LA LENTE DETERIORATION DE L'IMAGE DES TOURISTES FRANCAIS EN ISRAËL - LES JUIFS DE FRANCE VONT-IL PAYER LE PRIX DE L'AFFAIRE LEE ZEITOUNI ?
Par Daniel Assayah (Paris)
Vous êtes journaliste. Demandez lors d’un micro-trottoir a un israélien de Tel-Aviv ce qu’il pense des touristes juifs qui viennent de France. La réponse est la même : “Il y a des salauds parmi eux”. Tout le monde le sait. L’affaire Zeitouni empoisonne les relations France-Israël.
Le Monde : "L’affaire remonte au 16 septembre dernier. Lee Zeitouni, professeur de gymnastique de 25 ans, succombe à ses blessures à Tel Aviv, en Israël, après avoir été heurtée par un 4X4 à un feu rouge. Les deux occupants du véhicule, des Français, ne se sont pas arrêtés pour lui prêter secours et ont précipitamment regagné la France le jour même.
Peu après l’incident, un des suspects interrogé par téléphone par une chaîne de télévision israélienne avait affirmé “regretter” son acte mais avait ajouté qu’il n’avait pas l’intention de revenir en Israël pour “croupir 20 ans en prison”. Réagissant à l’accident, l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot, avait dénoncé un “acte odieux” et assuré que la police et la justice française coopéreraient avec les autorités israéliennes pour que “justice soit faite”. Il avait toutefois rappelé que les conventions internationales ne permettaient pas l’extradition des suspects.
Bras de fer entre les autorités
Cet accident a suscité une vive émotion en Israël. Près d’un millier de manifestants ont réclamé jeudi l’extradition de deux Français, qui visés par un mandat d’arrêt international. Les protestataires, rassemblés dans un lycée de Tel Aviv, à l’appel d’un Comité de lutte, ont brandi des banderoles avec les inscriptions: “Nous réclamons justice!” et “Extradition des chauffards!”.
Les manifestants ont brandi des photos des suspects qui veulent être jugés en France où un juge a été saisi sur demande d’Israël. “Il y a un petit bras de fer qui est engagé entre les autorités française et israélienne. Notre intérêt c’est que nos clients soient jugés ici”, a déclaré mardi Me Joseph Cohen-Sabban, l’avocat d’un des suspects, rappelant que les deux suspects encouraient jusqu’à 20 ans de prison en Israël.
La justice française pas compétente
Mais le parquet de Créteil a démenti que les deux suspects se tenaient à la disposition de la justice, comme l’affirmait mardi l’avocate de l’un des deux suspects, Me Françoise Cotta. “A ce jour, ni Me Cotta, ni Me Ruben (l’avocat du second suspect) n’ont daigné donné leurs adresses”, a réagi Nathalie Becache, procureur au tribunal de grande instance de Créteil, qui dénonce “une volonté de comparaître pas si évidente” et “un affichage de transparence démenti par la réalité”. Le lendemain de l’accident, Me Cotta exprimait à l’AFP son regret que les deux suspects n’aient pas été entendus par la juge. “C’est justement ce que mon client demandait. On souhaitait qu’il soit mis en examen ici. Mon client veut être jugé mais il veut être jugé en France”, avait-elle déclaré.
Pour le parquet de Créteil, la procédure suivie a été normale: la justice française n’avait pas à entendre les deux suspects, la France n’étant pas compétente pour juger de faits commis à l’étranger. La saisie d’une juge d’instruction visait simplement à localiser les deux hommes, comme le réclamaient les autorités israéliennes".
ISRAELVALLEY PLUS
Promouvoir le tourisme en Israël est un vrai challenge… Tout le monde connaît l’image brouillée d’Israël en France, beaucoup liée à la façon biaisée et partiale dont on présente l’actualité régionale. Dernier avatar : La flottille visant à « délivrer » Gaza… Ce que l’on sait moins, ce sont toutes les conséquences sur le plan touristique, générant auprès de certains Français (heureusement minoritaires) appréhensions, préjugés et blocages sur la destination Israël.
En tant qu’agence de voyages en Israël (www.selectisrael.com), il ne se passe pas une semaine sans que nous ne recevions des appels téléphoniques ou des mails de France, nous demandant de les rassurer sur la sécurité dans le pays. Tous les phantasmes et clichés y passent : « J’aimerais venir en Israël mais j’ai peur de me jeter dans la gueule du loup… Depuis que j’ai décidé de me rendre en Israël, mon entourage me met en garde et ne comprend pas ma décision… Je veux bien réserver mais pas verser d’acomptes de crainte d’attentats… Merci de m’indiquer combien il y a de check points policiers entre Tel Aviv et Jérusalem ?… J’hésite à aller dans un pays dont le gouvernement ne correspond pas à mes idées sur le respect des droits de l’homme… ».
Je passe sur les insultes consécutives à nos mailing invitant les destinataires à choisir Israël comme lieu de vacances, du type : « Et les bombes sur la tête sont offertes ?…Vous polluez mon ordinateur avec votre Israël… Je n’allais pas en Afrique du sud pendant l’apartheid, pas de danger que j’aille en Israël… »
Une autre critique et de taille, sans rapport avec ce qui précède, c’est la dénonciation de la cherté d’un voyage en Israël. Les mails sont nombreux et souvent très amers : « Israël est-il devenu une destination exclusivement pour les riches ? … Nous voudrions bien y passer nos vacances (famille de 5 personnes) mais pourquoi faut-il un budget de 3 mois de salaire pour un séjour modeste de 3 semaines dans le pays ?… Notre rêve va enfin se réaliser car nous avons économisé depuis plusieurs années de quoi nous payer 2 semaines dans ce merveilleux pays !…
Nous sommes cadres salariés et parce que nous ne voulons pas renoncer à notre voyage en Terre Sainte pendant nos vacances estivales, trouvez-nous s’il vous plait un vol low cost et un hôtel 2 étoiles… ». Humour ou désespoir, nous avons même reçu la demande d’un particulier qui recherchait un sponsor ou donateur sioniste pour l’aider à découvrir la Terre Sainte…
Naturellement, à tous ces accusateurs, angoissés, manipulés, timorés et gens sans fortune, nous avons les répliques et réponses (faisant souvent l’objet d’une correspondance abondante et laborieuse) qui arrivent à en convaincre une grande partie d’entre eux, lesquels – une fois leurs vacances terminées en Israël et de retour chez eux – nous remercient de notre insistance, des informations fournies, de nos prestations personnalisées et de nos prix, car il existe toujours en Israël des formules économiques.
Il n’en reste pas moins que « Vendre Israël » est un défi quotidien, éprouvant et souvent déconcertant mais jamais vain, car à chaque fois que nous réussissons à vaincre les obstacles dressés par cette véritable armée des ennemis d’Israël, et parvenons à convaincre les plus récalcitrants à venir dans le pays, c’est une douce récompense et notre victoire contre la bêtise et la désinformation…
Gilles SITRUK
www.selectisrael.com
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