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Tou Bichvat

 

Tou Bichvat

Le 15 Chevat correspond à la fete de Tou Bichvat.
Et nous vous offrons un bref résumé de l’origine et du sens de la fête ainsi que le seder.
‘Tou Bichvat’ rappelle   le lien indéfectible de notre communauté avec la terre d'Israël, lieu de notre épanouissement spirituel et terre des promesses divines. A cette occasion nous mangeons toutes sortes de fruits.   

Histoire
Bien que Tou Bichvat soit mentionné dans le Talmud, ce jour n’a pris son véritable caractère festif qu’au XVIe siècle avec les kabbalistes de Safed. Leur réflexion sur la Création du monde, les amenait à penser aux différents niveaux d’existants, et en particulier aux différentes formes de fruits germant sur la terre. Si l’Eternel a créé tant d’espèces, c’est que fondamentalement la bénédiction, qui se traduit par la multitude, est inscrite dans la réalité. 
 
Comme pour Roch Hachana, la coutume s’est répandue d’organiser le 15 Chvat un Séder ou « Ordre » de consommation de fruits, accompagné de la récitation de versets bibliques, de passages du Talmud et du Zohar liés à cette circonstance.
Le Séder le plus connu est celui tiré du livre Péri 'Ets Hadar, imprimé pour la première fois à Salonique en 1753 qui fut diffusé dans le monde entier. Il fut réimprimé à Pise en 1763, à Amsterdam en1859, à Izmir en 1876, à Livourne en 1885 et à Bagdad en 1936, là où se trouvaient de grandes communautés juives.
 
Sens de cette fête
Il est qualifié de Nouvel An des arbres (Roch Hachana lailanot) qui correspond au moment de la montée de la sève dans l'arbre, avant le printemps.
Au retour du printemps, et aux premiers signes de renouveau de la nature, des arbres, des fleurs et des fruits, c'est un renouvellement de notre sensibilité à la beauté de la terre d'Israël.
La Torah fait souvent sa louange et, depuis les explorateurs, Yéoshoua et Caleb qui en rapportèrent des grappes de vignes gigantesques, les fruits d' Israël sont célébrés, autant dans la Torah que sur les tables familiales en Israël et dans le monde.
- Deutéronome VIII 1 à 10 : L'éloge des sept fruits de la terre d'Israël : blé, orge, raisin, grenade, figue, olive, datte.

Touà la valeur numérique "15" ; bi signifie "dans" ; Chevat est le mois.
 

Déroulement de la fête

C'est une fête célébrée en famille et/ou entre amis, très aimée des enfants.  
On essaie de se munir de ces 7 espèces venant de la terre d'Israël.
La cérémonie peut se dérouler à n'importe quel moment de la journée, donc au début de ce jour juif (commence le soir).
• La table est décorée par les fruits.
• On commence par dire les psaumes (Téhilim) 120 à 134, nommés Cantiques des degrés ou Chir hammaâlote (sauf un qui est Chir Lammaâlote ,nommés ainsi parce que ces mots sont dans leur texte, mais aussi parce qu'on les disait sur les escaliers du Temple ou en montant dans la joie vers Jérusalem. (il y a d’autres explications mais ce n’est pas le sujet).
Après chaque psaume, quelqu'un dit une bénédiction sur l'un des fruits et chacun à son tour fait de même. 
• Si on mange plusieurs fruits différents à la suite, on ne dit la bénédiction sur les fruits de l'arbre que pour le premier fruit.

Les Bénédictions ont été proposées en phonétique afin de satisfaire aussi nos frères qui ne maitrisent pas encore l’hébreu.

1. Mézonote.
On commence par les gâteaux (mézonote) faits avec le blé ou l'orge. On dit la bénédiction avant de manger ; on prend l'objet de la bénédiction dans la main droite et on dit :
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréminé mézonote. (les assistants répondent : Amen). Puis chacun fait de même, et tous répondent à chaque fois : Amen.

La bénédiction est toujours suivie immédiatement de la consommation.

Celui qui répond Amen à une bénédiction dite par un autre avec l'intention d'être représenté par lui a dit la bénédiction et ne la refait pas à chaque fruitde l’arbre (pareil pour les fruits de la terre); sinon, il doit la redire s'il mange.
Puis on continue par...

