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L’arrière plan de « l’initiative de paix » française au Proche-Orient

L’arrière plan de « l’initiative de paix » française au Proche-Orient

 

Par Bassam Tawil, universitaire vivant au Liban

 

Mao disait que la puanteur était envahissante lorsque les vieilles chinoises déroulaient les bandelettes qui enserraient leurs pieds. Il en est un peu de même quand on aperçoit les dessous de « l’initiative de paix » à laquelle se cramponnent François Hollande et Laurent Fabius.

Le dernier missile qui déchire le ciel du Moyen-Orient n’est pas une roquette ; mais l’initiative « de paix » française.

Nul n’a le moindre doute au Moyen-Orient que, quelque soient ses objectifs, elle ne contribuera pas à la paix entre Israël et les Palestiniens. C’est une tentative désespérée du gouvernement français de gagner quelques instants de tranquillité avec sa communauté musulmane, surtout avec les membres de la Fraternité musulmane et les organisations terroristes qui en sont issues, en attente d’un ordre pour provoquer des émeutes dans les rues de France.

Nous autres Palestiniens avons souffert et continueront de souffrir de l’implantation des organisations terroristes islamistes dans les territoires de l’Autorité palestinienne; ce sont-ces organisations qui nous empêchent de passer un accord de paix avec les Juifs.

Il faut être sourd, muet et aveugle, ou vraiment désespéré ce qui est plus probable, pour présenter un accord de paix unilatéral comme celui de la France. S’il réussit, qu’Allah nous en préserve, il conduira au contrôle de l’Isis ou du Hamas sur chaque centimètre carré de sol palestinien qu’Israël quittera s’il en est contraint par cette initiative.

Il faut aussi être totalement ignorant pour ne pas comprendre que le Moyen-Orient est aujourd’hui en éruption et que les États arabes sont en train de se désintégrer. Il n’y a donc aucune raison rationnelle pour construire un nouvel État qui sera instable et qui deviendra en même temps la proie de la subversion locale et régionale. Il sera la cible d’une prise de contrôle rapide, et ceux qui en souffriront en premier, ce seront les Palestiniens des territoires occupés.

Les Israéliens savent comment leur fermer leurs portes mais nous, nous serons abandonnés entre les mains douces et miséricordieuses du Hamas et des moudjahidins de l’État islamique. Comme ils l’ont fait en Irak et en Syrie, ils nous massacreront sans prendre le temps de réfléchir, car nous ne sommes pas devenus des shahids [martyrs pour l’ islam] , nous n’avons pas essayé de tuer des sionistes, et nous avons même voulu arriver à un accord de paix avec eux: nous ne sommes pas suffisamment musulmans.

L’initiative française n’est pas un geste gratuit, effectué dans le but exclusif d’aider les Palestiniens. Sans aucun doute, le gouvernement français et ses services de renseignement savent parfaitement que la survie de l’Autorité palestinienne aujourd’hui, et sa capacité de fonctionner comme une entité souveraine, démilitarisée, reconnaissant de fait l’État d’Israël, repose sur un secret: sa collaboration de sécurité avec les Israéliens. Elle sert les intérêts des deux parties. Si donc, un État palestinien est déclaré unilatéralement, comme le proposent les Français, Israël interrompra sa collaboration et cet état encore embryonnaire deviendra presque instantanément la proie des islamistes extrémistes. C’est évident pour nous : même nos institutions d’enseignement supérieur sont sous la férule du Hamas aujourd’hui. C’est ce que révèle  la victoire en forme de raz-de-marée du Hamas dans le vote étudiant aux récentes élections universitaires de Bir Zeit.

