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Quelques Souvenirs de l’Alliance de la Hafsia, 1948-1950, par Avraham Bar-Shay

 

 

Parler de l’Alliance et de mon passage là-bas entre février 48 et décembre 50, ne peut être entièrement objectif, vue l’importance de ces années dans l’évolution de ma vie. Je venais d’arriver du Sud (Gabès) vers la Capitale, et tout était nouveau pour moi, même l’accent et une partie du langage.

A Tunis, notre vie était devenue plus difficile qu’au Sud où nous avions l’électricité et l’eau courante à la maison, ce qui n’était plus le cas. La situation s’est aggravée quand mon père succomba à sa maladie 8 mois après notre arrivée, et ma mère se retrouva seule sans famille, sans instruction, sans profession, avec 4 enfants dont un âgé de 18 mois et sans aucune ressource. J’avais 11 ans et demi et j’étais l’aîné.

Cette femme très fière, qui s’entêtait à porter les habits du Sud comme une bédouine, a du retrousser les manches et travailler comme lessiveuse sur les toits des maisons de Juifs aisés, pour nourrir ces 4 gosses.

L’aide de la Communauté était insuffisante et nous manquions beaucoup de choses.

Bien sur qu’il y avait des familles assez aisées au ghetto, mais il y avait aussi d’autres enfants a l’Alliance de la Hafsia qui vivaient dans des conditions plus difficiles que la notre. J’ai vite appris de ma mère que pauvreté ne voulait pas dire misère, mais plutôt un manque passager de certaines conditions minimales qu’il fallait surmonter en regardant des moins chanceux que soi et que par l’instruction et l’espoir tout s’arrangera dans l’avenir.

Le soir, nous faisions nos devoirs à la lumière de la lampe à pétrole, tandis que le petit frère n’avait pas encore fini son repas sur la même table. Une seule chambre, à peine 6 sur 3 mètres, qui servait à tous les besoins de 5 personnes. On ne se lavait qu’une fois par semaine, avec de l’eau chauffée au Primus. Quand on a un peu grandi, toute la famille devait quitter la chambre quand un des membres faisait sa toilette.

Quand les cours commençaient (après des vacances) au milieu de la semaine, il fallait se baigner la veille, aussi. D’ailleurs il y avait dans le langage parlé de là-bas une expression spéciale pour la rentrée de l’école: “el aa’ssa ouelma skhoun”(le bâton et l’eau chaude)

La carte ci-jointe montre la location approximative de certaines institutions juives du ghetto. Elles sont indiquées ici, de mémoire, là où elles étaient à une époque d’avant le dessin du plan de ce quartier qui montre les reconstructions récentes menées par les autorités tunisiennes.

-H-Ecole de la Hafsia

-OT- Ecole Rabbinique de L’OR-THORA

-G-Garderie

-O-L’infirmerie de l’OSE

-D.T.-Dar-Atqia

-Imm.- Les 3 immeubles de recasement .

 

L’Ecole

L’école de l’Alliance de la Hafsia se trouvait à la limite du quartier Juif de la Hara. Son mur arrière donnait sur le quartier arabe. On y entrait par un portail qui était situé à la fin d’une impasse qu’on atteignait par la rue Achour. Juste en face de cette impasse et sur la même rue Achour se trouvait l’école de l’Or-Thora ou l’enseignement était plutôt Rabbinique. C’était la que le célèbre chanteur Asher Mizrah’i recrutait ses enfants de chœur.

 

L’espace qui servait de cour me paraissait assez grand. Je n’ai pu le vérifier lors de mon voyage en l’an 2000 a Tunis, tout était en ruines et difficile a voir de l’extérieur.

(citations d’un article que j’ai publié sur Harissa; dont voici le link)

http://www.harissa.com/D_Religion/souvenirsdedeuxsynas.htm

“Les terrains vagues ne manquaient pas à la Hafsia. Ils dataient de la première phase de reconstruction du ghetto de Tunis. Ce projet qui avait commencé sous le Protectorat, a été interrompu par la deuxième guerre mondiale. Une partie du quartier a été rasée et l’on y a construit trois grandes bâtisses (quatre étages et des entrées avec cage d’escaliers sur chaque coté) au centre de cette plate-forme, laissant ainsi des lots de terrains vagues autour de ces ‘immeubles de recasement’ . Ces terrains ont tout de suite trouvé leur place dans les activités de la vie communautaire: lieu de rencontre ou souk à certaines heures, mini stade de football ou fête foraine en d’autres jours, etc...

