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Tunisie mon amour, par Marc Knobel

 

Tunisie mon amour, par Marc Knobel

 

Depuis plusieurs jours, je ne lève pas mes yeux des chaînes de télévision et j’écoute les flashs ou les émissions spéciales qui, en boucle, parlent des événements qui agitent la Tunisie, le pays d’enfance de ma mère. Les tunisiens ont donné à cette révolution un nom : celui d’une fleur blanche si particulière, si petite et si fragile et au parfum si léger et si envoûtant : le jasmin.

 

Il fallait voyager en Tunisie pour voir ce qu’il en était réellement. Bien évidemment, ceux et celles qui se contentaient jusque-là de la bronzette dans les grands hôtels d’Hammamet ou de Djerba ne pouvaient mesurer à quel point la vie y était difficile. Et puis, il était si facile d’oublier que, pour les tunisiens, nous représentions finalement l’étranger, avec ce que la richesse peut avoir de provocant… Les tunisiens, eux, n’avaient pas accès à ces hôtels luxueux et les chauffeurs de taxis qui déposaient les touristes aux portes des 4 et 5 étoiles, devaient nous envier.

 

Certes, la Tunisie avait excellé en plusieurs domaines et il était sûrement plus facile de vivre en Tunisie qu’en Libye ou en Algérie. Il est un point par exemple sur lequel la Tunisie pouvait s’estimer en avance sur le reste du monde arabo-musulman : le statut des femmes. Tout cela est exact. Mais, les richesses étaient détenues par un seul clan et dans le centre du pays, dans le Tell, ou le Sahel, on voyait à quel point les tunisiens souffraient. De plus, au nom de la lutte contre l’islamisme (cette lutte peut d’ailleurs se comprendre) et le terrorisme, le ministère de l’Intérieur -en vérité- muselait et bâillonnait ceux qui contestaient le régime : les démocrates, notamment. Campagnes de diffamation, agressions par des hommes en civils dans la rue, harcèlement judiciaire, immixtion dans la vie privée des gens : la répression ne semblait connaître aucune limite.

 

Ils étaient pourtant nombreux à demander une démocratisation de la Tunisie et faut-il le rappeler : un peuple qui aspire à la liberté est un grand peuple. A cet égard, les tunisiens viennent de donner une belle leçon au monde.

 

Tous les imbéciles (et les racistes) qui pensaient jusque-là, que les arabes n’aspireraient pas à vivre en démocratie (atavisme oblige  (sic) !), devront revoir leur copie et faire preuve à l’avenir de plus de prudence.

 

Les tyrans et les despotes qui gouvernent le monde arabe le savent bien. On ne peut museler éternellement les peuples qui aspirent à vivre dans la dignité.

 

Le peuple iranien est actuellement écrasé et bâillonné par Ahmadinejad et les mollahs fous, les libyens doivent supporter les rodomontades et les pitreries de Kadhafi, les nord-coréens crèvent, les cubains souffrent et la liste est longue. Un jour ou l’autre cependant, comme ce fut précédemment le cas dans les anciens pays du bloc communiste et à l’instar des tunisiens, aujourd’hui, ces peuples rejetteront les tyrans.

 

Jasmin, doux parfum de liberté...

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