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Le prince Si Slaheddine Bey

Lamine Bey (le père de Slaheddine Bey)

Le prince Si Slaheddine Bey

 

 

Comment parler d’Hammam-Lif sans faire l’éloge de ce personnage emblématique de la ville ?

Ce fils de Lamine Bey était passionné de sport et particulièrement de football et en meneur d’homme invétéré il avait su conjuguer les talents de jeunes venus de toute part pour former l’une des équipes les plus redoutables qu’ait jamais connu la Tunisie à savoir le CSHL des années quarante et cinquante.

Si Slah avait alors instauré les premiers bourgeons du professionnalisme au pays, même si plus de soixante ans après, on n’en est pas vraiment très loin. En effet, il fut le premier à faire des entraînements une activité biquotidienne. Il fut aussi un avant-gardiste en ramenant des joueurs étincelants dans leurs pays d’origine comme le libyen Ali Zegouzi ou le maltais Fanfan Cassar à titre d’exemple. Il y mettait les moyens, les résultats avaient suivi, naturellement.

Ce qui a sûrement compté dans les deux médailles ramenées aux JO de 1964 et de 1968 parla Tunisie. Il avait littéralement révolutionné le sport dans le pays de l’harissa.

Mais comme le succès attise toujours l’envie des plus faibles. Les mauvaises langues n’en demandaient pas autant pour se lancer.

On n’avait eu aucun scrupule à cracher sur l’histoire et à transgresser toutes les règles pour catapulter le grand homme dans le box des accusés. On affirmait qu’il usait de moyens peux orthodoxes pour arriver à ses fins et qu’il avait même un pistolet qu’il posait impunément sur la tempe de tous ceux qui avaient la mauvaise idée d’essayer de le freiner dans sa conquête du football tunisien.

Heureusement que les chiens ont aboyé et que la caravane est passée et qu’elle passera toujours par la grâce de dieu.

Après l’indépendance, Bourguiba, pris dans un élan de vengeance personnelle, a jeté Lamine Bey et son fils Slaheddine en prison. Dans une des pages de l’histoire moderne de la Tunisie dont on est le moins fier.

Slah Bey s’en était sorti avec la dignité des grands hommes.

Plus tard, en 2001, quand le CSHL a inauguré par la meilleure des manière le Stade de Radés en privant l'ESS d'un sacre qui leur semblait acquis d'avance. Les joueurs et dirigeants de l'époque dans un geste digne de la grandeur d'âme de cette ville avaient ramené la coupe au domicile de Slah Bey qui était alors mourant depuis quelques temps déjà. Une image qu'on n'oubliera pas de sitôt, celle du Bey heureux de voir l'objet de sa passion encore au rendez-vous même après des décennies de vaches maigres.

Pour nous et pour tous les sportifs et historiens objectifs « si Slah » demeurera toujours un homme qui a marqué son époque et la moindre des reconnaissances pour la ville d’Hammam-Lif serait de donner son nom au stade municipal.
En tout cas, il n'y a pas de mal à espérer.

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