Nine Moati : « Le fil de la vie »

Nine Moati : « Le fil de la vie »

Elisa, mère juive tunisienne et père juif ashkénaze, a 18 ans en 1937. Elle vit à Vienne et elle a comme voisins Anna Mahler et Sigmund Freud.

Les nazis envahissent l’Autriche et les juifs fuient. Ceux qui tardent à le faire sont capturés et envoyés vers les camps.Son père est emmené et sa mère part à sa recherche. Elisa est seule et son oncle de Paris vient la chercher puis lui conseille de gagner la zone libre.

Ce sera Marseille où elle mettra toutes ses forces pour sauver des réfugiés juifs cherchant des passeports et des visas pour s’enfuir plus loin. Elle trouvera de précieux appuis au consulat de Turquie où elle arrive à se faire délivrer les bons papiers dûment tamponnés. Un juif circoncis avec un faux bon passeport c’est tout comme un turc circoncis.

Elle va se marier avec un diplomate turc musulman et elle aura un fils et le fil de sa vie qui était rose ou blanc puis gris et noir reprendra des couleurs.

Ça se passe dans les vieux quartiers populaires du Panier,de l’Estaque ou alors au Prado, vers les Calanques et la mer ,le mistral et le soleil sont la toile de fond du cauchemar des juifs et de la cruauté des nazis assistés par la police française.

Nine Moati , bien documentée sur les Juifs à Marseille et sur les diplomates turcs pendant la Seconde Guerre , apporte un éclairage neuf sur une période maudite.

Et elle n’a jamais oublié le parfum du jasmin ni celui de la fleur d’oranger. Elle connaît le goût des bons plats et des pâtisseries de sa Tunisie natale.

C’est plein de bons sentiments, de voeux de fraternité entre les juifs et les musulmans, les prostituées ont un grand cœur et les amis sont fidèles. C’est plein de rêves.

C’est son seizième roman et tout comme « Belles de Tunis », je l’ai ouvert et je l’ai lu (je n’aime pas « dévorer ») et il m’a plu.

Il devrait vous plaire, il vous plaira.

Par André Mamou