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Le conflit Israélo Arabe n’est pas territorial

 

Le conflit Israélo Arabe n’est pas territorial

 

Les scientifiques savent que les mêmes causes provoquent les mêmes effets.

Pour le conflit israélo-arabe, il en est de même, et si l’origine du conflit était territoriale, il suffirait de régler cette cause pour trouver une solution. Ce n’est pas le cas puisque le conflit n’est pas né en 1967 lorsqu’Israël a conquis les territoires disputés. Si ce conflit était le résultat d’une agression israélienne qui lors d’une guerre coloniale aurait conquis les territoires d’un Etat souverain, il suffirait de revenir à la situation ante c'est-à-dire au 4 juin 1967 et le conflit serait effectivement réglé.

Mais la réalité est que le 4 juin 1967 il n’y avait pas de Paix entre Israël et les états arabes voisins. Et même si nous remontions le temps jusqu’à la veille de la création de l’Etat d’Israël en 1947, nous reviendrionsencore et toujours à une situation conflictuelle entre juifs et arabes. La Vérité est têtue. Tout le monde sait que le conflit précède la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Sérieusement, on pourrait faire remonter le démarrage du conflit moderne au mois d’avril 1920, soit 28 ans avant la création de l’Etat d’Israël, lors des émeutes qui intervinrent à Jérusalem contre les juifs.

C’est à cette date, et pour la première fois que les arabes s’en sont pris aux juifs qui vivaient en Palestine depuis des siècles par peur qu’ils soient demain plus nombreux et retrouvent une fierté nationale et donc, la revendication de leur Histoire. Une Histoire pluri millénaires qui atteste du Lien entre les juifs et cette terre que les arabes occupent depuis six siècles environ.

Les nationalistes arabes en 1920 furent bien plus clairvoyants que ne le furent les Juifs au sujet de l’essence profonde et mystique du Sionisme qui dépasse largement l’idéologie nationaliste du XIXème siècle.

Le cadre des émeutes est révélateur à plus d’un titre, c’est la fête arabe de Nabi Moussa, fête de Moïse le prophète. Cette fête non religieuse célébrée par les arabes de Palestine se fixe sur le calendrier chrétien et non, sur le calendrier de l’Islam. Il s’agit d’une procession instaurée par Saladin en réponse à l’affluence des pèlerins chrétiens qui venaient à Jérusalem pour Pâques en souvenir de la mise à mort du juif Jésus. Opération de communication, pure concurrence entre chrétiens et musulmans, les derniers usurpant l’origine de Moïse.

La tombe de Moïse n’existe pas sinon elle risquerait d’être un lieu idolâtré par les Juifs. La Bible explique précisément que Moïse n’a pas de sépulture. Cependant, les arabes musulmans ont construit un mausolée fictif qu’ils déclarent être la tombe de Moïse devant la mer morte face à Jéricho.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette fête des arabes de Palestine qui n’existe plus depuis 1948.

D’abord, nous apprenons que les musulmans ont besoin pour affirmer la légitimité de leur présence sur cette terre, ou son appropriation, de faire appel à Moïse le législateur du Judaïsme, celui qui reçut des mains divines la Thora au Mont Sinaï.

La liaison entre Jérusalem et Moïse est également révélatrice. L’arrivée ou le départ de cette procession se passe à Jérusalem. Alors que cette ville n’existait pas au temps de Moïse ni n’a aucun lien avec lui. Mais c’est cette Jérusalem qui deviendra plus tard avec le Roi David la capitale du Royaume de Juda et le Lieu où fut construit le Temple du Dieu UN. Double symbolique juive reprise par les arabes qui vivent à cet endroit. Sinon, pourquoi n’auraient-ils fait une procession au nom de Mahomet ou tout autre symbole typiquement musulman.

Dernier point et non le moindre, les arabes de Palestine ont inventé cette fête pour concurrencer les chrétiens le jour de la Pâques, associant Moïse à cette fête qui selon la tradition juive depuis 3500 ans commémore la sortie d’Egypte sous la conduite de Moïse.

C’est ainsi que pendant plusieurs siècles, les arabes musulmans ont paradé pour confondre les chrétiens en utilisant précisément une symbolique juive. C’est lors de la préparation de cette procession en 1920 qu’intervinrent les appels au meurtre des juifs de Palestine, et il s’en suivit un passage aux actes au début de ce mois d’Avril.