2. Olives.
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haêts (le fruit de l'arbre).
3. Dattes.
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haêts (le fruit de l'arbre).
Puis on continue par...
4. Raisins frais ou secs.
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haêts (le fruit de l'arbre).
Puis on continue par...
5. Vin. (D’autres feront la Bénédiction du vin après la grenade)
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri hagguéféne (le fruit de l'arbre).
6. Figues.
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haêts (le fruit de l'arbre).
7. Grenades.
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haêts (le fruit de l'arbre).
8. Après ces 7 fruits dits de la terre d'Israël, on peut offrir d'autres beaux fruits.

Fruits de la Terre
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri AAdama
9. Quand on a fini ce repas, si on a mangé une quantité d'aliment "kazayite" (environ 29 grammes au moins) ou, pour un liquide, la quantité d'un "réviîte" (88 centilitres ou 1/8 de litre, selon d'autres décisionnaires), on dit une bénédiction générale qui reprend ces termes spécifiques cités ci-dessus lors de la bénédiction initiale. (Meène chaloch, dans les livres prières ou après d’un rav)
Attention, pour les mézonotes (gâteaux), si la quantité dépasse 173 grammes ou 230 ou 250g (selon d'autres), on passe à la bénédiction globale d'un repas qui est le Birkate hammazone . Demander les détails précis pour la bénédiction sur chaque aliment particulier à un rabbin, ou voir dans les livres de prièresoù cela est généralement bien indiqué.
 

Attention, 6précisions importantes :

• A la fin du Séder, si on boit de la bière (qui représente l’orge), la bénédiction est
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam ché hakkol niya Bidévaro  
Cependant, ceux qui auront bu du vin ne pourront dire la Bénédiction
 ché hakkol niya vidévaro   sur la bière car la bénédiction du vin couvre toute les boissons.
Aussi, il serait bon de faire la Bénédiction ché hakkol niya vidévaro   sur des friandises par exemple et ensuite boire la bière.
• les fruits suivants (banane, pastèque, fraise et melon) ne sont pas des fruits de l'arbre (êts) mais des fruits de la terre (adama) ; on dit donc sur eux avant de les manger :
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam boréPéri haadama (le fruit de la terre).
• Si on sent un fruit parfumé comme le cédrat ou le citron, on dit  
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou Mélékh haôlam hannoténe réa'h Tov bappérote(qui donne du parfum aux fruits).
• Concernant, l’ordre des bénédictions, comme expliqué plus haut les Fruits d’Israël (cités dans la Tora  Après le Blé et l’Orge, Olive, datte, Raisin, Figue et Grenade)  sont prioritaires, ensuite, on choisira toujours ce qui est « Haviv » (celui que l’on préfère) afin que la bénédiction soit la plus belle possible. Et ceci est valable d’ailleurs tous les jours de l’année.
• Quand on consomme, pour la première fois pendant l'année, un nouveau fruit de saison on dit la bénédiction chéhé'héyanou.

Baroukh ata Adonaï, Élohénou mélèkh ha’olam, Chéhé’héyanou

vékiyémanou véhigi’anou lazémane hazé.
• ‘Tolaimes’ :Attention aux insectes dans les fruits (il y a des règles très strictes).
Voir avec son Rabbin pour les règles de « nettoyage » des fruits, surtout pour les habitants d’Israël ou règnent à la fois l’humidité et la chaleur qui favorisent le développement de ces bestioles.

La bénédiction est une louange, mais aussi la reconnaissance que chaque chose appartient à D.ieu et lui seul (voir le verset des Psaumes 26, 1) et elle nous est donnée gratuitement par D.ieu par bonté ; elle n'est pas notre acquisition ni notre fabrication. C'est l'influx qui crée la vie, la maintient. Mais nous avons maintenant un pouvoir de
‘co-création’ : en disant la bénédiction avec pureté du cœur et des actes et avec intention, nous développons la descente de cet influx créateur de vie.
Nos textes disent que celui qui jouit d'un bien sur cette terre sans prononcer préalablement une bénédiction est, explicitement, un voleur (Traité Bérakhote 35 a et b). Et il aura à rendre compte de ces vols et de ces bénédictions perdues car elles avaient pour fonction d'apporter le bonheur au monde.
 
Il faut faire cet acte d'humilité, et de reconnaissance comme envers quelqu'un qui nous donne un cadeau qui ne nous appartient pas. La terre nous est donnée, certes, mais à cette condition ; voir le verset des psaumes 115, 16.
 

Bon appétit

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