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Tunisie. Ennahdha entre duplicité et harakiri

 

Tunisie. Ennahdha entre duplicité et harakiri

 

 

 

 

Les islamistes d’Ennahdha n’arrivent malheureusement pas a véhiculer une image sereine et positive de leur mouvement aussi louables que soient leurs intentions.

Par Tarak Arfaoui

 

En effet, dès qu’on essaye de leurs accorder du crédit, les déclarations intempestives et malheureuses de leurs dirigeants nous ramènent à la dure réalité.

Pour le grand public, au cours des débats à la télé, ou lors des conférences de presse, les dirigeant d’Ennahdha ont toujours été largement à la hauteur des discussions, affichant sérénité, courtoisie et arguments pertinents, donnant une image de démocrates ouverts, modernes, en conformité avec la bienséance des discussions politiques de notre époque.

Samir Dilou l’arrondisseur d’angles

Bien des fois j’ai été personnellement surpris de les entendre parler en découvrant leur tolérance et la justesse de leur langage. Parfois, quelques militants de seconde zone ou des personnalités qui leurs étaient apparentées ont dérapé et ont été rapidement remis à l’ordre. Dans ce contexte Me Samir Dilou est vraiment passé maître dans l’art du démenti et de l’arrondisseur d’angles.

Mais là où le bât blesse c’est lorsque des ténors de ce mouvement utilisent avec une dextérité extrême la duplicité et le double langage selon qu’ils s’adressent dans les meetings populaires à leurs militants en haranguant les foules avec des slogans rétrogrades et réactionnaires ou selon qu’ils s’adressent aux médias officiels avec un langage des plus civiques.

Cependant les Tunisiens ne sont pas dupes et on ne peut pas leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Personne ne pardonnera à Rached Ghannouchi de traîner dans la boue Bourguiba, le père de la Tunisie moderne, qu’il a qualifié de mécréant et de premier «makhloua» (premier destitué). Personne ne lui pardonnera les éloges funèbres qu’il a adressés à Ben Laden, le plus grand terroriste de tous les temps, en le qualifiant de martyr. Personne n’acceptera son double langage quant à l’application de la charia ni la duplicité de sa position concernant la polygamie.

Marionnette moderniste et moralisatrice rétrograde

Les Tunisiens ne sont pas dupes et bien qu’acceptant difficilement la candidature de Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha, à la primature malgré son passé peu reluisant de militant violent, ils n’accepteront pas ses dérapages sous le masque d’un parfait démocrate qui harangue en même temps la foule de ses sympathisants en leur promettant dans un proche avenir la «khilafa» (califat).

Les Tunisiens ne sont pas dupes et n’accepteront pas les prises de positions inacceptables et désastreuses de Souad Abderrahim concernant les mères célibataires, qui joue à la marionnette moderniste et en même temps à la moralisatrice rétrograde du mouvement Ennahdha. Elle ne peut continuer sur la durée dans cette duplicité et il en va de sa crédibilité. Les Tunisiens modérés et prêts à les écouter vont vite déchanter. La grande masse des électeurs hésitants, peu politisés, qui avaient de la sympathie pour ce mouvement, finiront par s’en détacher. Il ne lui restera que ses militants de base qui accepteront dans leur ferveur religieuse que leur mouvement se fasse harakiri sur l’autel du jihad politique.

 

Tunisie. Ennahdha entre duplicité et harakiri

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