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Nos tunisiens de France à l’heure du jeûne

 

Nos tunisiens de France à l’heure du jeûne

Par Mohamed Farouk

 

 

 

 

Ils sont environ 600 mille Tunisiens en France à vivre un nouveau ramadan en août 2011. Avec des rituels qui ressemblent à ceux du pays d’origine. La soirée se déroule dans la prière ou face à la télévision. Et pas question de veiller, sauf pendant le week-end, propice face à «toutes les folies». «Car, il faudra se lever le lendemain à 6 heures 30 minutes, pour être à 8 heures pile au bureau ou à l’usine». Reportage.

 

 

  • Elle s’appelle Samira. Tunisienne d’origine, elle est née en France où elle a toujours vécu. Mariée à un cousin, qui est né et réside également en France, elle est venue s’essayer, cette année, au ramadan tunisien. «Grâce aux vacances du mois d’août; et jusqu’à l’Aïd».

    En somme, joindre l’utile à l’agréable: passer des vacances en famille, du côté de l’Ariana, et savourer ramadan, accompagnée de son mari et de ses deux bébés, qui viennent pour la première fois en Tunisie: 10 mois et 2 ans et demi.

    Ramadan, elle l’a toujours vécu et toujours respecté. «Mais ici, c’est autre chose: la famille, les plats made in Tunisia, l’appel du mouedhen, les veillées jusqu’à l’aube…». Le bonheur total pour cette jeune femme de 29 ans, moderne mais aussi pratiquante rencontrée, jeudi 4 août 2011, au sortir d’un vol de Tunisair à l’Aéroport de Tunis-Carthage.

    Des produits qui rappellent le bled

    Elle nous fait automatiquement penser aux quelque 1 million 100 mille Tunisiens qui vivent à l’étranger. Pour lesquels, tout Tunisien qui se respecte ne peut qu’avoir, ces jours-ci, une pensée.

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  • L’article publié par notre confrère soutient, en effet, que «le chiffre d'affaires du Hallal, estimé à 5 milliards d'euros en 2010 selon l'agence Solis, est supérieur à celui du bio ou du casher (alimentation respectant les lois de la religion juive)», de la viande, mais aussi des dattes, du loukoum et des gâteaux orientaux.

    Rien à voir, évidement, avec les échoppes spécialisées en produits alimentaires de Barbes Rochechouart et Belleville, quartiers à forte concentration d’immigrés à Paris, ou encore les villes de Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, de Lyon (Centre-est) ou encore de Marseille (Sud-est) où vous trouvez tout y compris «la feuille de brik», commente Samira.

    Une observation systématique du croissant de la nouvelle lune

    En France comme en Tunisie, l’observation du Croissant de la nouvelle lune annonçant le mois de Ramadan est un rite bien respecté. Par le biais du site web de la Grande Mosquée de Paris ou des quelques radios communautaires (Radio Gazelle, Radio Soleil, Radio Orient, Beur Fm ), les Tunisiens ont pris donc connaissance cette année du présent communiqué: «Les membres de la Commission théologique de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris, présidée par le Recteur Dalil Boubakeur, en présence de Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), et des membres de son bureau, des personnalités musulmanes et des responsables de mosquées, réunis à la Grande Mosquée de Paris, dimanche 31 juillet 2011, correspondant au dernier jour du mois de Chaâbane de l’année hégirienne 1432, après s’être assurés de la vision du Croissant de la nouvelle Lune, informent les musulmans de France que le premier jour du mois de Ramadhan 1432/H sera le lundi 1er août 2011. Nous implorons Allah Tout Puissant d’accepter notre jeûne et de nous combler de Sa Clémence et de Sa Miséricorde durant ce mois béni du Ramadan».

    Les radios communautaires jouent un rôle primordial auprès de la communauté musulmane en adoptant leurs grilles de programme aux besoins et attentes de cette communauté: chants religieux, récitation de versets du Coran, chroniques religieuses, grandes mélodies arabes… Nombre de Tunisiens en France écoutent l’appel à la prière du Maghreb sur ces chaînes estimées à une vingtaine et couvrant pratiquement toutes les régions de France.

    A la rupture du jeûne, intervenant vers 21 heures 30 minutes, la table a le même charme que dans le pays. «Un silence quasi religieux accompagne la consommation des dattes et du verre de lait que l’on ingurgite en premier», note toujours Samira, qui a passé les trois premiers jours du Ramadan à Aix-en- Provence, ville située à proximité de Marseille où son père travaille toujours comme maçon.

    La soirée se déroule dans la prière ou face à la télévision. Et pas question de veiller, sauf pendant le week-end, propice face à «toutes les folies». «Car, il faudra se lever le lendemain à 6 heures 30 minutes, pour être à 8 heures pile au bureau ou à l’usine. Pour ceux qui ne chôment pas, cette année, en août».

    «Force est de constater qu’il faut une grosse dose de foi pour être au rendez-vous du mois saint chaque année», conclut-elle, sans se départir de son sourire. Un récent sondage réalisé par l’IFOP (Institut français de l’opinion publique), publié début août, montre, à ce juste propos, qu’il n’y a aucune crainte à avoir en matière de pratique religieuse des quelque 5 millions de musulmans de France (chiffre de 2009).

    Voici l’une des conclusions du quotidien La croix, qui s’est associé à l’opération: «Un sondage Ifop retrace l'évolution des pratiques des musulmans pendant le ramadan depuis 1989 et fournit des chiffres éloquents sur l'Islam en France, où 71% des musulmans pratiquent le jeûne. Soixante-dix pour cent des musulmans de France affirment observer le jeûne du ramadan, un chiffre stable par rapport à 2001 mais en forte hausse depuis 1989 (60%).

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