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Tunisie: 1.500 fideles attendus au pelerinage juif de la Ghriba

 

Tunisie: 1.500 fideles attendus au pelerinage juif de la Ghriba

 

 

 

Environ 1.500 juifs de Tunisie et d'ailleurs sont attendus jeudi au pèlerinage de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique sur l'île de Djerba, ont annoncé les organisateurs du rite annuel suspendu en 2011 pour des raisons de sécurité.

Deux cents pèlerins en provenance de France et d'Italie sont déjà arrivés sur l'île touristique (500 km au sud de Tunis), 300 autres sont attendus jeudi, a indiqué René Trabelsi, principal organisateur du pèlerinage. En 2002 un attentat revendiqué par Al Qaïda y avait fait 21 morts.

Selon Trabelsi, un millier de juifs tunisiens vont participer à ces deux jours de rituels festifs sous haute sécurité. En 2011 ce pèlerinage avait été suspendu en raison des troubles que connaissait la Tunisie après la révolution du 14 janvier qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali.

Trabelsi, fils du chef de la communauté juive de Djerba, est confiant pour un pèlerinage sans risque avec « une présence sécuritaire discrète, efficace et intelligente ».

Jeudi dernier, le Conseil israélien de sécurité nationale (CNS) a cependant « déconseillé fortement » aux ressortissants juifs de se rendre en Tunisie et particulièrement à Djerba, ajoutant que des activistes planifiaient des attentats visant des cibles israéliennes ou juives.

« En raison d'une révision de l'évaluation de la situation, le bureau anti-terrorisme a décidé de relever d'un cran l'avertissement concernant les voyages en Tunisie », a-t-il dit dans un communiqué.

Le ministère tunisien de l'Intérieur a aussitôt réagi assurant que la sécurité est assurée aux pèlerins sur tout le territoire « grâce aux efforts des forces de l'ordre et de l'armée ».

Pour l'heure aucun Israélien n'a fait le déplacement, selon Trabelsi, qui organisait jusqu'en 2010 leur venue via l'Europe. Selon lui, l'avertissement de la CNS fait suite à des menaces antisémites lancées par des extrémistes lors de manifestations à Tunis.

En janvier dernier, des slogans antisémites, inhabituels en Tunisie, avaient été scandés par des extrémistes lors d'une visite du chef du gouvernement palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Ils avaient été répétés en février lors de la tournée d'un prédicateur radical égyptien. Une vidéo a également circulé début mars sur internet avec un orateur haranguant la foule contre les juifs. L'ensemble de la classe politique l'avait dénoncé.

En signe d'apaisement, la Ghriba a reçu la première visite d'un président tunisien. Moncef Marzouki a commémoré avec la communauté juive de Djerba le 10e anniversaire de l'attentat contre la synagogue, un déplacement qualifié d' «exceptionnel » par la communauté qui a parlé d'un «retour de la confiance ».

Ce pèlerinage, organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, a attiré jusqu'à plusieurs centaines milliers de pèlerins et de touristes. Leur nombre avait dramatiquement chuté après l'attentat revendiqué par al-Qaïda et qui avait fait 21 morts le 11 avril 2002.

La communauté juive en Tunisie s'est réduite à mille cinq cents âmes, contre cent mille en 1956 avant l'indépendance de la Tunisie. Elle reste la plus importante du monde arabe.

Une des légendes orale fait remonter l'origine de la Ghriba à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon, lorsque, fuyant la Palestine, des juifs se réfugièrent à Djerba et y établirent une synagogue en 586 avant JC.

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