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Yael Naim : interview pour la sortie de She Was a Boy

 

Yael Naim : interview pour la sortie de She Was a Boy

 


Yael Naim
& David Donatien sont de retour 3 ans après le succès international de leur premier album commun sorti dans 345 pays et vendu à 800.000 exemplaires (sans compter les deux millions de singles de New Soul). She Was a Boy devrait prendre le relais avec ses 13 titres étincelants et dans l’ensemble, plus énergiques que leur disque éponyme. Rencontre avec Yael Naim sur le tournage de leur clip du premier single « Go to the River ».

 

MusiqueMag : Il n’y a plus de chansons en hébreux dans ce disque. Pourquoi ne sont- elles interprétées qu’en langue anglaise ?

 

Yael Naim : Je ne décide rien quand j’écris des chansons. Ca vient comme ça vient. Rien n’est étudié. Je pense que c’est juste une question de période et de contexte. Lors de la création du précédent album, j’étais en pleine rupture avec quelqu’un qui vivait en Israël, la maison me manquait, je vivais seule à Paris et il y avait en moi de grandes remises en question. C’était la première fois que j’écrivais en hébreu alors que j’avais jusque là toujours écrit en anglais. Sur le prochain album, vous savez, ça risque de changer encore. Peut-être chanterais-je en français ?

 

Vous mettez un point d’honneur à ne jamais être là où on vous attend ?

 

Ce n’est pas ainsi que j’aborde les choses. Mes chansons sont liées à la vie que je mène. Si la vie change, l’écriture change, la musique aussi. Pour le premier album, on a fait les chansons pour nous, sans penser à l’extérieur, sinon, on n’aurait pas fait des ballades en hébreux ! (Rires)  Nous avons juste des envies musicales qui avancent, qui se développent. Nous sommes curieux d’essayer des choses. Comme nous avons la chance d’être libre de les réaliser, nous ne nous privons pas.

 

Après une tournée mondiale de plus d’un an qui vous a fait voyager aux quatre coins de la planète, vous avez pris le temps de composer dans le calme et de sérénité ?

 

Pendant la tournée, ça m’a fait bizarre de retravailler des  chansons en sachant que peut-être, beaucoup de monde allait les écouter. J’ai ressenti une pression inédite. J’ai dû arrêter parce que je ne me sentais pas assez isolée. Après cette période scénique, j’ai recommencé à vivre normalement, à faire autre chose, à m’aérer l’esprit.

 

Vous mettez votre percussionniste et metteur en son, David Donatien, toujours en avant. Yael Naim, c’est devenu un projet, un duo ?

 

Nous nous considérons simplement comme un groupe. Nous avons gardé mon nom parce que ce sont des chansons qui sont très intimes. Nous réalisons les chansons à deux, nous décidons tout à deux, c’est donc vraiment une vision commune.

 

Comment travaillez-vous tous les deux ?

 

J’écris des chansons, s’il les aime, il se connecte dessus. Evidemment, il nous arrive de nous engueuler pendant des mois sur des différences de points de vue musicales. C’est dur parfois d’être dans la tête de l’autre… mais dans l’ensemble, tout ce passe de manière naturelle. Quand nous travaillons sur une chanson, il n’y a pas beaucoup de paroles entre nous, pas beaucoup d’explications non plus. J’ai beaucoup de chance que nous nous soyons trouvés.

 

Qu’est ce que David Donatien possède que vous, vous n’avez pas ?

 

Une vision des chansons, un sens de l’énergie et du rythme, une ouverture d’esprit et de connaissance plus importante que la mienne.

 

Le succès a-t-il changé votre façon d’écrire et les thèmes de vos chansons s’en trouvent-ils modifiés ?

 

Mon processus de création vient de l’intérieur. Je parle de la vraie vie, pas de ma vie d’artiste. La seule chose qui a dû influencer mon travail, c’est que nous avons beaucoup fait de scène et que, du coup, ça bouge plus. L’énergie supplémentaire est palpable sur nos nouveaux morceaux.

 

Vous faites la différence entre la vraie vie et la vie d’artiste. Pour vous, la frontière doit être mince…

 

Pas dans mon quotidien, parce que c’est vrai que je fais de la musique toute la journée. Ce que je veux dire, c’est que mes chansons parlent de ce que je vis avec ma famille, mes histoires de cœur, mes combats politiques et humanistes. Heureusement, mes chansons ne parlent pas de musique.

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