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Netanyahu pris en tenaille

Des choix pas faciles

Netanyahu pris en tenaille (info # 012907/14) [Breaking]

©Metula News Agency

 

Métula, mardi 19h10, 18h10 à Paris

 

Depuis minuit, 42 roquettes ont été tirées sur Israël, le Dôme de Fer en interceptant 5. Pour la première fois depuis le début de l’opération Rocher Inébranlable, les résidents de Tel-Aviv ont entendu l’alerte rouge au milieu de la nuit, aux alentours de 2h trente du matin.

 

Dans le courant de la nuit, Tsahal a attaqué 150 cibles, parmi lesquelles la maison d’Ismail Hanya, et celle du commandant du bataillon de Shuja’iyya.

 

L’Armée israélienne a également visé la station de radio et la chaîne de télévision du Hamasal Aqsa. Celle-ci diffuse notamment des programmes pour les enfants glorifiant la violence et la haine d’Israël et des Juifs.

 

Ce matin, un milicien a ouvert le feu sur une unité de Parachutistes dans le centre de la Bande, il a été immédiatement abattu. Jusqu’à 16h ce mardi, selon les estimations de la Ména, 120 Gazaouis ont trouvé la mort, dont 87 miliciens.

 

Hier, les obus de mortiers tirés sur le Conseil Régional d’Eshkol ont causé la mort de 4 soldats ; 5 autres combattants de Tsahal ont été tués lors d’une tentative d’infiltration près de la communauté de Nakhal Oz et un à l’occasion d’une opération dans la bande de Gaza. Le tunnel utilisé par ces miliciens a été détruit aujourd’hui.

 

53 soldats israéliens sont tombés au combat depuis le début de l’offensive terrestre.

 

110 soldats sont actuellement hospitalisés, un dans un état critique, 10 grièvement blessé et les autres, légèrement touchés.

 

Ce matin, Tsahal a frappé les cuves de pétrole de l’unique centrale électrique de Gaza. Ce faisant, il a épargné les installations nécessaires à la production d’électricité.

 

Conséquemment à cette frappe, l’approvisionnement en courant de la Bande est menacé, et l’incendie ne pourra pas être maitrisé : il s’arrêtera lorsque tout le carburant se sera consumé.

 

En revanche, et au moment opportun, il sera relativement aisé et rapide de disposer de nouvelles cuves, qui permettront, en l’espace de quelques jours, de reprendre une distribution régulière de courant. A noter que Tsahal vient de démentir qu’il s’en est pris au cuves qui sont présentement la proie des flammes.

 

Israël a continué aujourd’hui la livraison de pétrole, de gaz, et de denrées de base à Gaza, en dépit de l’alerte rouge qui a sonné à plusieurs reprises au point de passage des marchandises à Kerem Shalom.

 

 

 

Sur le terrain l’Armée est violemment intervenue durant toute la nuit

 

Ce mardi, les trois armes de Tsahal ne laissent aucun répit à la milice islamiste, intervenant contre des dépôts d’armes, les résidences de chefs djihadistes et pilonnant des positions ennemies sur le front de mer, dans les quartiers nord ainsi que dans le centre de Gaza-city.

 

L’activité principale de Tsahal demeure l’identification et le dynamitage des "tunnels stratégiques". Les officiers supérieurs auxquels nous avons parlé indiquent que dans deux ou trois jours [20 tunnels ont été dynamités sur 34], toutes les galeries souterraines auront été détruites et qu’il faudra alors prendre une décision, à savoir geler les activités militaires ou étendre l’opération jusqu’à la destruction du Hamas.

 

 

 

Politique-Diplomatie

 

Une double pression s’exerce sur le 1er ministre Binyamin Netanyahou ; la première provient de l’étranger, de Washington en particulièrement, d’où le Président Obama exige toujours du 1er ministre qu’il accepte un cessez-le-feu humanitaire "immédiatement".

 

L’autre axe de pression est encore plus impétueux ; il émane des ministres du cabinet ainsi que des députés et des membres du propre parti de M. Netanyahu, le Likoud.

 

Cet axe est entretenu par la vox populi, qui ne se contentera de rien de moins que de l’éradication du Mouvement de la Résistance Islamique ; la société israélienne, exigeant une compensation pour les efforts qu’elle a consentis, demande à son 1er ministre de ne pas cesser les hostilités, ce, tant que l’ennemi détiendra encore la capacité de tirer des roquettes sur les villes et les villages d’Israël.

