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La Synagogue Beith-El à Sfax a été pillée

 

La Synagogue Beith-El à Sfax a été pillée

 

 

Par Camus BOUHNIK

 

Je viens d’apprendre une triste nouvelle, un délit affligeant, le saccage et le pillage de La Synagogue Beith-El à Sfax., suite aux évènements ayant commencée le jeudi 18 août 2011, dans le Sud d’Israël : une embuscade organisée par vingt Palestiniens ayant causé la mort de neuf Israéliens.

Je voudrais vous entretenir à ce sujet.

Suite à ce traquenard une bataille sans fin commença au cours de laquelle des roquettes Quassam ont été tirées sur les villages du Néguev et des missiles Grad sont tombés comme une pluie de feu et d’acier dans les villes israéliennes : Ashkelon, Ashdod, Béer-Shev’a et Quiriat-Gat. Les morts et les blessés sont baignés dans le sang des deux côtés.

 

L’initiative de ces évènements est venue non pas du Hamas mais des dissidents du Djihad islamiste. Le Hamas a d’abord fermé un œil et ensuite il a dû prendre part au combat, jusqu’au cessez le feu de dimanche soir 21 août, cessez le feu qui n’a pas duré. On a promis 70 vierges à chaque terroriste à son arrivée au Paradis, alors ils sont bien motivés. .

 

Un esprit de patriotisme et de vengeance a-t-il mal conseillé des jeunes écervelés jusqu’à s’en prendre à une synagogue en Tunisie ? Beith-El est le Temple officiel de la ville Sfax. On a souvent vidé sa colère sur ce lieu saint. Dans la même mesure qu’une mosquée ou une église, une synagogue est un lieu sacré, un patrimoine de la communauté.

Nous avons voulu avoir plus d’informations au sujet de ce saccage, cette chmetta. .

 

La police locale refuse de répondre au téléphone et dans le cas échéant où elle le fait, elle ne donne aucun renseignement.

Deux témoins ayant visité les lieux racontent que non seulement la synagogue a des grands dommages, mais la maison attenante, l’appartement du Shamash a été vidée de son contenu. L’histoire se répète-t-elle ?

 

Déjà dans son livre La Synagogue de Sfax, notre ami Claude Kayat a décrit les différentes phases de la construction du complexe Beith-El qui comprend une Synagogue et une salle de conférences opposée au Temple et close par un large rideau de bois, s'ouvrant en accordéon. Durant les jours de fêtes, la séparation est ouverte, les deux salles n’en faisant qu'une, permettant l'accès à un grand nombre de fidèles. La Communauté Juive comptait 5600 personnes à l'époque, dont la plupart étaient habitants du Centre-Ville, Bab-el-Bhar.

 

Claude Kayat a rappelé les grands moments de la Synagogue Beith-El, temps qui dura peu, trois ou quatre ans : avec l'Indépendance de La Tunisie, la société juive quitta la Tunisie, pour Israël, la France, Le Canada et d'autres pays.

L'auteur a décrit le déclin de lieu saint que complétaient à part les deux salles citées, une Ecole de l'Alliance Israélite, un dispensaire O.S.E et une maison pour le bedeau, le Shamash. Dans l'exhortation pour l'Indépendance, se créèrent des bandes de shabab, de voyous qui s'en prirent au Temple, cassèrent les vitrages, jetèrent à bas les Sépharim Saints, les livres de prières et saccagèrent tout ce qui leur tombait sous la main. Le narrateur n'a pas oublié de faire la critique de ces actes de vandalisme et d'en tenir compte aux responsables municipaux et au Gouvernement qui n'ont pas essayé d'empêcher ce désastre.

 

Les voyageurs Israéliens en revenant de leurs excursions en Tunisie, ont conté ce que leurs yeux ont vu. Un pincement au cœur a saisi les auditeurs à l’écoute de ces rapports. Comment rester indifférents ? C'est alors que commença le commerce de ce complexe. Les propriétaires Juifs, de guerre lasse, ont mis en vente ce bâtiment, perle de la communauté Juive. Un indigène qui a conçu l'achat, dit-on, mourut au bout de l'an. L'édifice resta entre les mains des Juifs de Sfax. Toutefois les autorités ont opposé une condition, qu'il soit restauré, sinon il serait mis en vente au plus offrant. On a parlé d'un projet aspirant transformer le site en mosquée ou en centre commercial.

