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Nétanyahou sans rival avant les élections

 

Nétanyahou sans rival avant les élections

 

 

Champion incontesté de la droite israélienne, Benyamin Nétanyahou, qui devrait remettre en jeu son mandat à la tête du gouvernement début septembre, est aujourd'hui un Premier ministre sans rival. "Bibi" Nétanyahou a beau être détesté par la plupart des médias locaux -"le plus mécanique, "télé-prompté" et fabriqué des Premiers ministres d'Israël", a écrit récemment le Haaretz-, il jouit d'une popularité inégalée trois ans après son arrivée au pouvoir.

Près de la moitié (48%) des Israéliens plébiscitent le chef de la droite nationaliste, "locomotive du parti Likoud", comme le meilleur candidat à sa succession, selon un sondage publié par le même quotidien. C'est que, sous la direction de ce libéral sans états d'âme, l'économie israélienne est à ce jour en relative bonne santé, comparée au maelström alentour, et qu'aucun sérieux challenger ne semble émerger des rangs d'une opposition fragmentée et très minoritaire.

Excellent tribun à la carrure ramassée, impressionnant d'aisance devant le Congrès américain il y a un an, souvent spirituel, Benyamin Nétanyahou s'est imposé comme un acteur incontournable de la scène internationale après un premier mandat controversé (1996-99). Au point de chapitrer le président Barack Obama devant les caméras à la Maison Blanche en mai 2011... Pourtant, "Bibi", 62 ans, est critiqué pour son caractère indécis (on le dit sous l'influence de sa troisième épouse Sara) et ses talents d'"illusionniste" prêt à céder sous la pression. Il est pragmatique, répondent ses partisans. Il fut traité de "menteur" par le président français Nicolas Sarkozy lors d'une conversation privée avec Barack Obama en marge d'un G20 l'automne dernier.

Pourfendeur du terrorisme

Dans une virulente philippique, à propos de l'intention prêtée au Premier ministre d'attaquer l'Iran, l'ex-patron de la Sécurité intérieure (Shin Beth), Youval Diskin, vient de fustiger "un leadership qui prend des décisions basées sur des illusions messianiques".

"Croyez-moi, j'ai observé de près ces gens (Nétanyahou et son ministre de la Défense Ehoud Barak), je ne pense pas qu'ils soient à un niveau suffisant pour mener à bien une guerre avec l'Iran. Ce sont des gens dont je ne voudrais pas qu'ils tiennent le gouvernail lors d'un tel événement", a tempêté M. Diskin. Petit-fils de rabbin, fils d'un historien ultra-sioniste décédé la semaine dernière à 102 ans, M. Nétanyahou considère l'Iran comme le nouvel "Amalek", l'ennemi mortel des Hébreux dans la Bible. Il compare la menace nucléaire iranienne et la Shoah. "Il pourrait s'avérer que le printemps arabe tourne en un hiver iranien", avertissait-il dans une interview l'an dernier.

Proche de l'école néo-conservatrice américaine, il a passé toute sa jeunesse aux Etats-Unis, celui qui a été le plus jeune des Premiers ministres d'Israël, le premier né après la création de l'Etat en 1948, a une vision pessimiste de l'Histoire.

"Bibi", pur produit de l'élite ashkénaze qui a fondé l'Etat d'Israël, est resté marqué par la mort héroïque de son frère aîné, le colonel Yonatan "Yoni" Nétanyahou, chef d'une unité d'élite tué lors du raid d'Entebbé (Ouganda) contre un commando pro-palestinien en 1976.

Il ne cesse de pourfendre le "terrorisme international" et "l'extrémisme islamiste".

Faucon naturellement, toujours vague quant à ses intentions avec les Palestiniens, il est hostile à un retrait de Cisjordanie, une partition de Jérusalem et un Etat palestinien jouissant des attributs de la souveraineté. Israël ne cédera jamais ni sur sa "sécurité", son maître mot, ni sur sa revendication d'être reconnu comme "l'Etat nation du peuple juif", répète ce Premier ministre entouré de colons.

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