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Que fait un crocodile israélien dans les eaux du nord de l’Allemagne ?

Des mastodontes allemands pour assurer la pérennité d’Israël

 Que fait un crocodile israélien dans les eaux du nord de l’Allemagne ? (info # 012603/14) [Analyse]

Par Jean Tsadik ©Metula News Agency

 

Les essais[vidéo] des deux sous-marins israéliens – le Tanine (crocodile) et le Raav (démon, Rahab est un monstre marin dans la mythologie juive) – se poursuivent dans les eaux allemandes au large de Kiel, et danoises, dans la région du port de Hirtshals.

 

C’est probablement face au Danemark que les deux bâtiments vont procéder ce printemps aux tests de plongée en eaux profondes – ils devraient atteindre -350 mètres, ce qui est considérable – avant de se voir installer une dernière tranche d’équipements sophistiqués et d’être livrés en Israël plus tard cette année.

 

Officiellement, chaque unité aura coûté dans les 400 millions d’euros, dont un tiers ont été financés par la République allemande, ce qui illustre de manière tangible la signification de l’amitié actuelle régnant entre les deux pays.

 

Officieusement, on parle d’un coût pour le contribuable israélien de 600, voire 650 millions pièce. La différence tenant dans l’armement spécifique qui sera embarqué une fois que les deux monstres auront été accueillis à la maison.

 

Quoi qu’il en soit, ces submersibles constituent largement les "véhicules uniques les plus onéreux" de l’arsenal de Tsahal. Ils sont également probablement les sous-marins à propulsions non nucléaire les plus avancés jamais imaginés et construits par l’homme.

 

Le Tanine et le Raav ont été fabriqués dans les chantiers navals Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW), appartenant au groupe Thyssen, dans le nord de la République fédérale. Ils sont le fruit d’une coopération longue, intime et de grande ampleur entre les HDW, d’une part, la Marine et l’Industrie israéliennes, de l’autre.

 

En simplifiant à peine les choses, on peut dire que la partie navigation est le fait des Germains, et celle attenant à l’armement, le pré carré des Hébreux. Un ami israélien participant à ce projet ultrasecret a daigné me confier "que le degré de coopération et de compréhension entre les personnels des deux pays était impressionnant".

 

Côté allemand, des entreprises comme Siemens, Atlas Elektronik et Tognum (ex-MTU Friedrichshafen), le fabriquant des moteurs, participent à l’aventure. Côté israélien, on retrouve tous les ténors de l’industrie militaire, Elbit, Elta et compagnie.

 

Ces submersibles sont équipés de moteurs hybrides diesel-électricité, au concept un peu comparable à celui qui propulse certaines automobiles. Ils recèlent toutefois d’un avantage évident sur vos voitures, lié au milieu auquel ils sont destinés : ils sont pratiquement anaérobiques, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin d’air pour fonctionner. Ce privilège leur permet de parcourir de longues distance dans un silence quasi-total – caractéristique fondamentale pour ne pas être repérés par les sonars -, soit environ 8 000 kilomètres en surface et 4 500 en plongée, à 8 nœuds (15km/h) de moyenne.

 

Le Tanine et le Raav appartiennent à la classe de sous-marins Dolphin (dauphin), du nom du premier submersible de cette catégorie issu de la coopération germano-israélienne, qui fut livré au He’l ha-yam, la Marine de l’Etat hébreu, en 1999. Le Léviathan (baleine) le rejoignit un an plus tard, suivi du Tkuma (renaissance) peu après.

 

Ces trois unités confèrent déjà à la Marine bleu-blanc la capacité de se livrer à des opérations de reconnaissance et d’attaque très loin des côtes de Terre sainte. C’est à eux que fut confiée la mission, révélée en exclusivité par la Ména, qui consista, le 5 juillet dernier, à détruire un lot de missiles de fabrication russe Yakhont (onyx) dans la ville portuaire syrienne de Lattaquié. Le Yakhont est un engin antinavires de longue portée et de grandes précision et sophistication à même de gêner le déplacement des bâtiments israéliens et occidentaux au Moyen-Orient.

