ISRAЁL EST LA PATRIE DU PEUPLE JUIF

ISRAЁL EST LA PATRIE DU PEUPLE JUIF

Israël est la patrie du peuple juif. Ce n’est pas un horrible sioniste extrémiste qui l’affirme, mais c’est le cri du cœur de David Grossman, l'un des plus talentueux écrivains israéliens, proche du mouvement Shalom Archav, que ses ennemis décrivent d’ailleurs comme un gauchiste idéaliste et crédule.

Dans un entretien récent avec Alain Finkielkraut, il parle à la fois de son dernier livre Une femme fuyant l’annonce, de son attachement à Israël, et de son sentiment d’inquiétude existentielle face à la délégitimation grandissante d’Israël. Si la délégitimation est si forte, peut-on espérer quelque chose de définitif d’une paix ? demande Finkielkraut. Et la discussion continue autour de l’aspiration d’Israël à cette solidité d’existence naturelle à la plupart des pays du monde et que personne ne leur conteste.

« L’avenir est toujours douteux, on ne peut pas le prendre pour acquis. Cela me brise le cœur de penser qu’après quasiment soixante-quatre ans d’indépendance, et après soixante-quatre années de puissance militaire la plus importante de la région, Israël n’a toujours pas le bénéfice de ce sens d’être là encore beaucoup de temps. Ce que j’appelle la solidité de l’existence, le savoir qu’on est là, qu’on appartient à cet endroit, que c’est une véritable patrie, notre maison. Une des définitions du Juif à travers l’histoire, partout, c’est qu’un Juif c’est quelqu’un qui ne s’est jamais senti chez lui dans le monde. Cela peut sembler très poignant, mais même dans les pays les plus hospitaliers, il y avait toujours un sentiment que la terre pouvait bouger sous nos pieds. Israël devait être cette maison, et je veux qu’elle le soit. Israël c’est la patrie du peuple juif. Et pourtant, pour toutes sortes de raisons tellement délicates qu’on n’a même pas de mots pour les qualifier, Israël n’a pas réussi à atteindre le point où ce sera véritablement chez nous, notre patrie. »

Il est vrai que pour un antisioniste comme Schlomo Sand, le peuple juif n’existe pas ; ce qui conduit nécessairement Alain Gresh, antisioniste militant ex rédacteur en chef du monde diplomatique, à écrire sur son blog que ce qu’il y a de scandaleux en Israël, c’est qu’Israël soit un état juif.

Au dernier colloque de Jcall, Meir Weintratter s’est exprimé à propos de la délégitimation d’Israël. Pour lui aussi, la délégitimation d'Israël est un crime contre la paix et un vecteur d'antisémitisme.

On trouvera l’intégralité de son intervention sur unepage annexe .

Il dit notamment :

"Dans l’opinion publique européenne, un consensus s’est plus ou moins établi pour reconnaître la légitimité d’une revendication nationale arabe palestinienne. En revanche, la revendication nationale juive israélienne est l’objet d’une violente polémique. Cette polémique s’enracine à la fois dans l’antijudaïsme musulman et dans l’antijudaïsme chrétien, et par suite elle renforce les mythes issus de celui-ci et de celui-là.(...)

Par sa violence symbolique, dont l’appel au boycott est en quelque sorte le fer de lance, le discours de délégitimation d’Israël s’inscrit dans le terreau antijuif européen; il s’en nourrit, et il le nourrit réciproquement. Ce constat est inquiétant, mais il doit être énoncé haut et fort. Sinon, nous risquons de voir la délégitimation d’Israël intégrée à une vulgate militante et, à travers elle, aux modes de parler et de penser d’une génération.

Lire aussi l'interview de Grossman dans l'Express.