Pourquoi les Tunisiens quittent-ils leur pays ?
Depuis que le courageux peuple tunisien a renversé Ben Ali et sa clique, les médias relatent avec insistance l'arrivée à Lampedusa de milliers deTunisiens fuyant leur pays. On a beau chercher à se renseigner, il est impossible de trouver dans les médias les causes exactes à cet exode.
Causes politiques ? les anciens fidèles du régime autocratique ont-ils peur d'être persécutés ?
Causes économiques ? la Tunisie, il est vrai, n'a pas la chance de posséder du pétrole.
Peut-être les uneset les autres ?
En fait, il serait temps d'éclaircir cette affaire : les peuples européens - et non leurs gouvernements - ont soutenu l'admirable lutte des démocrates tunisiens en janvier dernier et ne comprennent pas les raisons de cet exode vers Lampedusa.
Or, les médias ne parlent que de naufrages, de conditions pénibles (cf. Courrier International du 27.03.2011, Le Mondedu 30 mars de la même année)qui existent dans les camps de la petite île italienne, et, depuis ce matin - cf. voir Le Post - , de la querelle franco-italienne à propos des accords de Schengen (http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Schengen).
L'arrivée de ces pauvres gens - dont la plupart ne traversent pas la mer de gaieté de cœur - a, en Europe, des conséquences surtout politiques :raidissements de la droite "dure" et montée des partis populistes qui, comme leur nom l'indique recrute surtout dans les couches populaires appauvries par la crise et la politique ultra-libéralede Bruxelles. Même l'Europe du Nord connaît cette poussée de l'ultra-droite (cf. résultats des élections législatives en Finlande). Et en France, ce n'est pas l'alliance "objective" (pour des raisons évidemment opposées) entre le PS et le MEDEF sur l'immigration dite légale (lire la position du PSdans un communiquéet celle deLaurence Parisot.qui stoppera la montée en puissance de la droitisation du corps électoral.
Aussi semble-t-il important de savoir pourquoi des milliers et des milliers de citoyens quittent un pays instruit et devenu démocratique en prenant des risques énormes pour tenter de joindre une Europe qui répugne à les accueillir.
Ne serait-il pas plus judicieux que nous aidions la Tunisie nouvelle à asseoir sa démocratie et son économie afin que les Tunisiens restent chez eux plutôt que de venir gonfler la cohorte des sans-papiers de l'Union Européenne ? Cela coûterait-ilplus cher aux budgets nationaux ? Et cela freinerait presque certainement l'arrivée intempestive de dizaines de milliers de migrants dans une Union Européenne à bout de souffle psychologiquement, économiquement et politiquement.
On ne peut doncque souscrire à la déclaration de M. Bechir Amsallem, responsable d'une association venant en aide à des clandestins tunisiens , qui conseille d'entamer un dialogue avec les réfugiés (http://www.europe1.fr/International/Ces-Tunisiens-clandestins) :
"Il faut leur parler franchement, la France est incapable de donner les papiers à ces gens-là", (...)ll faut avant tout débloquer en urgence des aides de 1.000 ou 1.200 euros afin que ces hommes puissent rembourser leurs dettes au retour et rentrer sans honte dans leur pays".
Pour bâtir de nouveaux projets en Tunisie.
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