Tunisie : Retour sur l’affaire de la synagogue incendiée près de Gabès
Le soulèvement du peuple tunisien, l'allègement de la surveillance par la police, et le retour du chef de file du mouvement Ennahda, dont le but est d'anéantir les Juifs, ont provoqué naturellement une remontée foudroyante de l’antisémitisme en Tunisie.
Heureusement qu’aucune victime n’est à déclarer. Cette synagogue est visitée occasionnellement par des membres de la communauté israélite qui viennent se recueillir à la mémoire de leur ancêtre "Yosef El Maarabi" enterré, selon eux, dans cet édifice. Une relique de la Torah a toutefois été brûlée.
Signalons que Pérez Trabelsi est considéré comme une source officielle en Tunisie pour parler au nom de la communauté juive tunisienne.
L'agence officielle tunisienne TAP (organe de propagande de l’ancien régime) a néanmoins démenti l’information. Des pressions auraient été exercées sur le président de la synagogue de la Ghriba, Trabelsi Pérez, pour renoncer à ce qu’il a affirmé à AFP.
Un autre responsable de la communauté juive a lui choisi de trouver un prétexte pour justifier l’attaque de la Synagogue située à El Hamma dans la préfecture de Gabès.
Le vice-président de la communauté juive de Tunisie, M. Khalifa Atoun, tout en confirmant l’incendie de la synagogue à 15 km de Gabès, a toutefois relativé la portée de l’incident dans le contexte d’instabilité actuelle du pays. «On a bien brûlé des bâtiments officiels, ça peut arriver à tout le monde», a-t-il déclaré à l’AFP.
Un peu d'éducation et de fierté aurait était utile pour voir combien ce commentaire de ce responsable religieux juif ne l’honore pas et n’honore pas non plus les Juifs tunisiens.
Il est drôle comment le vice-président de la communauté juive de Tunisie relativise cet incendie criminel au prétexte que d’autres « bâtiments officiels » brûlent dans le pays !! Avec ce genre de raisonnement, cela revient aussi à accepter, par exemple, l’attentat terroriste revendiqué par Al Qaïda contre la synagogue de la Ghriba (en avril 2002) qui a fait 21 morts dont 14 touristes allemands, parce que on a attaqué Madrid le 11 mars 2004 ou Londres le 7 juillet 2005 !!
Toujours dans la même logique qui tolère les actes de violence et le terrorisme, un site tunisien basé à Tunis a tenter de trouver une justification valable de cet acte antisémite par le faite que le grand rabbin de Djerba , Pérez Trabelsi , avait loué le président tunisien déchu.
« Suite aux dernières déclaration de grand rabbin de Djerba louant le président tunisien déchu une grande frustration s'est emparé des tunisien et une synagogue a payé le prix » avoue le site tunisiefocus.
Le site précise que « Les déclarations du grand rabbin de Djerba en mis la poudre au feu. »
« Louer un dictateur c'est comme une insulte pour les tunisiens y compris M Pères lui-même » ajoute l’auteur anonyme (1).
Après cette mini Nuit de Cristal subie le vendredi. 28 janvier par la communauté israélite locale (les vitres de trois ou quatre voitures brisées dans le quartier juif de Houmt-Souk dans l'île de Djerba) le président de la communauté juive Monsieur Roger Bismuth (qui est aussi sénateur) était aussi absent pour s’exprimer sur ces sujets et exiger des mesures de protection pour sa communauté représente actuellement 1.600 personnes, essentiellement à Djerba.
Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha (Renaissance) a bien choisi le moment vu que son leader Rached Ghannouchi est de retour au pays, pour incendier la synagogue. Comme toutes les organisations terroristes, Ennahdha est hostile aux juifs et elle va jusqu’à brûler des lieux de culte pour prouver quelle existe.
Son chef Rached Ghannouchi est d’ailleurs une sorte de Khomeiny tunisien qui, installé à Londres, attendait patiemment son heure, pour venir quadriller la société et les cerveaux en utilisant le terrorisme intellectuel, puis physique comme un jeu d’enfant.
Le Bureau de Vigilance Contre l’Antisémitisme ( BNVCA) a exprimé aussi l'émotion et l'inquiétude de la communauté juive tunisienne en France, après l'incendie criminel de la synagogue du Rav El Maarabi à Gabès, lors d'une manifestation célébrant le retour dans sa ville natale du chef islamiste Ghannouchi (2).
Le mouvement Ennahda , qui a disparu durant 20 ans de la scène politique tunisienne, revient en force .Le mouvement vise la réislamisation de la société et mener la chasse aux centaines de juifs qui n'ont pas encore été chassés de ce pays. Avec le discours salafiste qui a beaucoup d’audience dans « la nouvelle Tunisie », il n’est pas loin de voir de plus en plus de Juifs victimes d'exactions dans le pays.
N'oublions pas que durant des années cette communauté a été maintenue dans une sorte de dhimmitude. Aujourd’hui , après la chute du président Ben Ali, si les Trabelsi est devenu un nom difficile à porter ces temps-ci en Tunisie, le pays qui a réussi à éradiquer les Trabelsi musulmans, pourra faire de même pour les Trabelsi juifs.
Encore quelques années et il n'y aura pratiquement plus de juifs en Tunisie et au Maghreb en général. Quasiment plus en Algérie tout comme les chrétiens qui deviennent une denrée rare, presque plus de juifs en Libye.
Sans parler de la communauté chrétienne irakienne sur le déclin après presque 1800 ans de présence, tout comme les juifs, les chrétiens coptes égyptiens...Bref, les pays arabes et la tolérance c’est incompatible.
Ftouh Souhail, TUNIS
(1)http://www.tunisiefocus.com/201102013217/politique/tout/la-synagogue-del-hamma-incendiee.html
(2) http://www.sosantisemitisme.org/communique.asp?ID=418
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