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Les amères leçons d’Israël, par Dore Gold

 

Les amères leçons d’Israël, par Dore Gold

 

 

Il est devenu presque axiomatique pour les dirigeants occidentaux qui sont conscients de la vulnérabilité aiguë d’Israël sécuritairement de lui suggérer le déploiement de forces internationales pour régler le conflit avec les arabo-palestiniens…

 

Il a même été suggéré à l’armée israélienne de se retirer de façon stratégique des parties vitales de la Judée-Samarie, telle la vallée du Jourdain, et de laisser les forces internationales prendre sa place. Il s’agissait en fait d’une proposition du général Jim Jones, le premier conseiller à la sécurité nationale du Président Obama.

 

Certains Israéliens ont également proposé cette idée, notamment l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert qui a déclaré au New York Times plus tôt cette année qu’il avait souhaité déployer des forces internationales en Judée-Samarie, suggérant qu’elles soient dirigées par les Etats-Unis.

 

La dernière expérience importante avec les forces internationales a effectivement été tentée sous le gouvernement Olmert à la fin de la deuxième guerre du Liban en 2006, avec la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Il est intéressant cinq ans en arrière de constater comment cette force internationale a effectivement fonctionné avant que d’autres propositions de ce genre soient mises sur la table dans le futur par la communauté internationale.

 

À l’époque, la diplomatie israélienne se penchait sur la façon de trouver des mesures de sécurité destinées à empêcher les conditions militaires le long de la frontière nord d’Israël qui avaient contribué au déclenchement des hostilités.

 

Ainsi la résolution 1701 permettait la création d’une grande force de la FINUL avec un mandat beaucoup plus robuste qu’auparavant.

 

Elle n’était pas censée être juste une autre force de l’ONU avec des soldats sous-payés du tiers monde, mais des forces plutôt européennes (France, Espagne et l’Italie, comme ceux qui composent l’OTAN).

 

La résolution a également réitéré l’importance pour la FINUL de désarmer les milices libanaises, comme le Hezbollah, conformément aux dernières résolutions de l’ONU.

 

La résolution 1701 a cherché à interdire le transfert d’armes au Liban non autorisées par le gouvernement libanais, ce qui en conséquence rend le transfert d’armes par l’Iran au Hezbollah une violation flagrante d’une résolution du Conseil de sécurité.

 

Afin de mettre en œuvre cet embargo sur les armes, des navires allemands ont été déployés pour surveiller les côtes libanaises dés Septembre 2006.

 

Mais de toute évidence la plus importante innovation que la résolution 1701 proposait a été la création d’une zone tampon entre la « ligne bleue », qui délimite la frontière israélo-libanaise, et le Litani, zone dans laquelle les seules armes et personnel militaire autorisés auraient été ceux de la l’armée libanaise ou la FINUL.

 

C’était une sorte de zone de sécurité internationalement sanctionnée, sans troupes israéliennes.

 

Cette dernière disposition était censée garder les unités du Hezbollah loin de la frontière israélienne et éviter ainsi qu’elles ouvrent le feu sur les patrouilles israéliennes ou kidnapper des soldats israéliens à travers la frontière.

 

Avant la seconde guerre du Liban, il y avait environ 5000 terroristes du Hezbollah dans cette région équipés de 10.000 roquettes. Le Hezbollah avait 5000 autres roquettes au nord du fleuve Litani. Ces armes auraient du être complètement éliminées dans la zone au sud du Litani.

 

Pour rappel à l’époque, la résolution 1701 a été saluée en Israël comme une grande réussite diplomatique.

 

Mais ce qu’est-il arrivé cinq ans plus tard à cette Résolution 1701 dotée de nouvelles prérogatives et considérée comme une force internationale plus sécurisante ?

 

Premièrement, le Hezbollah est retourné au Sud-Liban avec une force semblable à celle qu’il possédait avant la seconde guerre du Liban. Pire Il possède désormais au total près de 40 000 roquettes dans son arsenal, dont 30 000 sont situées au sud du Litani, dans la zone qui n’était pas censée autoriser d’autres armes que celles de la FINUL ou de l’armée libanaise.

 

Deuxièmement, fin Mars 2011, le Washington Post publiait des cartes de Tsahal démontrant que le Hezbollah avait établi non seulement quelques postes militaires dans le sud du Liban, mais des centaines de sites militaires à même les villages.

 

Sites abritant des armes, des installations de stockage, des bunkers souterrains et des postes d’observations, ainsi que des réseaux de communication.

 

Dans certains villages, comme Al-Khiam, village chiite situé à quatre kilomètres seulement de la frontière israélienne, ces installations ont été intentionnellement placées à côté d’écoles; de mosquées ou dans des maisons d’habitation.

 

« Ce que vous voyez dans ce village, vous pouvez le voir dans tous les villages du Sud-Liban. Il y a 20 000 militants dont le travail est, en fait, d’agir contre les forces israéliennes depuis l’intérieur des villages. Quand le moment arrivera, ils offriront à nos forces un combat réel ».

 

Conformément à la Résolution 1701, la FINUL devrait aller dans ces villages chiites du sud du Liban pour confisquer les armes du Hezbollah stockées en violation des dispositions de la Résolution 1701.

 

Les chances que des troupes européennes même aguerries soient prêtes à risquer leur vie, en se déplaçant dans les villages chiites et prendre les armes sont nulles.

 

Déjà en Juillet 2011, le contingent français de la FINUL a été attaqué, ce qui ca conduit le président Nicolas Sarkozy de menacer de retirer ses troupes du Liban sud.

 

Que pourrait faire une force internationale dans la vallée du Jourdain pour surveiller la démilitarisation d’un éventuel état « palestinien » ?

 

Si la FINUL ne peut garantir la démilitarisation du sud du Liban, comment les forces internationales pourraient donc garantir la démilitarisation d’un Etat palestinien en Judée-Samarie ?

 

Certes, l’un des principaux enseignements du désengagement de Gaza est qu’il s’agissait d’une erreur fondamentale pour Israël de se retirer de la Route Philadelphi.

 

La route est devenue un corridor d’importation d’armes pour le Hamas en quantité énorme, armes telles des roquettes, des explosifs et même missiles SA-7 missiles anti-aériens en direction dans la bande de Gaza.

 

Lire aussi - Trafic d’armes/Gaza – L’Egypte découvre des missiles libyens SA-24 anti-aériens et des mines sous-marines destinées à Gaza.

 

Le Hamas utilisait auparavant les roquettes artisanales Qassam fabriquées localement, avant le désengagement .Le ‘Hamas a tiré depuis des roquettes Grad contre les civils israéliens de plus longue portée et ce pour la première fois en 2006, après donc que les FDI se soient désengagées et n’opèrent plus contre la contrebande par la Route Philadelphi.

 

Dans le cas de la Judée-Samarie, l’échec de la FINUL au Sud-Liban n’est que le dernier rappel de pourquoi Israël et ses forces doivent rester positionnées et en alerte dans la vallée du Jourdain et considérer l’endroit comme la première ligne de sa défense à l’Est.

 

Quiconque aujourd’hui se permettrait de proposer que la sécurité d’Israël dépende de forces internationales se doit de regarder absolument ce qui s’est passé dans le sud du Liban au cours des cinq dernières années.

 

Photo : D.R.

 

Source : Israël Flash

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