Les autorités tunisiennes ont repris la démolition des maisons du ghetto en 1961, et ont commencé la reconstruction de la ‘première tranche Hafsia’ dans les années 70. Le projet avait reçu le Prix Aga Khan en 1983. La deuxième tranche a aussi reçu ce prix en 1995. Cette reconstruction n’a malheureusement épargné aucune des synagogues du ghetto.”(ni l’école de l’Alliance)

Le bâtiment des classes avait 2 étages. La maison du concierge de l’école, qui s’appelait Aiiche (je crois), était à droite après l’entrée. On le connaissait surtout parce qu’il vendait des sandwichs durant les récréations. Il vendait des sandwichs tunisiens bien garnis, mais aussi des petits pains imbibés d’harissa diluée, qui coûtaient moins cher.

Il y avait les toilettes et à coté, si je me rappelle, il y avait une infirmerie où on allait faire soigner ses petits ‘bobos’ de récréations.

Les classes allaient jusqu’en 1ère, qui était la classe du C.E.P. Il y avait, je présume, entre 8 et 10 classes. C’était une école de garçons.

A Gabès, je n’ai rejoins l’Ecole qu’à un age avancé, après avoir passé mes premières années au Kouttab. Mes parents décidèrent alors « qu’il y avait assez de rabbins dans la famille », et ils m’envoyèrent à une école Judéo-francaise où on n’étudiait pas le Shabbat. Il n’y avait pas d’école de l’Alliance Israélite à Gabès a cause de l’opposition du Grand Rabbin H’aim H’ouri.

Arrivé à la Capitale, on m’inscrit à l’école de l’Alliance la plus proche, celle de la Hafsia. Elle était un élément important de mon intégration comme enfant tunisois, et un terrain de compétition dans le ‘parcours’ des meilleurs élèves, qui d’ailleurs était très encouragée par le système éducatif. La possibilité d’aider d’autres enfants dans leurs devoirs m’emplissait de satisfaction et améliorait ma position sociale parmi les autres gosses.

L’age moyen des élèves était un peu plus élevé que la moyenne des autres écoles et se rapprochait du mien, peut être parce que certains ont du redoubler.

Il y avait des familles très pauvres à la Hara, mais il y avait aussi des familles aisées qui habitaient une grande maison avec entrée privée. Ceux qui habitaient les ‘Immeubles de Recasement.’ n’étaient pas riches mais n’étaient pas des nécessiteux non plus.

Beaucoup quittaient l’école avant la classe du CEP, généralement ce n’était guère pour raison de pauvreté, mais parce que l’enfant n’avait plus ‘la tête à cela’ ou bien qu’il devait aider dans la boutique familiale. Savoir lire, écrire et compter suffisait a certains parents, ou étaient-ils peut être indifférents pour poursuivre des études supérieures. C’était, probablement, pour cette raison que la classe finale n’était pas aussi peuplée que les classes inférieures.

Les livres

Les études à la Hafsia étaient exactement les mèmes que dans toute autre école de Tunis. On utilisait les mèmes livres. Qui peut oublier les livres de lectures de ‘Souchet’ d’ou on nous faisait lire a chaque fois, un seul chapitre d’un des classiques de la littérature francaise, comme ‘Cosette et le seau d’eau’, ‘Les moutons de Panurge’, ‘Le grand Maulne’ et autres. Il n’y avait pas de bibliothèque publique au Ghetto, et je ne me rappelle pas que l’école en possédait une. Ce sont ces textes qui serviront plus tard de base a notre éducation autodidacte quand on vint choisir ses premiers livres de lecture. Nous récitions par cœur des poèmes (Oceano nox de V. Hugo) ou des fables (le corbeau et le renard de La Fontaine). Les livres d’Histoire de ‘Jules Isaac’ avec (si je me rappelle bien) la tête de Périclès sur la couverture, d’ou on nous apprenait «Autrefois notre pays s’appelait La Gaule et ces habitants les Gaulois»

 

Le personnel enseignant

A tout seigneur tout honneur, le directeur M. Danon, que tout le monde craignait, les professeurs et les élèves. Il donnait quelques leçons dans les grandes classes. Avec lui il ne fallait jamais laisser traîner un plumier ou une règle sur la table, parce qu’il s’en servirait sans raison pour vous l’abattre, d’une façon quasi paternelle, sur la tête. Je me rappelle de son illustration didactique du mot ‘clairsemé’ quand il nous montra son crane chauve comme exemple.

