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Tunisie : des salafistes tentent d’incendier une télévision privée

 

Tunisie : des salafistes tentent d'incendier une télévision privée

 

Quelque 300 salafistes ont tenté d'incendier dimanche 9 octobre 2011 le siège de la télévision privée Nessma à Tunis après la diffusion vendredi soir du film franco-iranien Persepolis et d'un débat sur l'intégrisme religieux. Des échauffourées entre policiers et islamistes se sont alors déclarés à Tunis.

 

"Trois cents personnes ont attaqué notre siège et tenté de l'incendier", a déclaré à l'AFP le président de Nessma Nebil Karoui, ajoutant que sa chaîne avait reçu des menaces de mort après la diffusion du film d'animation de Marjane Satrapi "Persepolis", qui décrit le régime iranien de Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille.

 

Le film réalisé par Marjane Satrapi avec Vincent Paronnaud, est adapté de la bande dessinée de la jeune femme, Iranienne installée en France, dans laquelle elle raconte son enfance en Iran après la révolution islamique. Il a obtenu le prix du jury au festival de Cannes en 2007.

 

La diffusion de Persepolis en arabe dialectal tunisien était une première en Tunisie. Les assaillants ont jugé hostile le film à leurs convictions religieuses, selon des médias.

 

L'attaque des salafistes à Tunis intervient au lendemain de l'invasion par des hommes armés de la faculté de lettre de Sousse (sud), après le refus d'inscription d'une étudiante en niqab (voile intégral)..Les policiers tunisiens ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser plusieurs centaines d'islamistes qui les attaquaient à coups de pierres, de couteaux et de bâtons, rapportaient des journalistes sur place. Les islamistes protestaient contre l'interdiction faite aux femmes portant le niqab de s'inscrire à l'université.

 

Étudiants et enseignants ont signé une pétition pour exhorter le ministère de l'Éducation à maintenir sa décision d'interdire le niqab à l'université. Si le foulard islamique est très répandu en Tunisie, le port du niqab, variante de la burqa afghane, est en revanche très rare.

 

Ces incidents ne sont pas les premiers du genre .Fin juillet, un cinéma de Tunis qui avait diffusé un film de Nadia El Fani sur la laïcité a été attaqué par des salafistes. Des islamistes radicaux s'étaient transformés en casseurs pour empêcher la projection à l'hôtel Africa du film de Nadia el-Féni intitulé Ni Dieu ni maître, contraignant la réalisatrice à changer le titre de son film.

 

 

C’est la Révolution tunisienne du 14 janvier qui leur a accordé aux plus extrémistes cette permission de nuire impunément au pays et voila où on est aujourd'hui. Les groupes salafistes profitent de l’effondrement du régime tunisien pour avancer un plus.

 

À l'approche du scrutin du 23 octobre, qui élira une Assemblée constituante, ces provocations sont de nature à contribuer à renforcer le trouble. Les provocations du courant salafiste minoritaire mais très voyant ont déjà terni l’image de la «révolution du jasmin».

 

Les inquiétudes montent autour de l'islamisme en Tunisie et risquent de faire reculer l’assurance dans ce pays qui se dirige à coup sûr vers une seconde "République" Islamique.

 

Ftouh Souhail 

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