La récente visite en Israël du sénateur américain Lindsey Graham a aidé les Palestiniens à comprendre avec encore plus de clarté que derrière l’initiative française, il y a l’intention « d’être un acteur » à l’image de nombreux membres de l’ONU. A l’évidence, il est trop frustrant de se contenter de siéger à l’ONU. Comment ne pas imaginer un projet censément générateur de nombreux bienfaits, qui permettra à votre pays d’apparaître comme important aux yeux des 190 autres membres de l’organisation, même si les bienfaits en question sont mortels pour ceux qui les reçoivent. Un des moyens de répandre ce genre de bienfaits consiste à s’assurer le contrôle du processus de paix au Conseil de sécurité, et à forcer les deux côtés à adopter une solution unilatérale, sans même feindre la consternation si les premières victimes de ce zèle sont en fait les Palestiniens.

Le sénateur Graham a fait mention du caractère draconien de cette initiative soulignant que les États-Unis soutenaient la solution de deux États pour deux peuples, en phase avec la vision de l’actuel premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Elle propose un État palestinien démilitarisé qui devrait reconnaître Israël en tant qu’État juif, où tout le monde, Juifs et Palestiniens, vivraient dans le respect mutuel et l’indépendance.

Graham a menacé l’ONU, signalant que son soutien à l’initiative française pourrait interrompre le financement américain, presque un quart de son budget.

Aujourd’hui, les fonds de l’ONU balancent entre l’envoi de Casque bleus qui échappent aux poursuites en Afrique du fait de leur une immunité diplomatique bien qu’ils imposent des relations sexuelles, souvent à des enfants, en échange de nourriture ou d’autres biens indispensables ; ou alors ces fonds servent à passer des résolutions pour nuire à Israël, alors que l’organisation ignore superbement les flagellations en Arabie Saoudite, l’esclavage en Mauritanie, la multiplication des exécutions, les appels au génocide et des violations des traités nucléaires en Iran, juste pour commencer.

La situation est grotesque. On accuse sans réserve Israël de « terrorisme » alors qu’il se défend contre les roquettes tirées par le Hamas, dans une confrontation où les enfants de Gaza ont été frappés parce que le groupe terroriste les a utilisés comme boucliers humains ; pendant ce temps, on ignore le véritable terrorisme à l’encontre des enfants d’Afrique commis par les Casques bleus de l’ONU, par Boko Aram, par l’Iran et le Soudan. Quand on tord la logique à ce point, quand on accuse Israël de « terrorisme » alors qu’on détourne les yeux des traitements épouvantables commis par d’autres États, on donne en fait un feu vert aux « casques bleus » de l’ONU, aux tortionnaires et aux bourreaux d’Iran, et aux installations dédiées aux armes nucléaires.

Graham a été clair sur le point de vue américain. Il a dit que tout pays qui tenterait de traduire Israël devant la Cour pénale internationale de La Haye encourrait des sanctions des États-Unis.

Cette chute dans le grotesque est le résultat direct de la capitulation occidentale devant le terrorisme islamique. Désormais, malheureusement, le Vatican a rejoint la France. L’idée que l’on peut flatter les islamistes et les apaiser en s’en prenant aux Juifs est une idée fausse tout à fait répandue. Tout geste en direction des islamistes, même si son motif et « l’aide » aux Palestiniens, envoie un message de faiblesse et de vulnérabilité. Il tend à accroître leur niveau d’agressivité contre les Chrétiens et les autres minorités non musulmanes.

Au Moyen-Orient, celui qui « tend l’autre joue, » comme le pape quand il a dit que le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas pourrait devenir « un ange de paix, » offre son cou à la lame d’épée. Quand Byzance est tombée entre les mains de l’Empire ottoman, Sainte-Sophie et les autres églises de Constantinople ont été transformées en mosquée ; tel est le rêve des islamistes aujourd’hui, transformer le Vatican en mosquée.

La dangereuse capitulation des Européens devant l’islam radical n’est pas seulement une tentative d’en écarter temporairement une menace qui pèse sur les sociétés libres d’Europe.

C’est aussi le résultat de la détresse économique du monde occidental qui cherche à éviter la noyade en se vendant lui-même, littéralement, pour des pétrodollars. Du point de vue financier, le Vatican est dans une situation désespérée ; il y a moins de Catholiques pratiquants et donc moins de donateurs. Il est difficile de ne pas voir que les manœuvres anti israéliennes de l’administration du Vatican ne sont pas motivées par le désir sincère d’aider les Palestiniens ni de sauver les Chrétiens du Moyen-Orient, mais plutôt par le désir authentique de sortir d’une impasse financière.

