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Jacques Berrebi: «Je suis là pour servir la Tunisie»

 

Jacques Berrebi: «Je suis là pour servir la Tunisie»

 

 

 

 

 

Quelle société peut se vanter de créer une centaine d’emplois en 2012 en Tunisie ? Teleperformance l’a annoncé lors de la conférence de presse, mardi, à son site de Khairedine Pacha.

Par Samantha Ben-Rehouma

 

A 70 ans, Jacques Berrebi, qui a donné cette conférence de presse, enregistre donc une nouvelle performance – sans jeu de mots – avec l’ouverture d’un nouveau site en Tunisie, le 6ème en l’occurrence, prévu courant mars, dans une conjoncture économique internationale et locale assez morose.

Une success Story

Natif du Kef en 1942, Jacques Berrebi, co-fondateur, censeur et actionnaire de Teleperformance, est un homme de passion et fort attaché à ses origines. Ancien administrateur du groupe Havas, il claque la porte en 1988 sur un coup de tête. Sa rencontre avec Daniel Julien, créateur de la société Teleperformance, sera une vraie opportunité, «comme quoi, même à 46 ans, il est toujours possible d’y croire !».

Quelques milliards de dollars plus tard, et après l’offshoring au Mexique et aux Philippines, se pose la question d’ouvrir une base soit au Maroc soit en Tunisie. Cette dernière se présente comme une évidence et en 2000, Teleperformance Tunisie, dirigée par Bertrand Derazey, voit le jour. S’ensuivent alors d’autres centres (Charguia, Ben Arous, Tunis, Sousse) qui, au total, emploient 5.200 salariés.

Le provisoire qui dure

Au cours de la visite du site de Khairedine Pacha, la modernité du matériel (dernières technologies) et la propreté des lieux font plaisir à voir (on est loin du cliché d’employés serrés comme des poules dans des locaux vétustes). Tout est prévu : salle de pause, espace détente, distributeurs automatiques et même une infirmerie !

La rencontre avec les salariés du site a mis fin à cette idée reçue selon laquelle l’on ne peut faire carrière dans ce secteur (très discrédité pour cause de désinformation). Les salariés sont tous d’accord sur un point : «certes l’on rentre dans l’idée d’un court terme mais si on y met du sien on gravit vite les échelons, alors on reste !».

Contents de leur entreprise qu’ils considèrent comme leur famille (les affinités sont telles pour certains qu’elles débouchent souvent sur des fiançailles et des mariages), une page Facebook (pour chaque site) a été créée après la révolution pour avoir des nouvelles des uns et des autres, c’est dire l’importance des liens tissés au sein de cette entreprise qui prend soin de ses salariés (ticket-restaurant, navettes pour les non-motorisés, Cnss, assurance-groupe, fond d’entre-aide, etc.)

C’est aussi ça la clef de la réussite : la satisfaction des employés qui rejaillit sur les clients. Résultat : N°1 mondial, 11 récompenses, la note de 5 (excellent) aux sondages satisfaction-client. Notons, par ailleurs, que 90% de l’encadrement de Teleperformance Tunisie est tunisien et 90% du Pib reste en Tunisie.

Des langues à ne pas mettre dans la poche

«Je me souviens de l’époque, a évoqué M.Berrebi, où l’italien était la 3ème langue en Tunisie et où le quartier de l’actuel ministère de l’Intérieur s’appelait Piccola Sicilia, c’est dire l’importance de cette langue, aujourd’hui en perdition malheureusement ! Faute de gens sachant correctement parler j’ai dû ouvrir un centre en Albanie, ce qui est donc un manque à gagner pour la Tunisie. Pourtant et malgré la crise en France, nous continuons à assurer la pérennité des emplois en Tunisie qui doit miser sur les langues étrangères : français, italien, anglais, condition sine qua none pour réussir à Teleperformance (et ailleurs aussi). J’ai même fait part de ce problème lundi au ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, Abdelwahab Maâtar, pour qu’il mette en avant l’importance des langues étrangères. D’autre part, nous l’avons aussi sensibilisé sur l’importance de la langue française, capital non-négligeable pouvant générer des rentrées de devises au pays.»

La Tunisie et moi c’est pour la vie !

Si Jacques Berrebi va tirer sa révérence sous peu, il ne lâchera pas les rennes de Teleperformance Tunisie qu’il compte bien garder sous son aile : «Que les choses soient claires, je ne dépends de personne et je ferai tout ce qui est possible pour que ce pays ne soit pas désespéré. Je veux apporter croissance, bonheur et emploi et c’est ce que nous ferons avec ce nouveau centre, avec une hausse des effectifs entre 500 et 1000 personnes, bref voilà ma réponse au challenge de l’emploi pour 2012 !

Et à la question «que comptez-vous faire pour les régions : Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa (qui compte 5.300 maîtrisards en langue française) laissées pour compte par Ben Ali ?», la réponse est on ne peut plus claire : «Confiez-moi le secteur des relations clients des entreprises tunisiennes et vous verrez !» Le défi est lancé…

 

Jacques Berrebi: «Je suis là pour servir la Tunisie»

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