Mme Lévy, une femme très imposante par ses dimensions, je n’ai jamais été son élève, mais tous se rappellent sûrement d’elle.

M. Fiorentino, qui était mon premier professeur à l’Alliance, il devait être une personne très agréable et très aimé des élèves. Ce dont je me rappelle le plus de lui, c’est qu’il nous invita un soir à la maison où il nous montra sa collection de Cartes-postales, de plusieurs places à travers le monde. Je crois que cette visite inoubliable avait réveillé ma curiosité et planté le grain qui a fait pousser chez moi une grande passion des voyages.

Du professeur qui nous a conduits aux grands examens je n’ai retenu que le nom, c’était M. El-Haiik.

 

Les “Poulains”

Nos professeurs étaient très contents quand ils avaient un bon élève dans leur classe et ils devaient sûrement s’en vanter un peu. Je me rappelle qu’un jour je fus appelé hors de ma classe et je me trouvai en face de 2 professeurs et d’un élève de la classe parallèle. On nous expliqua que nous allions passer un petit examen qui devait décider qui de nos maîtres possédait le meilleur élève. Notre vanité gonflée à bloc, nous jouâmes le jeu. Depuis cet élève est devenu mon ami et il l’est encore aujourd’hui.

 

L’école des filles

L’école, parallèle, des filles se trouvait à l’autre extrémité du ghetto, à la rue de la Mechnaka (la potence). J’habitais pas loin de cette école mais je n’y ai mis les pieds que lors de mon voyage en Tunisie en l’an 2000.

Il n’y avait plus de cour mais seulement le bâtiment des classes et de la direction, qui était devenu un hotel-bon-marché, mais les anciennes céramiques au sol et aux murs restaient toujours très impressionnantes.

Récompenses, Prix et Tableaux d’Honneur

L éducation était très compétitive, à chaque épreuve ou examen, l’élève recevait en plus de sa note, le classement de cette note par rapport aux autres. Cela créait des émulations chez les bons élèves mais décourageait les autres. Il y avait les Bons Points et les Tableaux d’Honneur hebdomadaires et mensuels pour les encouragements à court terme. A la fin de l’année il y avait la grande cérémonie de la distribution des prix. Il y avait un Prix pour le premier dans chaque matière, un Prix de bonne conduite et un Prix de bonne camaraderie. Mais les prix les plus convoités étaient le Prix d’Excellence et le Prix d’Honneur qui étaient décernés au premier et au 2ème élève de chaque classe. Cette cérémonie était la grande fête pour certains parents qui étaient très fiers du succès de leur enfant et de l’avenir qu’il représentait pour eux.

 

Punitions

Les punitions corporelles n’étaient pas rares. Les plus utilisées étaient les coups, avec une règle carrée, sur les bouts des 5 doigts rassemblés, ou bien les coups de règle plate sur la paume de la main.

Bien sur il y avait aussi les billets aux parents et les exclusions de quelques jours de l’école. Mais le plus humiliant était “le bonnet d’âne” qu’on posait sur la tête du ‘criminel’. On lui épinglait son mauvais cahier sur le dos et on le promenait d’une classe à l’autre pour montrer l’exemple aux autres, et à bon entendeur salut.

 

 

Encriers

On écrivait avec des porte-plume qu’on trempait dans un encrier qui était incrusté, dans un trou percé de la table, entre les 2 élèves. On employait les buvards pour sécher les lignes humides d’encre.

Les plus chanceux utilisaient des stylos à encre et des bouteilles d’encre Waterman. Les stylos à bille, qui étaient une nouveauté, donc très chers, n’étaient pas admis en classe, parce qu’ils ne donnaient pas les pleins et le déliés exigés et parce qu’ils déformaient la page du cahier.