Judas a vendu Jésus pour 30 pièces d’argent ; Boko Aram a vendu des jeunes filles pour le prix d’un paquet de cigarettes et l’Europe se vend elle-même et elle vend les Israéliens au Qatar.

L’Europe est dans la même situation que le Vatican, et il en est de même de nombreuses universités américaines qui vendent une éducation islamiste radicale contre des pétrodollars venus du Golfe persique. Cela permet aux islamistes de réécrire l’histoire et de faire courir des risques au mode de vie de l’Occident crédule.

Il y a déjà un lobby des Frères musulmans aux États-Unis, un syndicat qui veut obliger l’administration à saper le pouvoir de l’actuel président égyptien, l’ennemi juré des Frères musulmans sanguinaires. Son but est de restaurer le pouvoir du dictateur islamiste Mohamed Morsi (qui est aussi membre de la Fraternité musulmane) et de saboter les mesures de sauvegarde que l’Égypte est actuellement en train de prendre.

La facilité avec laquelle le Qatar, un poids-lourd des pétrodollars, manipule les organisations terroristes du Moyen-Orient est déconcertante. Ce pays abrite et finance les plus hautes personnalités des Frères musulmans comme le cheikh Youssouf Al Qaradawi et d’autres responsables qui diffusent la doctrine de l’islamisme radical et du terrorisme aux quatre coins du monde.

Le Qatar finance toute une série d’organisations terroristes islamiques subversives, comme l’État islamique, Al Qaïda, le Hamas, le Jihad Islamique palestinien et beaucoup d’autres organisations du Jihad mondial, agissant sous l’égide de régimes arabo-musulmans. Le Qatar cherche aussi à investir des enclaves en Afrique et en Occident, et à transformer le melting-pot pluraliste occidental en un chaudron grouillant d’agents terroristes qui mettront à terre l’Europe et l’Amérique quand on leur en donnera le signal.

Grace aux pétrodollars les seigneurs féodaux qataris, des totalitaires, imposent leurs caprices à une population sans protection juridique: ils qui dirigent un réseau mondial de propagande et d’incitation à la haine, à travers des vecteurs comme la TV Al-Jazira en arabe, à des années-lumière en matière de toxicité sur Al-Jazira en anglais. Ils couronnent des rois et renversent les régime du Moyen-Orient. En rediffusant sans cesse l’auto immolation du jeune tunisien vendeur de fruits qui ne pouvaient pas obtenir de licence, ils sont parvenus à ce que les Tunisiens et les Égyptiens lancent les « Printemps arabes. » Aujourd’hui, le Qatar investit des millions pour renverser le régime égyptien. Il investit des millions pour financer la division entre les musulmans dans le monde entier grâce à des réseaux islamistes et à la dawa, les prêches enjôleurs en faveur de la Fraternité musulmane, une variante de l’islam.

Les Arabes sont convaincus que les Européens ont un faible pour eux au fond de leur cœur. Ils sont secrètement persuadés que des gens qui haïssent un ennemi commun, les Juifs, aussi profondément que les Européens, et qui sont effectivement parvenus à leur destruction totale pendant la Seconde Guerre mondiale, seront leur allié et les aideront à expulser les Hébreux de la Palestine occupée.

Il n’y a qu’à voir l’étendue de la corruption à la tête de la FIFA, introduite et financée par le Qatar. Il lui fallu verser 100 millions de dollars pour pouvoir organiser la coupe du monde. On se demande alors ce qui pourrait empêcher de Qatar de payer pour d’autres objectifs, s’il en a le désir.

Titre original : Behind the French « Peace Initiative »

 

Note – ce texte a été écrit avant l’attentat et la décapitation d’Hervé Corona en France, cette dernière qui ferait mieux de faire du ménage chez elle.

Par Bassam Tawil, universitaire vivant au Liban

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