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Lettre du Yetser Hara

 

Expéditeur :

Yetser Hara’

26, allée du Trône Céleste

520180 Gan Eden

Chamayim

 

Destinataire :

Chaque Enfant d’Israël

7, impasse du Olam Hazé

26520 Exil-sur-Seine

Galoute

 

A mon très cher élève,

Je t’écris cette lettre afin que tu saches ce que je pense de toi. Ici, dans le Ciel, les choses ne se passent pas comme sur la terre. Ici-bas, les gens ne comprennent seulement que ce qu’ils voient. S’ils voient une personne «réussir », ils pensent que c’est quelqu’un de bien. S’ils en voient une autre « faire des efforts », ils se disent qu’elle doit certainement faire partie des « faibles ».

Laisse-moi te dire une chose : Hachem donne à chacun des capacités dont on n’a aucune conscience dans ce monde où tu vis. Certaines personnes ont la mission de réaliser de « grandes »choses, tandis que d’autres ont des objectifs beaucoup plus modestes. Seul, Hachem, dans son infinie sagesse est en mesure de donner à chacun ce dont il a besoin pour réaliser son potentiel.

Je suis très mal perçu. La plupart des gens me détestent et je ne peux pas vraiment les blâmer. Ils pensent que mon rôle consiste à les faire échouer dans leur volonté de s’élever et que je me réjouis chaque fois qu’ils tombent.

Mais, rien n’est plus éloigné de la vérité.

As-tu déjà vu un entraîneur de boxe faire travailler son élève ?

C’est vraiment drôle à voir. L’entraîneur met des gants et commence à se battre contre son élève. Au début, il ne le frappe pas trop fort et s’abstient d’avoir recours à ses meilleurs coups. Mais au fur et à mesure que son élève s’améliore, l’entraîneur le frappe de plus en plus durement. Pourquoi ? Pour que son élève aiguise ses compétences et devienne le meilleur boxeur possible. Et le comble, c’est que chaque fois que l’entraîneur fait tomber son élève, celui-ci se fait gronder ! Mais au bout du compte, une fois que l’entraîneur a testé sur son élève tous ses meilleurs coups et que celui-ci, non seulement lui a résisté, mais a réussi à le vaincre en le mettant à terre, il n’y a pas d’homme plus heureux au monde que lui.

C’est exactement ce que je ressens ! Si tu t’écroules tout de suite, sans même essayer de te battre, je comprends alors qu’il n y a pas grand-chose à espérer et je te laisse tomber. Mais si tu te relèves, prêt à te battre, alors je vois que j’ai peut-être affaire à un vrai champion et je commence à intensifier les coups. A chaque fin de round, j’augmente l’intensité du combat. Et si enfin, tu parviens à me mettre K.O., je me relèverai pour t’embrasser et me réjouir de ta victoire.

Parfois, mon métier est décevant. Je vois quelqu’un muni d’un grand potentiel et je commence à travailler avec lui. Il commence à se battre légèrement, puis quand la lutte devient trop difficile, il renonce et reste au même niveau (ce qui, en général, le fait dégringoler).

J’ai envie d’hurler : « Lève-toi, espèce d’idiot ! Tu n’as aucune idée de ce que tu peux accomplir ! ». Mais je n’en ai pas le droit. Je l’abandonne alors pour m’attaquer à un autre candidat plus prometteur. Si je t’ai choisi pour être mon adversaire dans mes combats les plus durs, ce n’est pas sans raison ! Tu as des capacités incroyables ! Tu es né dans une famille spéciale, tu as des maîtres qui se soucient de toi, des parents qui t’ont été donnés pour favoriser ton élévation à travers la Torah et les Mitsvot. Tu es une personne respectable et bonne.

Je t’écris maintenant parce que j’ai une faveur très particulière à te demander. Je t’en supplie !

Ne cesse pas le combat ! Ne renonce pas ! J’ai battu trop de gens ces derniers temps et je perds patience. Il faut croire en toi-même, car, si je n’étais pas persuadé que tu pouvais être vainqueur, je n’aurais jamais investi tant d’efforts sur toi. Prends conscience des forces qui sont en toi !

Un grand Sage a dit une fois : « Malheur à celui qui ne connait pas sa force parce qu’il n’a rien pour combattre

! » Souviens-toi toujours d’une chose : Tu as une arme secrète à ta disposition.

Même si je devrais me taire, je vais te faire une confidence : Hachem surveille notre « entraînement » de très près et il te soutient constamment. Il est ton plus fervent supporter ! Si jamais les choses deviennent trop difficiles, presque insupportables, appelle-Le simplement à l’aide d’une prière. Il viendra à ton aide immédiatement.

Je te souhaite bonne chance et j’espère qu’après 120 ans, lorsque tes jours dans ce monde de mensonge arriveront à leur fin, tu me rejoindras ici, dans ce monde de vérité, où je t’accueillerai à bras ouverts, pour te féliciter de ta victoire et où je t’escorterai personnellement jusqu’à ta place devant le Kissé HaKavod, le Trône de gloire d’Hakadoch Baroukh Hou.

Avec toute mon affection et mon admiration, 

 

Ton Yetser Hara

 

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