Sur les ondes de ShemsFM, le 23 mars dernier, la ministre, croyant être détentrice de la vérité qui ne s’embarrasse guère des vérifications et précautions d’usage, a affirmé hâtivement que l’auteur du viol se trouvait au sein de la famille de la jeune victime.
Des propos, qui ont été immédiatement démentis par la mère de la fillette, laquelle avait découvert des traces de sang sur les sous-vêtements de son enfant à son retour du jardin d’enfants, et dont la résonance a provoqué un tollé sur le Net impulsant un grand mouvement de protestation.
La ministre de la Femme a eu beau ajouter que les mesures avaient été prises pour assurer un soutien psychologique à l’enfant et à ses parents, le mal était fait et a été amplifié par le mandat de dépôt émis par le Tribunal de Tunis contre le gardien du jardin d’enfants, l’agresseur présumé.
L’appel à la mobilisation a été lancé sur les réseaux sociaux, et vendredi 29 mars sous les fenêtres du ministère de la Femme, une clameur d’indignation populaire est montée sous la bannière rouge de colère : "jeter un million de chaussures devant le ministère de la Femme", aux cris de « Badi dégage », ou encore « Marzouki, démission… et emmène avec toi Badi ! ».
Avant d'être conspuée par la rue tunisienne, Sihem Badi avait été interpellée vertement, en début d'année, par son député de frère, Azed Badi, membre du Mouvement Wafa, qui avait fait taire les liens du sang pour lui reprocher un bilan ministériel qui se résumait à ses voyages en Orient et en Occident, et à prendre la pose devant les photographes dans les salons et les foires. Il avait conclu son intervention à l'Assemblée nationale constituante sans mâcher ses mots : "Je n’attends pas de réponse de votre part, Madame la ministre, et je suis désolé de gaspiller votre temps, il est possible qu’un nouveau voyage vous attende et qu’il sera plus important que toutes ces revendications".
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