Netanyahou et Hollande se disputent les juifs de France

C'est un échange surprenant qui a eu lieu entre François Hollande et Benjamin Netanyahou ce mercredi. A l'occasion de sa première visite en France depuis l’élection du chef d'Etat français, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a été interrogé, mercredi, sur le climat d’antisémitisme en France. Côte à côte lors d'une conférence de presse à l'Elysée, François Hollande et Benjamin Netanyahou se sont alors lancés dans une conversation aux allures de débat. Où doivent vivre les juifs de France ? "Venez en Israël !", a plaidé Benjamin Netanyahou. "La place des juifs de France, c'est d'être en France", lui a répondu François Hollande du tac-au-tac.

Après avoir souligné la "détermination", la "tolérance zéro" des autorités françaises à l'égard des actes antisémites dans l'Hexagone, Benjamin Netanyahou, tout sourire, a ainsi lancé : "En ma qualité de Premier ministre d'Israël, je le dis toujours aux juifs où qu'ils soient : venez en Israël et faites d'Israël votre chez vous".

Moins de Français qui partent en Israël

Le chef de l'Etat français a alors pris la parole pour une mise au point. "Benjamin Netanyahou dit 'Bienvenue aux juifs de France', s'ils veulent s'installer en Israël, je le comprends. Mais la place des juifs de France, s'ils en décident, c'est d'être en France, de travailler en France, de vivre en France, à condition qu'ils soient pleinement en sécurité", a souligné le président. "Lorsqu'un citoyen, parce qu'il est juif, est mis en cause dans sa sécurité, c'est toute la République qui est agressée", a-t-il poursuivi, grave. L'appel de Benjamin Netanyahou n'est peut-être pas anodin. Selon des statistiques du ministère israélien de l'Intégration, l'immigration juive en Israël à partir de la France a enregistré une légère baisse en 2012, et ce malgré la hausse des actes antisémites.

L'ambiance sera certainement plus solennelle jeudi. Benjamin Netanyahou et Hollande se rendront à Toulouse pour une cérémonie commémorative à l'école juive Ozar Hatorah où un enseignant et trois enfants franco-israéliens avaient été tués le 19 mars par Mohamed Merah. Les quatre victimes de la tuerie avaient été enterrées en Israël dans un climat de vive émotion.