 

Le Tablier

Les élèves portaient un uniforme à l’école, un tablier bleu-foncé qui se fermait de coté comme une chemise russe. Ce tablier qui nous était fourni par l’école et qui nous servait pour couvrir nos pauvres habits, devenait à la sortie des classes une sorte de ‘cape’, qui nous permettait d’imiter les héros des films de Corsaires. Nos petits bâtons de bois remplaçaient alors les épées des Mousquetaires. On le portait sur le dos comme un Burnous, sans enfiler les manches, attaché autour du cou par le premier bouton seulement.

 

 

 

Examens

L’école de la Hafsia était une école primaire pour garçons, qui préparait au CEP et aux examens d’entrée en 6ème. Ceux qui passaient avec succès cet examen continuaient leurs études à l’école de l’Alliance de Malta Srira. Le CEP était le grand diplôme qui pouvait ouvrir certaines portes de l’administration locale ou celles de la Communauté, ou encore une carrière d’aide employé chez certains avocats Juifs.

 

Tremblement de terre

Un jour, tandis qu’on était en pleine ‘dictée’, les bancs se mirent à bouger et nos responsables ont vite compris que c’était un tremblement de terre et nous firent évacuer les classes . On a attendu, une demie-heure peut-être, dans la cour, et quand tout s’apaisa nous reprîmes nos leçons.

 

Coca-Cola

Un jour, on nous rassembla en doubles rangées et par classes, pour nous faire une surprise. Après quelques instants on vit des hommes amener une grosse caisse rouge. On nous expliqua que c’était une nouvelle boisson qui s’appelle Coca Cola et que durant 2 semaines on allait nous en offrir, chaque jour, une bouteille au goûter.

 

Hygiène

A part les maladies enfantines courantes qui se transmettaient facilement à cause des conditions hygiéniques et du nombre de personnes qui vivaient dans la même chambre, il y avait des maladies qui frappaient certains élèves.

Les poux, on voyait souvent des garçons qui se grattaient la tête. La contagion n’était pas difficile vue la proximité des enfants. On entendait des fois parler de la gale, cette maladie qui faisait qu’on se grattait tout le corps, il fallait vite aller à l’infirmerie et se faire désinfecter à plusieurs reprises. Mais la pire des maladies était la teigne, une maladie du cuir chevelu. Un jour des infirmières de l’OSE ont passé tous les élèves du quartier, garçons et filles, à l’inspection de la teigne. Tous ceux qui furent désignés devaient d’abord avoir la tête complètement rasée. Ensuite ils devaient aller plusieurs fois à l’Hôpital pour subir une radiation qui était sensée les ‘guérir’ de la maladie. Entre ces traitements, on leur induisait la tête d’une pommade noire qui était d’une odeur insupportable. Les filles se couvraient d’un foulard et les garçons portaient alors le grand béret. Dieu merci, je fus épargné de cette torture.

Après plus de 40 ans, ces radiations ce sont avérées fatales pour plusieurs de ceux qui les avaient reçues. J’ai entendu qu’en Israël, aussi, les enfants des nouveaux immigrants du début des années 50’s avaient été soumis aux mêmes traitements. Plusieurs de ceux qui en ont souffert plus tard ont été indemnisés, suite à des plaintes déposées.

La tuberculose était une maladie qui planait dans l’air et on nous envoyait une fois par an nous faire radiographier. Ceux qui en montraient des signes, même les plus faibles étaient immédiatement envoyés au Sanatorium de l’Ariana pour quelques semaines.

Tout cela était organisé par l’OSE, ses infirmières et ses médecins

 

Aide communautaire

Je ne me rappelle pas si l’école nous fournissait tous les livres de classe, mais je me souviens qu’on se les achetait aussi de nos aînés. Ainsi sur la plupart des bancs il n’y avait souvent qu’un seul livre pour 2 élèves. Probablement chacun achetait un livre a son tour. Pour les cahiers, je me rappelle qu’on allait des fois au marché aux puces (Sabatt Edbabez, rue de la semoule) où on achetait des vieux cahiers à moitié vide pour pouvoir nous en servir.

La communauté aidait sûrement les plus nécessiteux. Les plus importantes institutions d’aide, dont je me rappelle, étaient: La Garderie, l’Ose, Nos Petits, Dar-Etkia, Le Halouk. Les 3 premières sont assez connues.