 

Les vaisseaux Tanine et Raav, de même qu’une troisième unité non encore baptisée dont la livraison est prévue en 2017, constituent des versions largement améliorées des premiers Dolphins. Leur tirant d’eau est supérieur de 28 pour cent à celui de leurs prédécesseurs.

 

Ils sont capables d’emporter 20 torpilles et disposent de 10 lanceurs. 4 d’entre eux sont d’énormes tubes de 650 millimètres, leur permettant de larguer des mines, de lancer de gros missiles de croisière et même des véhicules habités ; ainsi que des canots ou des sous-marins de poche, que les commandos-yami – les commandos du He’l ha-yam (arme de la mer) – peuvent mettre à profit pour effectuer des interventions à des milliers de kilomètres de leurs bases, ou qui peuvent servir à récupérer des agents ayant œuvré en pays hostiles.

 

Reste que la spécificité la plus remarquable de ces nouveaux submersibles, à en croire des sources étrangères auxquelles nous faisons toute confiance, réside en cela que le Crocodile et le Démon sont conçus afin de lancer des bombes atomiques. Des fusées transportant 200kgs de charge utile dont 6 de plutonium.

 

En 2000, l’Administration Clinton avait rejeté la demande de Jérusalem de lui fournir des missiles Tomahawk à long rayon d’action, qui auraient pu être tirés à partir des tubes de 650mm. Cette décision obligea les Hébreux à concevoir leur propre missile de croisière lancé à partir d’un sous-marin (eng. SLCM), le Popeye Turbo Cruise Missile, une déclinaison de leur fusée Popeye de base.

 

Or la Marine américaine a identifié un essai de tir de ce missile dans l’Océan indien, qu’elle juge capable de couvrir une distance de l’ordre de 1 500km.

 

De notre point de vue, il ne fait donc aucun doute que l’Etat d’Israël dispose désormais non plus uniquement de la possibilité de placer une première frappe nucléaire, mais également de celle de la "Deuxième frappe", qui est l’apanage des membres d’un club très restreint de nations.

 

Cette deuxième frappe, que nous avons souvent évoquée dans ces colonnes, participe d’un élément prépondérant de la dissuasion nucléaire. Elle permet de communiquer à n’importe quel agresseur potentiel que, même si Israël devait être victime d’une agression majeure au moyen d’armes de destruction massive, et même si ses centres de commandement étaient atteints, il resterait capable d’infliger des dommages cataclysmiques à son ennemi.

 

Fort de ses sous-marins, et peut-être d’autres armes secrètes, l’Etat hébreu est en mesure, à n’importe quel moment, de ramener la République Islamique d’Iran à l’époque des cavernes et son armée, au maniement des gourdins et des pierres. C’est une donnée qui n’échappe assurément pas au clergé chiite qui exerce un pouvoir sanguinaire à Téhéran et passe son temps à menacer Israël d’annihilation. La différence entre Jérusalem et Téhéran est celle qui sépare la réalité présente et les rêves de grandeur, de conquêtes et de massacres.

 

Il reste quelque part étrange que ce soit l’Allemagne qui procure aux Israélites ce supplément de sécurité inestimable, et que nous jouissions aujourd’hui de la technologie dérivée des Unterseeboot (bateau de sous la mer) ou U-boot. Des submersibles s’étant trouvés à la pointe de la lance de nos génocideurs et sans lesquels les Dolphin n’existeraient probablement pas aujourd’hui ou ne seraient pas aussi performants.

 

Cocasse aussi que ce soit un ministre de la Défense allemand d’origine française, Thomas de Maizière, qui soit la cheville ouvrière de cette coopération avec Israël. Un noble huguenot, dont la famille, les Maizières-lès-Metz, avait été contrainte de fuir la France au XVIIème siècle – après la révocation de l’Edit de Nantes – et de s’installer en Prusse.

 

Pourquoi cocasse ? Parce qu’une coopération d’une telle intensité entre Israël et la France n’est simplement pas à l’ordre du jour.  

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