elle a été adoptée par les nations du monde pour célébrer leurs propres festivités (Gaon de Vilna ibid.).
Certains ont également l’habitude de décorer le Séfer Torah à l’aide de fleurs (Kaf ha’Haïm ibid. 59). On s’abstiendra cependant d’utiliser des branches d’arbres fruitiers, pour ne pas enfreindre l’interdit de « bal tach’hit ».

Une coutume, répandue parmi toutes les communautés juives, consiste à veiller pendant toute la nuit de Chavouot. D’ailleurs, les décisionnaires soulignent que ceux qui observent cette coutume auront l’assurance de ne subir aucun préjudice jusqu’à la fin de l’année (Béer Hétev au nom du Chaar Hakavanot). Dans les communautés tunisiennes, cette nuit est même appelée la « nuit de la protection », pendant laquelle une étude commune est organisée en présence des Rabbanim de la communauté.

Beaucoup de communautés ashkénazes ont l’habitude de consacrer la totalité du repas du soir aux plats lactés. Cependant, de nombreux décisionnaires semblent désapprouver cette habitude, dans la mesure où un repas de fête digne de ce nom doit être obligatoirement accompagné de viande. C’est pourquoi ils préconisent de garder ces mets pour le kidouch du matin, en prenant cependant soin de séparer convenablement les plats lactés de la viande du repas de fête.

Concluons par quelques autres coutumes intéressantes concernant la fête de Chavouot. Beaucoup de communautés ashkénazes ont l’habitude de manger des kreplakh – sorte de raviolis – dont la forme à trois angles rappelle que la Torah est composée de trois parties – Torah, Prophètes, Hagiographes –, et qu’elle fut donnée à un peuple divisé en trois campements – Cohen, Lévi et Israël (cf. Chabbat 68). D’autres ont la coutume d’assaisonner leurs plats avec du safran, dont la couleur rappelle le miel. Enfin, certains confectionnent de longs pains, dont les extrémités se divisent en deux, de sorte à former quatre angles. De la sorte, on rappelle les Deux pains approchés au Temple pour Chavouot. En outre, ce dédoublement des pains rappelle que le mois de Sivan est placé sous le signe astrologique des Gémeaux (‘Hok Yaacov).

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