 

Dar-Atqyia(la maison du secours) était une sorte de cantine gratuite pour enfants pauvres. Les déjeuners étaient gratuits, et on y amenait tous ses petits frères avec soi.

Le H’alouk(une petite somme hebdomadaire) que la communauté distribuait aux plus démunis.

A Pourim, une fois l’année on distribuait des chaussures.

 

Il y avait aussi les colonies de vacances gratuites qui duraient 2 semaines et qui nous permettaient de sortir du ghetto et vivre un peu loin de la famille.

 

J’ai toujours été myope comme une taupe. Je me mettais toujours au premier rang et me déplaçait des fois pour approcher le tableau. Quelques mois après mon arrivée à Tunis le professeur m’expliqua qu’il me fallait des lunettes. A mon age, personne ne portait de lunettes au ghetto et ma mère ne pouvait me les payer. Je crois que ma première paire de lunettes me fut offerte par un opticien Juif de bonne volonté, en face de la Porte de France, et je profite ici pour le remercier.

 

Les enfant qui quittaient l’école

Pour diverses raisons, plusieurs élèves quittaient l’école bien avant la classe du CEP. Ils étaient alors placés comme apprentis chez des artisans du ghetto: coiffeur, ciseleur de cuivre, marbrier, cordonnier, tailleur, tapissier, boucher ou autre.

Ceux qui tenaient jusqu’au bout se trouvaient alors devant une période d’examens intenses.

Tous les candidats de la ville étaient rassemblés dans une école au centre de Tunis, pour passer les examens officiels de CEP. Je me rappelle encore d’un élève bédouin, âgé de près de 20 ans, qui tentait pour la nième fois sa chance. Il m’expliqua que sans ce diplôme il serait obligé de s’engager à l’armée française.

Ensuite pour ceux qui voulaient continuer leurs études secondaires, il y avait les examens de passage en 6ème. Les élèves qui venaient du ghetto devaient marcher jusqu’à l’école de Malta- Srira.

 

 

 

J’ai passé ces 2 épreuves, je crois que la joie de ma mère était plus forte à ce moment que celle qu’elle ressentit quand je reçus plus tard, mon diplôme d’ingénieur, au Technion de Haïfa. Elle avait tenu la promesse donnée à son mari, qui l’a faite jurer; qu’elle fasse tout pour que j’aie mon CEP, diplôme qu’il n’a pu avoir dans sa jeunesse.

Me voila donc à l’école des grands et des enfants qui étaient plus aisés que ceux de la Hafsia.

Ma mère encouragée par mon succès et mes professeurs, a décidé de renoncer à l’aide que je pouvais apporter et de tout sacrifier afin que je puisse ‘devenir un médecin’, pas moins que cela ! Elle était analphabète, mais elle était douée d’un grand esprit de sacrifice et d’une très haute intelligence; elle avait une admiration infinie pour l’instruction (la H’okhma). Fille de Rabbin et cousine germaine du grand rabbin de Djerba, elle avait épousé un homme qui, sans avoir fini l’école primaire ni la Yeshiva, était un autodidacte accompli. Il avait appris l’Arabe à tel point que je revois aujourd’hui comment il rédigeait des lettres à des marchands arabes qui le sollicitaient. Il lisait des livres en Français et le parlait couramment. Il lisait surtout la littérature Judéo-arabe traduite du français et le journal El-Nejma chaque semaine.

Après trois mois à Malta Sghira, en 6ème , j’ai quitte l’Alliance pour l’école de l’ORT qui venait d’ouvrir ses portes. Cette décision, que je ne regrette point, avait complètement changé le cours de ma vie. Ce qui est arrivé après janvier 1951 est écrit dans un article, publié sur ce site Harissa, dont voici le lien :

http://www.harissa.com/D_Ecoles/lespremieresanneesdelort.htm

 

Avraham Bar-Shay (Benattia)

absf@netvision.net.il

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bonjour a tous mes camarades ben je vous remercie pour tous ces souvenirs eh oui j'ai fait mes premiers pas et mes etudes dans cette ecole rue mechnaka malgre la pauvrete, nous etions tres contents de tout, les contines, les vacances a la marsa, les tabliers et les cols blancs avec des rubans. cest vraiment bien et madame Slama et mr Chibani. merci a toutes les personnes qui ons des photos de fin dannee

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