 

Les effets de cette prise en tenaille sont visibles sur le visage crispé de Monsieur Netanyahou lors de ses dernières sorties, qui semble beaucoup plus hésitant qu’au début de la crise.

 

Pour résumer sa situation, on doit parler de trois hypothèses envisageables :

 

1. Binyamin Netanyahou a la possibilité d’exiger la démilitarisation du Hamas dès la première étape de la constitution d’un cessez-le-feu. Il détient la puissance militaire nécessaire pour faire de cette exigence une condition sine qua non à l’acceptation par Jérusalem de la cessation des hostilités.

 

Parallèlement à cette exigence, Israël n’a pas de problème particulier avec le principe de l’ouverture des frontières, y compris celle de Rafah, reliant la Bande à l’Egypte, à la circulation des biens et des personnes.

 

L’Etat hébreu ne s’est jamais opposé à cette libre circulation pour autant qu’il reçoive la garantie explicite et crédible qu’aucun des matériels importés à Gaza ne servira à la reconstruction de l’infrastructure militaire et des tunnels des milices islamistes.

 

Jérusalem n’aurait pas non plus de problème de principe avec le doublement de la zone de pêche pour les bateaux de Gaza.

 

Le questionnement soulevé par cette première hypothèse n’est pas uniquement technique, il est aussi dogmatique, car toutes les exigences formulées par le Hamas et, au nom du Hamas par le Qatar et la Turquie, tendent vers des conditions censées uniquement permettre à la milice de se réarmer pour reprendre les hostilités, et non pas pour remettre ses armes et parvenir au calme, voire à la paix.

 

La réponse du Hamas à la première hypothèse dépendra de son degré de décomposition ainsi que des rapports de force internes entre ses différents chefs politiques et militaires, du Gaza de l’intérieur et de celui de l’étranger.

 

2. La seconde possibilité qui s’offre à Monsieur Netanyahou est celle de donner l’ordre à l’Armée d’investir la bande côtière et d’en chasser le Hamas.

 

Cette perspective implique un prix humain relativement élevé, tant parmi les militaires de Tsahal, qu’au sein de la population gazaouie.

 

Une offensive généralisée aurait pour conséquence de compliquer davantage encore les relations de Jérusalem avec son allié principal américain, d’accroître les pressions internationales qui pèsent sur elle, et d’isoler Israël dans la communauté internationale, ce qui n’est pas le cas actuellement.

 

La ré-invasion de Gaza, et sa prise de contrôle, dureraient entre un an et demi et deux ans et grèveraient en profondeur le budget de l’Etat hébreu. Mais en contrepartie, cette option détermine la seule voie qui assurerait à long terme l’arrêt des menaces terroristes islamistes pour la population israélienne.

 

D’autre part, l’opportunité existe, de proposer, après le nettoyage de Gaza, à Mahmoud Abbas d’en assumer la gouvernance.

 

3. Le premier ministre peut également, une fois que l’étape de la destruction des tunnels sera atteinte, décider de la poursuite de la guerre d’usure actuelle, basée sur l’encerclement de la bande côtière par les forces terrestres de Tsahal et la continuation du pilonnage des objectifs tactiques par l’Artillerie, la Marine et l’Aviation.

 

En théorie cette option pourrait être appliquée sur une longue durée, jusqu’à ce que le Hamas, affaibli, accepte de remettre ses armes à des observateurs internationaux ; d’ailleurs on assiste déjà, jour après jour, à une baisse de la capacité militaire de la milice djihadiste, en constatant notamment la baisse régulière du nombre des roquettes qu’il est en mesure de lancer quotidiennement sur ses voisins.

 

Les principaux inconvénients de cette option sont, d’abord, qu’elle ne convient pas à l’état-major de Tsahal, qui l’a d’ailleurs fait remarquer au pouvoir politique. Une guerre de positions, en effet, expose les soldats à d’éventuelles attaques et embuscades de la part des miliciens, comme cela est le cas ces derniers jours, avec des tentatives d’infiltrations meurtrières sur le pourtour de la Bande.

 

Autre inconvénient de la guerre d’usure : elle diffuse sur la durée dans le monde l’image de la population gazaouie souffrant du siège imposé par Israël, des images de blessés et de morts, des pénuries médicales, alimentaires, de logement et d’énergie.

 

En adoptant cette option de la guerre d’usure, il est également évident que la pression internationale irait grandissant contre Israël, l’obligeant peut-être à devoir lever le siège sans avoir reçu la moindre garantie pour sa sécurité.