 

Des volontaires ont décidé d’e restaurer la Synagogue. L’un d’eux a fait un rêve dans lequel il se voyait restaurant la Synagogue Beith-El. Etait-il influencé par la cupidité des filous des immobiliers ? Toujours est-il qu'en parlant avec des amis, il fut décidé d'un commun accord de prendre le taureau par ses cornes. Ils s'installèrent dans la Synagogue et commencent la restauration du bâtiment qui a été le dispensaire de l'OSE et phase après phase, firent des travaux dans les autres ailes de l’immeuble.

 

Par les moyens de bord et subventionné par leurs propres économies, ils entreprirent un travail d'arrache-pied, et ont changé des centaines de carreaux cassées dans un labeur colossal, remplacé des portes brisées, remis de l'ordre et les Sépharim dans l'Eikhal, qui fut verrouillé par une barre de fer et cadenassé. Une quantité de livres saints est mise dans des sacs, afin de les porter à la Guéniza. Les murs sont retapés et au bout de quelques mois, la synagogue a pris une allure décente.

 

Mais le labeur n'est pas terminé. 20.000 euros ont été investis, les dons sont si rares, qu'un appel est fait pour offrir à cette Synagogue l'ampleur de naguère.

J'ai retrouvé quelques-uns des volontaires et j’ai vu dans les photos qu’ils m’ont exhibées, la différence entre ce qui était et le renouveau.

 

L’esprit de vengeance n’est pas toujours guidé par le bon sens. Quelle idée de se venger et de punir un peuple en saccageant ses lieux saints, son patrimoine ? La colère est mauvaise conseillère et dans un pays démocratique, un lieu saint reste un lieu saint.

 

J’ai été très déçu de voir l’état des lieux de culte juif en Tunisie. Ça m’a fait mal au cœur de voir les parchemins déchirés à Gabès et les tabernacles de la synagogue Beith-El jetés au sol. Beith-El a été restauré en 2008, tandis que la Synagogue Azria a été réparée et remise à neuf en mai 2010 avec l’aide de quelques familles de La Diaspora.

Hélas çà n’a pas tenu longtemps.

 

La révolution du jasmin n’a pas la senteur du mechmoum, de la fleur de Yasmine que j’aime. Le pillage de la Synagogue d’El-Hamma - qui attire tant de touristes -, est un boomerang qui retouchera le tourisme en Tunisie. Je ne parle pas des émeutes devant la Grande Synagogue dans l’Avenue de Paris à Tunis.

 

Les Juifs n’ont pas visité La Tunisie cette année et pas seulement eux. La branche touristique si essentielle à l’économie tunisienne n’est plus si consistante.

 

Je reviens au sujet de la Synagogue Beith-El. Tant de travail de restauration pour rien. Quel saccage, quel dommage…

Je ne comprends pas ce qui a poussé les Sfaxiens si aimables en général à en venir à ce vandalisme. Car une synagogue, comme une mosquée ou une église est un lieu de cultes et la convivialité sfaxienne a toujours respecté tous les mœurs.

Pourquoi les extrémistes islamistes sont tolérés dans notre pays natal, ce pays que nous devrions oublier si rien ne change.

 

Hier on m’a averti que la sécurité a été rétablie devant les deux synagogues. Le Ministre des Cultes est responsable des lieux saints. Va-t-il assumer ses responsabilités ?

Je suis à l’écoute et souhaite avoir des bonnes nouvelles bientôt.

http://horizons.over-blog.net/article-la-synagogue-beith-el-a-sfax-a-ete...

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Le sujet a été édité aussi dans Amit :

http://www.amit4u.net/newsarticle/10683,1305,26054.aspx

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Camus BOUHNIK

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