Les juifs de Libye se sentent concernés
Immigrée en Israël dans sa quasi-totalité, l’ancienne communauté juive de Libye s’accroche à son patrimoine culturel et assiste sans nostalgie au naufrage du régime de Mouammar Kadhafi.
A Ramat Gan, dans la grande banlieue de Tel-Aviv, une vingtaine de personnes âgées sont attablées au Café des sportifs, comme tous les vendredis. « C’est le Parlement des juifs de Libye», s’amuse le patron, Sergio Duyeb. Cette communauté, qui compte 180 000 membres, a créé près de 19 villages et dispose de 189 synagogues.
Mais, chez Sergio, les aînés continuent de s’exprimer en italien, témoignant du passé colonial de la Libye de 1911 à 1943.
Grands gestes à l’appui, ils reprennent en chœur des airs de bel canto et s’esclaffent en chantant des hymnes martiaux de l’époque mussolinienne.
« Nous ne pardonnerons jamais aux fascistes italiens leur collaboration avec le Reich (allemand) », affirme Méir Saiegh, 69 ans, rescapé du camp de concentration de Giado, près de Tripoli, où quelque 600 juifs libyens ont succombé aux mauvais traitements et aux épidémies de typhus.
« Je soutiens à fond les rebelles, et j’espère qu’une Libye libre et démocratique verra le jour. Je voudrais pouvoir retrouver les lieux où mes ancêtres ont vécu », dit-il encore.
Arrivés en Libye il y a 2 300 ans, les juifs de ce pays furent à leur apogée 38 000, soit la plus petite des communautés juives d’Afrique du nord.
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