On comprend parfaitement pourquoice moment fut choisi pour galvaniser la haine contre les juifs qui vivaient à Jérusalem depuis toujours, même si leur grande majorité fut exilée depuis la destruction du Temple en 70 après Jésus Christ.

C’est évidemment le résultat d’une peur arabe, fondée ou pas, de voir cette poignée de misérables juifs religieuxdevenir avec le retour de leurs frères de diaspora, plus nombreux et même majoritaires dans ce foyer national juif appelé de ses vœux par le gouvernement britannique en 1917. Plus profondément, il s’agit de l’angoisse justifiée de voir s’effondrer les preuves fabriquées de toute pièce pour transférer sur l’Islam l’origine de propriété de cette terre sur le plan historique et religieux. Car ce qui a marché avec les chrétiens ne fonctionne pas avec les juifs. Les chrétiens prétendaient être le Verus Israël, mais ils ne l’étaient pas.

Comment expliquer aux juifs qui sont au début du XXème siècle dans un mouvement de renaissance nationale que Moïse, est arabe musulman, alors qu’Il est le maître des Juifs, le prophète des prophètes. L’Histoire juive est intrinsèquement liée à cette terre de Palestine et particulièrement à Jérusalem, cœur du Judaïsme. C’est comme si la propriété de ces lieux était marquée par une Histoire si forte qu’on ne peut la revendiquer sans se revendiquer de cette Histoire.

Ce n’est pas un hasard, si c’est à l’emplacement du Temple de Salomon à Jérusalem que fut édifiée la mosquée d’Omar. Ce n’est pas non plus un hasard si les arabes de Palestine ont décrété leurs, les principaux tombeaux des personnages bibliques appartenant sans aucun doute au patrimoine juif. Si on exclut Abraham qui est aussi le père d’Ismaël et qui est ainsi l’ancêtre de Mahomet, tous les autres personnages bibliques, Isaac, Jacob, Sarah, Rebecca, Rachel, Léa, Joseph ou Moïse pour ne citer que les principaux, il est bien entendu par tout le monde qu’on parle des ancêtres des juifs.

 

On touche ici au cœur du conflit qui implique l’éducation, la religion, l’exaltation identitaire et c’est pourquoi Obama a raison lorsqu’il dit le 15 mai dernier : « Le monde contemple ce conflit qui ne fait que traîner, encore et toujours, et il n’y voit que l’impasse. À tel point que d’aucuns estiment que, vu tous les changements et toute l’incertitude dans la région, il est tout simplement impossible d’avancer. »

Ce pogrom de 1920 est fondamentalement l’origine du conflit, à un moment où il n’y a ni Etat Juif, ni territoires. Prétendre comme Obama, Sarkozy et les autres que c’est en revenant aux frontières de 1967 qu’on instaurera la Paix est une escroquerie intellectuelle. L’essence du conflit est le refus arabe d’accepter la légitimité juive sur cette Terre de Palestine.

Aucun évènement récent ne laisse supposer que les Arabes Palestiniens aient changé leur manière de penser. Ni les dernières déclarations de Mahmoud Abbas refusant de reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël, ni le récent accord entre l’OLP et le Hamas officine refusant de déposer les armes avant d’avoir chassé les juifs de Palestine.

Sans oublier le quotidien dans les territoires palestiniens vidés de leurs juifs et où les juifs n’ont même pas droit de « passage ». Le 25 Avril dernier, alors qu’il venait prier sur le Tombeau de Joseph un jeune juif religieux orthodoxe a été assassiné par la police palestinienne sous prétexte qu’il n’avait pas d’autorisation.

Tant que la véritable origine de ce conflit ne sera pas abordée clairement, tant que les arabes ne reconnaîtront pas que cette terre, où ils viventparfois depuis des centaines d’années ce qui leur donne des droits incontestables, est liée à l’Histoire juive et que les juifs sont en Droit de venir s’y installer, aucune solution ne verra le jour dans ce conflit.

La Paix passe par la reconnaissance des Droits et le respect de chacun dans son identité. Ceux qui racontent que ce conflit est territorial ne veulent pas la Paix.

Bernard Darmon

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