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L’Iran annonce l’arrêt du réacteur de Bouchehr : vous avez dit Stuxnet ?

 

L'Iran annonce l'arrêt du réacteur de Bouchehr : vous avez dit Stuxnet ?

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L'Iran a annoncé samedi 26 février l'arrêt pour des raisons "techniques" de sa centrale de Bouchehr avant même qu'elle n'ait commencé à produire de l'électricité. Cet arrêt constitue un revers significatif pour le programme nucléaire iranien.

"Sur la base de recommandations de la Russie chargée d'achever le réacteur nucléaire de Bouchehr, le combustible sera déchargé du cœur [du réacteur] pendant un certain temps pour procéder à des expériences et opérations techniques", a annoncé le représentant iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Ashgar Soltanieh. M. Soltanieh n'a pas donné de précisions sur les raisons de ce contretemps, ni sur le retard probablement important entraîné pour la mise en service de la centrale.

Le réacteur de Bouchehr (sud) a été démarré en novembre et aurait dû commencer à produire de l'électricité à partir du 9 avril, avec quatre mois de retard sur la date initialement annoncée lors de son inauguration en fanfare par les autorités en août 2010. Le chef du programme nucléaire iranien de l'époque, Ali Akbar Salehi, devenu ensuite ministre des Affaires étrangères, avait alors présenté le lancement de Bouchehr comme un défi aux sanctions technologiques et financières internationales imposées à l'Iran pour son programme nucléaire. Bouchehr, symbole de l'accession de l'Iran à l'énergie atomique, est "une arête dans la gorge de ses ennemis", avait-il dit.

SUCCESSION DE CONTRETEMPS

Ce réacteur nucléaire, le premier de l'Iran, a été construit par la Russie, que M. Soltanieh a implicitement rendue responsable du contretemps en affirmant qu'elle était "responsable de la sécurité du réacteur de Bouchehr". "L'Iran a toujours souligné que sa priorité était que la sécurité réponde aux plus hautes normes internationales", a-t-il souligné. La construction de cette centrale, entamée par l'Allemagne avant la révolution islamique de 1979 et achevée par la Russie, a nécessité plus de 35 ans et a multiplié les vicissitudes liées notamment à la révolution islamique et à la guerre contre l'Irak (1980-88).

Le démarrage du réacteur, dont le chargement avait commencé en août, a ensuite pris plusieurs semaines de retard, et le raccordement de la centrale au réseau électrique initialement prévu en décembre a été repoussé à plusieurs reprises. Les autorités ont attribué ces retards successifs à divers facteurs — conditions météo, problèmes techniques, soucis de sécurité — sans donner de détails précis. Elles ont en revanche démenti que ces contretemps soient liés à d'éventuels dégâts qu'aurait pu faire sur les équipements de la centrale le virus informatique Stuxnet, qui a infecté des milliers d'ordinateurs industriels en Iran en 2010.

"Le virus Stuxnet n'a eu aucun impact sur le contrôle de la centrale de Bouchehr", a réaffirmé samedi le chef de l'organisation de sécurité nucléaire de l'Iran, Nasser Rastkhah, à l'agence offcielle IRNA. Stuxnet, considéré par de nombreux experts comme ayant été élaboré par Israël et les Etats-Unis pour ralentir le programme nucléaire iranien, a notamment perturbé l'enrichissement d'uranium par l'Iran qui est au coeur des inquiétudes internationales. Les grandes puissances soupçonnent Téhéran, en dépit de ses démentis répétés, de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme nucléaire civil. La centrale de Bouchehr, qui doit rester au moins dix ans sous contrôle conjoint d'experts russes et iraniens, n'est toutefois pas considérée par les Occidentaux comme un équipement "proliférant" susceptible de contribuer au développement d'un éventuel programme nucléaire militaire.

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