 

Un autre paramètre à prendre en compte relativement à cette hypothèse est qu’elle contraint le petit pays des Hébreux à maintenir quelques 60 000 citoyens sous les drapeaux, générant ainsi une charge considérable pour son économie.

 

On a appris il y a deux heures et demi de la bouche de Yasser Abed Rabbo, un baron de l’OLP, que l’ensemble des factions palestiniennes s’étaient accordées pour demander un cessez-le-feu de 72 heures, voire d’initier un cessez-le-feu unilatéral à Gaza.

 

Une demi-heure plus tard, le Hamas de Gaza a fait savoir qu’il n’avait rien à voir avec cette initiative et que s’il désirait décréter un cessez-le-feu, il l’annoncerait lui-même, sans avoir recours aux services de Mahmoud Abbas.

 

Des hauts-responsables de l’Autorité Palestinienne sont toutefois en route pour le Caire, où ils rencontreront Mohamed Abou Marzouk, le représentant du Hamas ainsi que des membres des autres mouvances djihadistes participant au conflit de Gaza.

 

L’idée de Mahmoud Abbas, qu’il a exposée voici deux jours en Arabie Saoudite, consiste à modifier très légèrement la "proposition égyptienne", tout en minimisant les exigences initiales du Hamas, pour qu’elle puisse conduire à un arrêt durable de la confrontation.

 

On ignore si les Palestiniens et les Egyptiens parviendront à se mettre d’accord, et on doute que les factions djihadistes soient contraintes de remettre leurs armes selon les termes de la proposition envisagée. Dans ces conditions le dilemme de Binyamin Netanyahou demeurera inchangé.

 

Hier, Sami el Soudi nous a fait part d’une autre idée originale, qui pourrait non seulement mettre un terme au conflit actuel, exclure le Hamas de Gaza, garantir la sécurité des Gazaouis et des habitants israéliens du pourtour de la Bande, mais aussi paver la voie vers un règlement global du différend israélo-palestinien.

 

Pour el Soudi, il faudrait que Jérusalem prenne ses responsabilités et s’adresse directement au Hamas en exigeant sa reddition, tout en promettant de ne pas appliquer la peine capitale contre les miliciens et leurs chefs. En contrepartie de la reddition, Israël s’engagerait à remettre directement la bande côtière à l’Autorité Palestinienne, initialement sur la base d’un découpage géographique semblable à celui qui existe en Cisjordanie.

 

De cette façon, Mahmoud Abbas exercerait un contrôle total sur les grandes villes de la Bande, un contrôle partagé avec Israël sur les zones plus sensibles, tandis que la lisière du territoire proche de la frontière avec Israël serait laissée au contrôle sécuritaire de Tsahal.

 

Mahmoud Abbas n’aurait pas de problème à présider à la démilitarisation de Gaza, puisque c’est ce qu’il a déjà réalisé en Judée-Samarie, et que la démilitarisation des territoires d’un futur Etat palestinien fait déjà partie des accords qu’il a signés avec Israël.

 

Avec l’aide de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite, et en accentuant la pression militaire sur le Mouvement de la Résistance Islamique, il semble possible de le forcer à accepter les termes de ce nouveau projet de Sami el Soudi. Le Hamas éviterait ainsi son élimination pure et simple, et remettrait les clés de Gaza à des Palestiniens plutôt qu’à des Juifs. Pour mémoire, et officiellement en tout cas, Mahmoud Abbas est toujours le président du gouvernement palestinien d’union qui inclut le Hamas.

 

L’inconvénient principal de ce plan, pour Binyamin Netanyahou, est qu’il mène directement, en cas de succès – un retour au calme et à la stabilité -, à la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza, ce qui est actuellement impossible tant que c’est l’organisation djihadiste qui contrôle Gaza.

 

L’autre inconvénient est qu’il serait complexe de s’assurer que le Hamas ne continue pas à détenir le pouvoir effectif dans la Bande, tout en feignant de l’avoir transmis à Monsieur Abbas. Le transfert des armes à un tiers parti ne serait pas non plus chose aisée.

 

Quant aux avantages de cette nouvelle proposition de notre camarade, ils sont très nombreux ; mais le plus saillant d’entre eux, pour tous les habitants de la région, est qu’il les débarrasserait d’un noyau dur islamiste dont l’existence même est liée à l’exercice de la violence et à l’attirance de la mort.

 

Le cabinet israélien se réunit à nouveau ce soir à 19h pour prendre sa décision ou pour décider de ne rien changer à son mode opératoire, même si cela devait déranger le chef d’état-major Benny Gantz. 

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